Jean-Marc Lhermet était présent aux côtés de Florian Grill, président de la FFR et Claude Hélias, trésorier de la Fédération, afin de faire un bilan, un an après son arrivée en tant que vice-président de la FFR. Sans concession, il a détaillé ses plans concernant la protection des joueurs et le projet de professionnalisation de l’arbitrage français.
Quels sont les objectifs à court et moyen terme pour le XV et 7 ?
Il y a 14 équipes de France, mais nous avons identifié 4 équipes “vitrines”, à savoir les équipes à XV et 7, masculine et féminine, qui sont importantes pour nous. Elles doivent briller au plus haut niveau de façon à générer une image positive et donner envie à des jeunes de pratiquer l’activité, mais aussi d’apporter des ressources à la Fédération. Pour le 7, l’objectif sera de chercher l’or à Paris pour les masculins et les féminines. Concernant le XV, nous visons 2027 pour la Coupe du Monde des hommes et 2025 pour la Coupe du Monde des féminines sans oublier les Tournois des 6 Nations qui sont importants. L’idée, c’est que les équipes de France soient en mesure de gagner chaque compétition dans lesquelles elles seront engagées.
Quid du modèle économique du 7 ?
Ce qui est important avec le nouveau modèle du 7, c’est également la compétition In Extenso qui est portée par la Ligue et qui est un championnat de haut niveau. On travaille avec la Ligue pour que ce championnat continue de grandir. La lumière de l’équipe de France devra rejaillir sur les clubs.
« La lumière de l’équipe de France devra rejaillir sur les clubs »
Comment comptez-vous y parvenir ?
Il faut travailler nos relations avec les clubs et la Ligue Nationale de Rugby. C’est ce qu’on fait aujourd’hui avec les discussions autour de la convention. Jusqu’à maintenant, la convention était essentiellement articulée autour des périodes de rassemblements avec le nombre de joueurs mis à disposition de l’équipe de France ainsi que la durée de cette mise à disposition. L’idée, c’est d’essayer d’aller un peu plus loin dans nos relations avec la Ligue et les clubs afin de construire une organisation commune qui donnera la possibilité aux joueurs d’être dans une situation de forme physique et technique qui leur permettront d’être le plus performant possible avec l’équipe de France et avec les clubs.
Le calendrier risque d’être une donnée importante.
Effectivement, cela va demander des aménagements supplémentaires dans les mois et les années à venir. Nous avons tous en tête que le calendrier évolue, que ce soit chez les filles ou chez les garçons. Nous aurons l’arrivée de la Nations Cup en 2026 et le format du Tournoi va être modifié en 2026 également.
Mettre en place des périodes de régénération supplémentaires
Comment gérer les plages de récupération pour les joueurs de l’équipe de France ?
Dans les discussions autour de la convention, il y aura aussi une régulation du nombre de matches au niveau de l’équipe de France et du Top 14. Tout ceci est discuté, la clé du système, c’est que Fabien Galthié discute avec les clubs avant chaque début de saison pour voir avec les staffs comment les joueurs seront gérés tout au long de la saison. Notre richesse, ce sont nos meilleurs joueurs et on se doit de les protéger. Pas seulement eux, mais ces joueurs sont les plus concernés par le sujet.
Fabien Galthié évoquait la possibilité de partager le temps de récupération entre les clubs et la Fédération Française, où en est cette nouvelle convention ?
Fabien Galthié a présenté ce qu’il souhaiterait voir à l’avenir. Aujourd’hui, au niveau de la Fédération, nous aimerions construire avec les clubs et la Ligue Nationale de Rugby, des périodes de régénération supplémentaires. Il faut que les contraintes liées à cette organisation soient partagées, entre la FFR, les clubs, la LNR et les joueurs. L’idée, c’est de valider avec la Ligue et les clubs un modèle de rythme haute couture au cas par cas, joueur par joueur, sur un groupe premium de 15-20 joueurs. Des éléments clé que nous aimerions amener dans la meilleure forme pour la Coupe du Monde 2027 en Australie. Les discussions avancent positivement.
Dorénavant, les U20 sont aussi concernés par les absences répétées, quelles options sont envisageables pour qu’ils manquent le moins de matches possibles avec leurs clubs ?
Pour les clubs, c’est une sorte de double sanction avec l’absence des internationaux plus celle des U20. Plusieurs options sont sur la table. Nous réfléchissons à décaler le Tournoi U20 afin de le calquer sur celui des féminines. Nous avons commencé à discuter de ce sujet avec World Rugby, mais d’autres nations n’ont pas le même schéma donc il faut négocier ardemment. Nous pensons par ailleurs à faire une compétition U19 qui remplacerait celle des U20. Aujourd’hui, les joueurs de 20 ans sont déjà susceptibles de jouer pour les meilleurs clubs ou franchises du monde et certains jouent déjà avec la grande équipe nationale. Cela fait partie des pistes de réflexions pour essayer de rencontrer les mêmes problématiques que l’hiver dernier.
« Nos arbitres doivent devenir encore meilleurs »
Les arbitres français ont été peu représentés lors de la dernière Coupe du monde, qu’est-ce qui a pu être reproché aux arbitres français ?
Nos arbitres travaillent bien avec les moyens qu’ils ont, mais ils doivent devenir encore meilleurs. Pour cela, il faut qu’on les accompagne encore plus. On doit comprendre ce que World Rugby veut afin que les arbitres français puissent arbitrer dans les prochaines Coupe du Monde et les grands matches internationaux.
Les arbitres s’expriment peu, pourraient-ils davantage communiquer à l’avenir ?
Il y a plusieurs dimensions dans ce projet. Déjà sur le fait d’être meilleur physiquement et techniquement. Il y a également la relation avec les clubs, les entraîneurs, les staffs qui est primordiale. On peut rajouter les relations vis à vis des médias et des spectateurs qui sont tout aussi importantes.
Propos recueillis par Jules Lefebvre