Le président de Lourdes, Jean-Pierre Armengaud qui évolue désormais en Fédérale 2, espère monter de division dès que possible.
Quelles sont les ambitions à court et moyen terme du club ?
Cette saison, compte tenu du recrutement, on espère figurer parmi les six premiers de la poule. Sur les années à venir, on veut retrouver notre place en Fédérale 1. Après, en Fédérale 1, il faut un autre budget. A ce niveau, on pousse les mêlées. Il faut donc des gabarits. Les joueurs deviennent plus rares. Une escalade dans la recherche des joueurs existe alors à ce niveau tout comme la concurrence entre les clubs du département.
Jean-Pierre Armengaud veut rapidement évoluer vers le haut
Quelles sont les grandes difficultés d’un président qui dirige un club qui a tant dominé le rugby français après-guerre ?
On ne va pas comparer les époques. Mais, dès qu’on est une petite agglomération, il y a relativement peu d’entreprises. Quand les résultats ne sont pas là, le public ne suit pas. Ici, les journaux parlent surtout de Tarbes. J’ai connu le budget du club à environ 700 000 euros. Aujourd’hui, on est sous les 400 000. Nous avions une subvention du Conseil départemental. On n’en a plus depuis qu’on est en Fédérale 2.
On ne peut donc pas faire de folies. Cependant, en retrouvant le chemin de la victoire, on peut espérer retrouver un peu de public. Malheureusement, Lourdes fait partie des communes françaises qui ont été parmi les plus malmenées par la crise. On a une activité saisonnière avec des emplois liés à l’hôtellerie. Les horaires ne sont pas forcément compatibles avec l’entraînement.
Mon idée est que tous les joueurs doivent être salariés d’entreprises tout en pratiquant le rugby. On essaie de trouver aux joueurs des emplois, ce qui n’est pas toujours simple car tous n’ont pas de qualification. Mais, depuis l’an dernier, presque tous les joueurs travaillent. Il y a aussi une nouvelle ambiance dans le club avec un nouveau staff. Certains jeunes sont revenus dans leur club d’origine. Tout cela améliore l’atmosphère et donc les résultats.
Le FC Lourdes à XV attire par ses bons résultats
Comment faire pour que le club garde une certaine attractivité malgré les difficultés ?
Dans les Hautes-Pyrénées, il y a environ 250 000 habitants. On cite souvent Massy. Regardez la population là-bas en comparaison. C’est presque comme si dans les Hautes-Pyrénées il n’y avait qu’un seul club. Chez nous, il n’y a pas un potentiel économique important. Tarbes se plaint du même problème. On va tous chercher plus ou moins les mêmes partenaires.
A Lourdes, il y a 50 associations sportives. Les entreprises ne peuvent plus suivre. Jusqu’à il y a quelques années, on avait des partenaires nationaux. Ce n’est plus le cas. Le budget baissant d’année en année, c’est le niveau du club qui baisse aussi. Alors on fait comme on peut. Le plus dur est d’amorcer la pompe.
On a des joueurs du coin. On attire forcément plus quand on a eu de bons résultats. Il y a deux ans, on n’avait pas gagné un seul match. Je ne sais pas ce qui serait advenu si la poule n’avait pas été ensuite arrêtée pour les raisons que l’on connaît. Je suis revenu en mars 2020.
C’était la débandade totale avec un président démissionnaire. La passion nous anime. J’ai découvert le rugby avec le titre de 1968. Je regrette même de n’avoir pu être né avant pour vivre l’époque glorieuse. Cela devait être quelque chose ! Mais on peut quand même se faire plaisir en Fédérale 2.
Une fusion avec Tarbes pourrait-elle voir le jour ?
Cette problématique a été évoquée il y a plus de vingt ans. Je n’y serais pas formellement opposé. Mais cela ne me dérange pas que Lourdes soit à son niveau et Tarbes au sien. Et concrètement que pourrait-on apporter à Tarbes de plus ? Pas grand chose. Cela se fait en basket en NM1 avec l’Union Tarbes-Lourdes Pyrénées Basket.
Mais c’est assez impersonnel. Ils jouent une fois à Lourdes, une fois à Tarbes… Ils ne portent pas l’étiquette Hautes-Pyrénées non plus. En rugby, il y avait eu Tarbes Lannemezan il y a quelques années. Mais Lannemezan avait fait les frais de cette fusion.
Le FC Lourdes à XV à découvrir dans le rugby mag
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