vendredi 4 octobre 2024

Joseph Gomis : « Il faut gagner la confiance des joueurs »

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Julien Huët
Julien Huët
Journaliste

Coach personnel des joueurs de l’ASVEL, Joseph Gomis (42 ans), ancien international français (58 sélections), vainqueur de la coupe Korac en 2002 avec Nancy, champion de France en 2014 avec Limoges et vainqueur de l’Euro Challenge avec Nanterre en 2015, nous dévoile les contours de sa mission.

Votre rôle paraît nouveau en France. Savez-vous s’il y a d’autres coachs personnels en Jeep Elite ?

Oui, il y en a quelques-uns. Après, les assistants-coachs font souvent office d’entraîneurs individuels. La différence, à l’ASVEL, c’est qu’on a pris un gars pour ne faire que cela.

Concrètement, en quoi consiste votre rôle ?

Au développement des joueurs. Avec l’académie, le club investit sur de bons joueurs qu’on appelle des « prospects » qu’il faut faire progresser. Cela vaut aussi pour les joueurs professionnels car on peut s’améliorer à tout âge. Plus on est forts individuellement, plus l’équipe sera performante.

Comment s’articule ce travail ?

Cela passe par des séances et des entretiens individuels en fonction des axes de développement fixés autour de chaque joueur. En saison, on peut organiser une rapide séance vidéo d’une vingtaine de minutes. En off saison, en revanche, les joueurs doivent se tenir prêts et travailler.

Est-ce une vision américaine ?

Un peu. On ne va pas se mentir. Là-bas, ils ont ces idées depuis longtemps. Cela arrive petit à petit en France et je pense que d’autres entraîneurs individuels sont amenés à intégrer prochainement le staff des clubs.

« ON PEUT S’AMÉLIORER À TOUT ÂGE »

Joseph Gomis

S’agit-il de conseils purement techniques et tactiques ou vous intéressez-vous également à l’aspect mental ?

Cela va un peu ensemble. J’ai eu la chance de pratiquer un peu le basket au haut niveau et c’est très mental. Il faut les accompagner aussi dans ce domaine-là, par exemple en étant capable de gérer la frustration.

Est-ce aussi un rôle de confident ?

Un peu. Mais je ne veux pas non plus trop rentrer dedans car il faut savoir faire la part des choses. Je ne suis pas là pour être leur ami. Après, bien sûr, il faut savoir les écouter et il faut aussi que les joueurs comprennent ce que j’attends d’eux. Il y a un équilibre à trouver.

L’ASVEL a changé de coach cet été. Votre rôle évolue-t-il en fonction du coach principal ?

Non. Mon rôle n’a pas changé car il correspond à la philosophie du club. Et c’est ce qui prime : la longévité du projet à l’académie comme au sein de l’équipe professionnelle. Aujourd’hui, T.J Parker est très ouvert et a lui aussi cette vision. Mais mon rôle serait le même avec n’importe quel coach.

Il y a parfois du monde aussi dans l’entourage proche des joueurs, comment le vivez-vous ?

Je n’ai pas la science infuse, je suis très ouvert. Si le joueur a l’habitude de travailler avec un coach personnel, j’échange avec lui afin que le joueur soit bien et progresse.

Quelles qualités faut-il avoir pour occuper ce rôle ?

Il faut être positif et être capable de gagner la confiance des joueurs. C’est un échange qui doit permettre aux joueurs de prendre conscience de leurs axes de progression.

Est-ce une étape vers un futur rôle de coach ?

Pas du tout. Coach, c’est vraiment un autre travail. Pour l’instant, ce rôle me plaît, j’adore travailler avec les jeunes et avec les professionnels. J’ai aussi une responsabilité par rapport au coach, il faut que ça marche et que les joueurs s’améliorent.

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