Avant de rejoindre Bayonne la saison prochaine, le demi d’ouverture Joris Segonds (26 ans), meilleur réalisateur du Top 14 la saison passée, aimerait boucler ses cinq ans au Stade Français Paris avec un premier Bouclier.
Le Stade Français est premier ex æquo avec le Stade Toulousain. Commencez-vous à rêver du Bouclier ?
C’est le rêve de tout joueur de soulever un Bouclier. A l’instant T, on est premier, mais le classement est très serré. On a fait un gros début de saison, avec des victoires à l’extérieur qui nous ont fait énormément de bien, mais il reste quand même des matches (11, Ndlr). On a autant de réceptions que de déplacements (5 matches à domicile et 6 à l’extérieur, Ndlr) donc il va falloir faire une belle fin de saison. Il faut déjà être à tout prix dans les 6 et surtout il faut gagner tous nos matches à la maison face à des équipes qui sont moins bien classées que nous car on se déplace chez des concurrents directs (le Racing, La Rochelle, Toulouse, Castres notamment, Ndlr).
Que répondez-vous à ceux qui disent que vos matches ne sont pas toujours flamboyants ?
Parfois, on préfère faire un jeu moche, mais gagner que faire un jeu incroyable et perdre. On a gagné des matches, je pense notamment au match à Oyonnax, à regarder c’était certainement horrible, même ennuyant mais, la finalité des choses, c’est qu’on repart avec 4 points. Des victoires comme ça, elles comptent. Nous, on a gagné là-bas, il y a d’autres équipes qui vont perdre là-bas. La finalité, c’est d’être premier à l’heure qu’il est et d’avoir engrangé le maximum de points.
Symbole de ce bon début de saison, vous avez deux joueurs en équipe de France, Paul Gabrillagues et Léo Barré ?
Ce sont deux titulaires indiscutables dans notre équipe. Tant mieux pour Paulo qui a joué les deux premiers matches du Tournoi et pour Léo qui est jeune, mais qui va avoir son mot à dire. Ça faisait longtemps que Paulo n’avait pas joué en équipe de France (depuis le 20 octobre 2019, Ndlr). C’est mérité. Il nous fait des matches incroyables au Stade depuis deux ou trois ans. Je suis content pour lui parce que c’est un joueur qui travaille dur, qui ne fait pas de bruit, qui ne fait pas les plus belles tâches sur le terrain, mais ce sont les plus importantes. Ces deux joueurs nous manquent. Mais on va au Racing qui a plus de joueurs que nous qui sont retenus en équipe de France. Ça fait partie du jeu.
« L’Equipe de France, ce serait mentir de dire que j’y pense »
Vous aussi vous avez goûté à l’équipe de France. Est-ce toujours dans un coin de votre tête ?
J’ai juste fait une tournée (en Australie en juillet 2021, Ndlr) et je n’ai pas joué. Il ne faut pas se voiler la face, à mon poste, il y a de très bons numéros 10, même ceux qui arrivent derrière notamment le petit Hugo Reus. Ce sont de très bons joueurs donc franchement je n’y pense pas du tout. Le seul truc auquel je pense, c’est de finir ma dernière saison au Stade Français, de me régaler, de prendre le plus de plaisir avec les mecs et de se rapprocher le plus possible du Bouclier de Brennus. L’équipe de France, ce serait mentir de dire que j’y pense.
Pour quelle raison avez-vous décidé de rejoindre Bayonne la saison prochaine ?
Sportivement, à l’heure qu’il est, Bayonne est en-dessous, mais le projet m’intéresse énormément. Je m’inscrits aussi sur la durée puisque j’ai signé cinq ans. Ça me rapproche aussi de ma famille. Bayonne est un club que je regardais énormément, déjà par l’ambiance, quand j’étais gamin. La Peña, je l’ai appris et, à 5 ans, je la connaissais par cœur. J’étais fan aussi de ce club par rapport au public. Quand ils m’ont appelé, en plus j’étais en fin de contrat, je ne pouvais pas refuser. J’ai fait ce choix avant que la saison n’attaque et je suis très content de les rejoindre la saison prochaine.
Au niveau ambiance, ça va vous changer de Jean Bouin…
Tous les joueurs adorent jouer à Bayonne. Ça fait partie des plus beaux publics de France. Mais on ne peut pas comparer avec Paris. Que ce soit nous ou le Racing, il y a tellement de choses à faire à Paris. Ce ne sont pas non plus des purs passionnés de rugby. Le samedi, à 15h, ils préfèrent aller se balader dans Paris, aller au théâtre, aller visiter les monuments plutôt que de venir à Jean Bouin. Alors qu’à Bayonne, le samedi à 15h, le rendez-vous principal, c’est le match !