Jean-Pierre Rives est l’un des joueurs les plus emblématiques de l’histoire du rugby mondial. Son physique de combattant et ses performances sur le terrain l’ont propulsé dans le panthéon du rugby français. Son humilité l’empêche de le reconnaitre, il préfère parler des autres et notamment de Serge Blanco.
Que ressentez-vous quand on vous dit que vous faites partie des meilleurs joueurs français de l’histoire ?
C’est une grande fierté surtout que je suis vieux (68 ans, Ndlr). Ça montre que les gens ne m’oublient pas complètement. Mais vous savez, je n’avais pas beaucoup de mérite. Je n’avais qu’à passer le ballon à Blanco ou Sella et c’est eux qui faisaient le travail, qui marquaient les points.
Pourtant, on a coutume de dire que le rugby commence devant…
Tout ça pour vous dire que sans les coéquipiers vous n’êtes pas grand-chose. J’ai peut-être été mis en avant car j’avais un bandeau et parfois la gueule en sang (rires).
Quel est pour vous le meilleur joueur français de l’histoire ?
Serge Blanco n’est pas loin de la 1ère place. C’était vraiment un phénomène. Quand il relançait, c’était beau à regarder. Après, c’est une question difficile car selon les sensibilités, les goûts, les époques, vous aurez pleins de réponses différentes et le rugby français a une telle histoire.
« J’ai peut-être été mis en avant car j’avais un bandeau et parfois la gueule en sang… »
Votre équipe était performante et donnait du plaisir aux gens. La génération actuelle ressemble-t-elle à la vôtre ?
Oui dans le sens où on voit qu’ils prennent du plaisir ensemble, comme nous. Après, le reste n’a rien à voir, ils sont plus grands, ils sont plus costauds aujourd’hui, le rugby a changé. Cette équipe a du talent. Ce qui est bien, c’est qu’au-delà des résultats, elle offre du plaisir, on sent qu’ils s’entendent bien ensemble. L’histoire de ce groupe appartient aux joueurs. Je suis content pour William (Servat) ou Fabien (Galthié).
Quel est le joueur qui vous plait aujourd’hui ?
Antoine Dupont sans hésitation. On n’a pas le même poste, pas le même gabarit (rires), mais qu’estce qu’il régale aussi bien en club qu’en sélection. Toutes les semaines, il est au top, c’est un joueur très régulier. C’est un bon garçon en plus, on se téléphone de temps en temps, on s’envoie des textos pour prendre des nouvelles. Je le félicite souvent.
La France est-elle votre favorite pour 2023 ?
Bien sûr, ce sont mes favoris. Après, il faut se méfier des Blacks, de l’Afrique du Sud qui ne sont pas maladroits non plus et il ne faut pas jouer la compétition dans la tête avant de la disputer réellement.

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