Solide au rebond, le pivot du CSP Jerry Boutsiele a pris une autre dimension depuis deux saisons, notamment au scoring. Pour le nouvel international français, à 28 ans, le meilleur est encore à venir…
Comment avez-vous vécu votre convocation en équipe de France contre la Grande-Bretagne et l’Allemagne en novembre ?
C’était ma première sélection, mais je connaissais la plupart des joueurs, même parmi les membres du staff. Ils m’ont très bien intégré et accueilli. C’est sûr qu’avec les précautions sanitaires, c’était vraiment très particulier.
Vous êtes un petit « jeune » dans cette équipe de France même si vous avez 28 ans. Une équipe de France où il n’y avait pas les Bleus qui jouent en Euroligue ou en NBA. Etait-ce particulier ?
Le coach m’a appelé et je l’ai pris comme un gage de confiance. C’est à nous de lui montrer qu’il peut nous faire confiance et qu’on peut assurer. Les Jeux, c’est encore très loin mais, si je peux être appelé pour les prochaines fenêtres internationales, je serai très content.
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Votre coéquipier au CSP Nicolas Lang disait que vous avez été longtemps un joueur sous-coté. Cette première sélection est-elle une revanche par rapport à certains clubs qui vous avaient refusé en formation ?
Je ne dirai pas une revanche, car je ne suis clairement pas dans cet état d’esprit-là. J’étais justement très heureux et très fier d’être parmi les internationaux appelés. Après, être sous-coté, je n’en avais pas l’impression.
« Le joueur que j’étais il y a deux ou trois ans manquait encore de maturité »
Pensez-vous néanmoins que cette sélection aurait dû arriver plus tôt ?
Mes deux précédentes années à Limoges, j’avais à chaque fois très mal commencé. Donc on va dire que je n’avais fait que deux demisaisons, et là c’est la première fois où je fais un bon début de saison, donc je ne pense pas que les années précédentes j’aurais pu y être.
Qu’attendiez-vous de cette première expérience avec les Bleus ?
Déjà par rapport au coach, je ne l’ai jamais eu en club et c’est une toute autre approche du basket. Vincent Collet va un peu plus loin dans la réflexion. Même les joueurs que je connais, mais avec qui je n’ai jamais joué, ils font partie des meilleurs joueurs du championnat. C’est vraiment un plaisir de travailler avec eux.
Comment jugez-vous votre progression entre Cholet et Limoges ?
J’ai passé plusieurs caps dans tous les aspects de mon jeu. Le joueur que j’étais il y a deux ou trois ans manquait encore de maturité. Dans tout ce qui est mental, le contrôle des émotions, gérer les temps forts et les temps faibles, je pense que j’ai gagné en maturité.
Équipe de France : le rêve devient réalité
Jouer en équipe de France, c’est un rêve, mais quel est le prochain : jouer à l’étranger, jouer l’Euroligue ?
C’est un objectif plutôt qu’un rêve. Je l’ai toujours dit : mon objectif est de jouer l’Euroligue, si possible d’ici deux ou trois ans. J’espère qu’un jour un club d’Euroligue me donnera ma chance…
Et la NBA ?
Peut-être après. On ne sait pas de quoi l’avenir est fait. J’ai encore quelques années devant moi.
Quels sont les prochains caps que vous devez passer pour arriver à cet objectif de jouer l’Euroligue ?
Quand je regarde jouer les pivots en Euroligue, il me manque encore la vitesse des appuis et le mouvement sans ballon. Ce sont des joueurs qui, malgré leur physique et leur taille différentes, ont quand même cette mobilité de pouvoir traverser le terrain, en défense et en attaque.
Et le jeu sans ballon est vraiment très important. Il faut aussi que je développe le tir. Le tir à 3 points, car maintenant il y a des pivots de 2m15 qui tirent à 3 points, donc je pense que c’est un plus à ajouter à mon jeu. C’est un cap que je peux encore passer.