Le verdict est tombé ! La saison de NBA s’est achevée par la victoire des Nuggets sur le Heat (4-1). Une occasion pour Jacques Monclar, consultant pour BeIN Sports, diffuseur de la NBA en France, de faire le bilan
Quelle est votre analyse de la saison des Français qui ont foulé les parquets de NBA ?
Globalement, il y a eu un recul. Déjà, ce qui est arrivé à Evan Fournier à New York est terrible. On espère qu’il va se remettre en route et qu’il va se retrouver à jouer parce qu’il a un truc en plus. Rudy Gobert, avec Minnesota, c’est une saison bizarre.
Quant à Killian Hayes, gagner 17 matches avec Detroit, ce n’est pas non plus la fête… Théo Maledon (OKC) a peu joué. Nicolas Batum, lui, a réussi, par moments, dans une équipe, les Clippers, dans un rôle comme il sait faire, à remplir les cases que les autres ne font pas. La référence de ça, c’est le temps de jeu de Nico.
Il a du temps de jeu aux Clippers et c’est bien la preuve de son utilité. Effectivement, la France a été habituée avec Tony Parker, avec Boris Diaw, avec Joakim Noah, à voir des All-Stars, voire des gens qui gagnent des trophées individuels ou des trophées collectifs. Là, on n’est pas dans les bonnes équipes. Vous n’avez pas eu cette espèce de présence, mais ça n’arrive pas à tous les coups. Tony Parker a donné du caviar au public français. Quatre titres, six finales, six fois All-Star et cinq finales ! Et le titre de MVP en 2007, c’est absolument énorme ! Derrière, effectivement, on verra, il va y avoir le numéro 1 de la draft, ça, on ne l’a jamais vu. C’est bien aussi parce que ça signifie beaucoup de choses.
« Ça peut être l’année de Phoenix la saison prochaine »
Justement, quel est votre ressenti sur Victor Wembanyama annoncé comme le numéro 1 de la draft ?
Il a 19 ans, il va s’épaissir. Il va passer à la moulinette de l’entraînement avec Gregg Popovich et son staff aux Spurs. Il a montré plein de choses cette année avec les Mets. J’espère qu’il va en montrer avec l’équipe de France lors de la Coupe du monde. Je suis optimiste quant à sa présence parce que c’est un garçon qui va se développer.
C’est un jeune joueur, il va arriver dans un monde adulte complet, avec les meilleurs joueurs du monde. Il va falloir qu’il s’ajuste à tout ça, mais il a toujours su répondre et s’ajuster au niveau qu’on lui proposait, donc il n’y a pas de raison. Il va travailler, il a la tête bien faite.
C’est un formidable jeune homme et on est ravis de le voir aller vers le meilleur niveau. Il doit avoir de l’ambition à la fois collective et individuelle. Etre numéro un de la draft, déjà, c’est énorme, mais être un numéro de draft aussi exposé, attendu, suivi que lui, je dirais que depuis 20 ans avec LeBron (James), sans doute 2003, on ne l’avait pas vu. On va suivre ça avec passion et fierté, en tout cas, parce que vraiment, j’ai très envie qu’il s’éclate et qu’il réussisse.
Après leur premier titre de l’histoire de Denver, qui voyez-vous briller la saison prochaine ?
Les Clippers, c’est la lose chaque année puisque leurs joueurs ne jouent pas aux mêmes moments. Les Pelicans, ça a l’air de partir en vrille. Les Grizzlies, ça me paraît bien mal parti aussi. Orlando, ils ont une belle base avec Banchero. Du côté des Pacers, ce n’est pas pour tout de suite et les Nets ont laissé passer leu chances. Il y a Phoenix dans le coup.
C’est peut-être celle qui, même si la fenêtre n’est pas large, Kevin Durant vieillit, on va voir avec Frank Vogel, le coach, s’il arrive à réactiver Deandre Ayton comme il a l’air de le dire. Je pense que c’est Phoenix qui semble être l’équipe la plus proche de remporter son premier titre (surtout avec l’arrivée de Bradley Beal, Ndlr).
Moi, j’aime bien les Knicks, mais ça fait 50 ans cette année qu’ils n’ont pas été champions. Il y a déjà beaucoup d’équipes qui trustent les titres. Il y a eu la dynastie des Celtics ou des Lakers. Il y a eu le passage des Bulls dans les années 90. Les Warriors ont également squatté les finales depuis 2015. Les Spurs ont été une espèce de présence aussi dans les années 2000 et un peu plus de 2000. Ça fait un tiers des équipes NBA qui n’ont pas été championnes. Si vous prenez dans le championnat de France de foot ou de rugby, vous allez faire un constat assez similaire.
Propos recueillis par Ewen Robin