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Jaylen Hoard (Maccabi Tel Aviv) : « Parfois, il y a des alarmes, tu dois aller te mettre à l’abris… »

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Le Français Jaylen Hoard nous raconte les coulisses de son transfert entre les deux grands clubs israéliens rivaux, l’Hapoel et le Maccabi. A 25 ans, il est en train de prendre une autre dimension. Il nous parle notamment de la vie à Tel Aviv aujourd’hui. Entretien pour France Basket et Le Quotidien Du Sport.

Comment êtes-vous passé de l’Hapoel Tel-Aviv au Maccabi Tel-Aviv ?

Pendant l’été, une fois la saison achevée, le Maccabi Tel-Aviv m’a contacté. Avec mon agent, on a vraiment discuté de cette option. J’en avais également d’autres. Cependant, je trouvais que ce projet du Maccabi était très intéressant en termes de basket, mais aussi sur le quotidien de vie en général. Cela fait maintenant deux ans que je vis à Tel-Aviv. En changeant de club, je connaissais donc déjà le contexte. Et comme jouer l’Euroligue était devenu un objectif pour moi, j’ai finalement choisi cette option du Maccabi Tel-Aviv.

Auriez-vous imaginé ce scénario possible quand vous avez signé à l’Hapoel Tel-Aviv en 2022 ?

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Avec la rivalité énorme existante entre les deux clubs, ce n’était pas quelque chose que j’avais en tête sincèrement. Passer d’une équipe à l’autre, cela ne se fait pas souvent voire jamais. J’ai quand même réfléchi un petit moment avant de prendre ma décision. Mais quand on m’a confirmé que je serais en sécurité, cela a été une décision relativement facile à prendre.

N’avez-vous pas subi de nombreux reproches quand on connaît l’antagonisme entre ces deux clubs ?

Dans la vie de tous les jours, cela se passe bien. Mais, sur les réseaux, je reçois beaucoup d’insultes et de menaces. Toutefois ce n’est pas quelque chose qui me dérange. Je m’en fiche. Moi je joue au basket. Et en plus cela se passe plutôt bien.

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Pourquoi en 2022 aviez-vous décidé de quitter les Etats-Unis pour rejoindre Israël ?

La G-League sert davantage à se montrer qu’à essayer de gagner des titres. Je voulais plutôt rejoindre une équipe en Europe ambitieuse et désireuse de remporter des titres. On m’avait alors parlé de l’option de l’Hapoel Tel-Aviv et que je pourrais y faire des essais. En termes d’adaptation, ce n’était pas compliqué en Israël car on parle anglais. Finalement, cela s’est bien passé. Tel-Aviv est en plus une belle ville. Le club m’a plu. Il y régnait une belle ambiance. J’ai effectué de bons essais et ils ont décidé de me garder.

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Comment vous êtes-vous adapté si vite en passant de l’EuroCup à l’Euroligue ?

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Je bosse dur tous les jours. Même si mon parcours n’est pas le plus simple, j’ai confiance en moi. Mentalement je me sens fort. Cette année, mon coach (Oded Kattash, Ndlr) m’aide beaucoup. Il me parle énormément. Notre meneur Tamir Blatt m’aide beaucoup aussi sur le terrain. C’est essentiel d’autant que c’est ma première année en Euroligue. Même quand je commets des erreurs, il me corrige.

Quelle est la place du basket en Israël ?

C’est la passion pure ! Les gens vivent cela à fond. Il n’y a qu’à regarder les mouvements de foules lors des derbys pour comprendre ce qui se passe. Les fans sont très investis. Je prends beaucoup de plaisir à jouer ici.

Pourtant, le contexte géopolitique est hyper tendu. C’est comment la vie, la journée type d’un basketteur, en plein conflit ?

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Tu vis ta vie normalement. Sauf que, parfois, il y a des alarmes, tu dois aller te mettre à l’abri au cas où il se passe quelque chose. Parfois également il y a des changements d’horaires quand on prend l’avion. On a beaucoup de trajets. On ne peut pas jouer nos matches à domicile en Israël. On est quasiment tout le temps dans l’avion. C’est un peu compliqué mais, pour ma part, j’aime voyager. Je m’y fais. Quand tu signes un contrat ici, tu es au courant de la situation. Il faut s’adapter.

Jaylen Hoard serein en Israel

Vivez-vous perpétuellement avec le sentiment de peur ?

Ma petite amie est d’ici. Elle me parle de ce qui se passe et pas de la manière dont c’est relayé parfois dans les médias. Elle me renseigne si je suis en danger ou pas vraiment. Je reste assez serein. Et je ne pense pas que notre club nous mettrait en danger de toute façon. Je n’ai donc pas plus de crainte que cela.

Aimeriez-vous jouer un jour en France ?

Ce n’est pas quelque chose que je refuserai. Cet été, mon agent m’a dit que Monaco était intéressé. Quand j’ai resigné à l’Hapoel, il y avait Bourg aussi. 

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Avez-vous pour ambition de retourner en NBA ?

C’est quelque chose qui est également possible. Mais ce n’est pas un point qui me hante l’esprit au quotidien. Je prends les choses au jour le jour. Mais cela reste dans un coin de ma tête. Surtout que si j’y allais maintenant je serais beaucoup plus prêt. J’ai gagné en maturité et j’ai progressé dans mon jeu. 

Et l’équipe de France espérez-vous être appelé prochainement ?

J’ai effectué la fenêtre internationale en février. C’était ma première sélection. Cet été, j’ai fait la préparation des JO. C’était une bonne expérience. J’espère intégrer le groupe progressivement pour faire une grande carrière en équipe de France.

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