jeudi 28 mars 2024

Jean-Aimé Toupane : « Emmener les bleues sur la plus haute marche ! »

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Arnaud Bertrande
Arnaud Bertrande
Rédacteur en chef — Pole Sport Lafont presse

Pour Le Quotidien du Sport et France Basket, entretien avec Jean-Aimé Toupane, qui a succédé à Valérie Garnier après les Jeux Olympiques. Il nous parle de ses (très) hautes ambitions avec les Bleues.

Père d’Axel, Jean-Aimé Toupane (63 ans) a été nommé sélectionneur de l’équipe de France féminine où il succède à Valérie Garnier qui était aux commandes depuis 2013. Bien que n’ayant aucune expérience du basket féminin, celui qui sera assisté de Cathy Melain, espère ramener l’or à Paris 2024 (les Bleues joueront avant, le Mondial en 2022). Après avoir nommé pour la première fois une femme, la Fédération Française écrit de nouveau l’histoire en confiant les rênes à un entraîneur de couleur.

Est-ce une fierté d’avoir été nommé sélectionneur des Bleues ?

Je suis honoré d’avoir été choisi. Dire oui a été une évidence, je suis un entraîneur fédéral à qui on a souvent confié des missions. Ce nouveau défi ne sera pas individuel, mais d’équipe autour d’un projet commun de très grande envergure.

Avez-vous été surpris d’avoir été nommé alors que vous ne faisiez pas partie des favoris ?

Surpris, oui et non. Quand on est entraîneur, on aspire à mener des groupes, garçons ou filles, au plus haut niveau. On sait qu’il y a de vraies différences. Pour autant, il y a de la qualité dans notre championnat. Je ne peux donc que me réjouir.

Jean-Aimé Toupane fier de rejoindre le poste de sélectionneur

Qu’est-ce que ça fait au natif de Kaolack au Sénégal de prendre en main une équipe de France seniors ?

Une fierté ! Cela prouve encore l’ouverture de la Fédération. Ce n’est pas un problème de peau. Je fais partie de cette maison où on m’a bien accueilli et où j’ai fait toutes mes classes. Ça rend cette mission encore plus excitante. Mais j’ose espérer qu’on m’a quand même pris pour mes compétences ! (rires)

Quelle a été la réaction de votre fils Axel et votre rêve n’était-il pas d’entraîner l’équipe de France seniors garçons ?

Les gens ont l’air d’oublier que je viens du monde professionnel et que j’ai entraîné des adultes ! J’ai entraîné les seniors pendant quinze ans avant d’arriver en 2014-2015 à la DTN. Un coach a plusieurs facettes et il n’y a pas cette volonté de ma part d’être catégorisé. Quant à Axel, il est ravi comme un fils peut l’être pour son père.

Le fait de n’avoir aucune expérience du basket féminin ne vous rajoute-t-il pas un peu de pression ?

J’ai toujours observé le basket féminin de l’extérieur et, en ce qui concerne la haute performance, je pense que les leviers sont les mêmes. La pression ne m’inquiète pas.

« Le basket féminin veut s’inspirer aujourd’hui du basket masculin »

Entre les hommes et les femmes, le jeu n’est néanmoins pas le même. Comment envisagez-vous cette transition après avoir entraîné pendant des années des garçons aux qualités très différentes ?

Il faudra forcément une adaptation. J’observe ce qui se fait au plus haut niveau depuis des années. Le basket féminin veut s’inspirer aujourd’hui du basket masculin. Les Américaines, qui sont la 1ère nation mondiale, en sont la meilleure preuve et notre volonté est de se rapprocher de ce basket là. On a des joueuses avec un profil athlétique et physique et c’est déjà un point fort…

… Avec dans le viseur Paris 2024 !

C’est l’objectif ultime, mais il y a des objectifs avants avec une qualif pour l’Euro et pour le Mondial. Ce sont toutes ces étapes intermédiaires qui vont nous permettre de nous projeter sur Paris 2024. Etant une action majeure, on se doit, sur toutes ces compétitions, de répondre présent.

L’objectif d’accompagner les bleues jusqu’aux Jeux Olympiques

Que manque-t-il à cette équipe de France pour être championne olympique (2ème en 2012, 3ème en 2021, Ndlr) ?

Pour être sur la 1ère marche d’un podium, il faut être au vert presque partout surtout qu’on a en face de nous un adversaire redoutable. Je pense qu’on a nos chances. La vérité d’aujourd’hui n’est pas celle de demain. On doit développer nos jeunes joueuses qui ont beaucoup de potentiel. C’est un process.

Parler à des garçons ou à des femmes n’est également pas la même chose. Appréhendez-vous ?

Non. Avec les U20, j’ai eu la chance de côtoyer un ami grec qui entraînait les U20 garçons et les féminines. Je lui ai demandé comment ça se passait et il m’avait répondu : « Les garçons jouent au basket pour être bien et les femmes ont besoin d’être bien pour jouer au basket ! » Je ne vais donc pas faire du copier-coller garçons-filles.

Le président entend amener quelque chose de différent au travers de votre nomination. Que pouvez-vous amener de différent ?

J’aurai ma touche à moi. Je compte apporter quelque chose pour nous amener sur la 1ère marche. Ça peut être sur les entraînements, sur des aspects tactiques, sur la vie de groupe. Tout entraîneur qui arrive essaie d’amener des choses pour améliorer son équipe même si Valérie a mis la barre assez haute.

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