lundi 9 septembre 2024

J.O. 2000 : quand Pascal Gentil se fait voler sa médaille d’or

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Frédéric Denat
Frédéric Denat
Journaliste

Avant que le taekwondo se modernise en capteurs et plastrons électroniques pour compter les points de manière incontestable, Pascal Gentil avait été victime d’un arbitrage maison à Sydney et à Athènes. A défaut d’or, le bronze avait quand même fait son bonheur.

La France a découvert le taekwondo, et en même temps que celui qui allait vite devenir son meilleur représentant, Pascal Gentil, lors des JO de Sydney en 2000. Dans cette nouvelle discipline olympique, en catégorie poids lourds, trois fois vainqueur de la Coupe du monde, le Parisien était le grand favori. Dans ce contexte, dire que le bronze l’a frustré est un euphémisme.

Après une demi-finale qu’il pensait avoir maîtrisée, sa défaite l’a complètement sonné. « J’étais dépité parce que j’avais tout donné. J’ai pris une grosse claque ! » Dans les faits, la victoire ne faisait guère de doute, mais en réalité, la logique olympique allait bien au-delà des seuls enjeux sportifs pour favoriser les représentants, soit Coréens, la discipline étant d’origine sud-coréenne, soit des pays organisateurs, en l’occurrence l’Australie et la Grèce quatre ans après, la nationalité des deux médaillés d’argent !

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Pascal Gentil au courage pour la médaille

Hasard ou coïncidence, Gentil a payé pour les autres à Sydney et à Athènes, selon un même scénario aussi cruel que cynique. Pour être champion olympique, Gentil n’avait pas le choix, il devait être nettement plus fort que son adversaire, porter des attaques toujours plus tranchantes et incontestables.

Au moindre doute, il se savait condamné. Il l’a été deux fois en ayant, chaque fois, des ressources morales exceptionnelles pour se remobiliser et aller chercher le bronze. Quand certaines disciplines l’offrent automatiquement aux vaincus des demi-finales, en taekwondo, il faut d’abord battre tous les adversaires éliminés par les finalistes… pour prouver qu’on est bien meilleur d’eux. Moins impacté par la géopolitique olympique, ces défis étaient dans ses cordes. Même s’il n’était pas venu pour ça, Pascal Gentil est reparti avec.

L’info en plus

C’est sous la pression du prince Albert De Monaco, membre du CIO, après les JO d’Athènes, que la Fédération mondiale a introduit pitaines et mitaines aux pieds et aux mains des taekwondoistes avec des capteurs électroniques qui affichent automatiquement les points au fil du combat.

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