Il n’a que 18 ans, mais l’arrière du Paris Basketball Juhann Begarin est l’un des meilleurs prospects de la génération 2002. L’entraîneur parisien Jean-Christophe Prat n’hésite d’ailleurs pas à lui donner beaucoup de temps de jeu.
Pour votre deuxième saison à ce niveau, vous avez clairement franchi un palier. Etes-vous surpris d’avoir autant de responsabilités ?
Je travaille pour progresser et pour montrer durant les matches ce dont je suis capable et ce que je sais faire.
Vous n’avez pourtant que 18 ans !
Le coach ne se soucie pas de l’âge et il n’a pas peur de nous lancer.
Votre objectif, c’est la draft et si possible cette année. Est-ce facile de se faire remarquer en Pro B ?
Si on est bon, on se fera repérer ! On peut jouer dans le meilleur club du monde, si on est mauvais, on ira nulle part. Si vous êtes bon, les scouts le sauront. Prenez Ja Morant. Il n’était pas dans une fac renommée (Murray State, Ndlr) et il a pourtant été drafté en 2ème position en 2019 !
Vous êtes encore un talent brut. Que travaillez-vous spécifiquement en vue d’être prêt pour la NBA ?
Je travaille tous les aspects du jeu, mes points faibles, notamment le tir et je perfectionne mes points forts, le drive, le un contre un.
Je travaille avec le club, avec le préparateur physique, avec mes agents, mais aussi avec un coach personnel. On a mis un plan en place pour m’amener à mon meilleur.
Juhann Begarin à la NBA dans un coin de la tête
Regardez-vous les prévisions de la draft ?
Pas du tout ! Beaucoup de choses peuvent encore changer. Il ne faut pas trop s’y fier. La NBA sera seulement l’aboutissement de ce qu’on aura fait cette saison. D’ici là, il faut montrer !
Le plan de carrière est-il établi avec la draft cette année ?
Si la tendance est bonne, je me présenterai dès cette année, sinon je patienterai encore un an ou deux.
Rêvez-vous seulement de NBA ?
Pas forcément. Je veux aller dans le club qui m’offrira les meilleures perspectives, avec un coach qui me fera confiance et qui me donnera des responsabilités et du temps de jeu.
Parlez-vous NBA avec votre président David Kahn qui a été un des dirigeants des Mavs ?
Il me donne des conseils car il sait ce que les Américains attendent. Mais c’est amical, ce n’est pas lui qui choisira où j’irai au moment de la draft ! (sourire)
Peut-être que Tony Parker aurait eu plus d’influence si vous aviez signé à l’ASVEL…
Ça ne s’est pas bien passé avec l’asvel. J’ai préféré rompre ma convention avec eux pour aller dans un autre club.
« Mon frère est un modèle même s’il y a une grande différence d’âge »
Votre frère Jessie évolue en Jeep Elite à Châlons-Reims. Est-ce un modèle ?
Ça a toujours été un modèle même s’il y a une grande différence d’âge (Jessie a 32 ans, Ndlr). Il a été le premier de la famille à devenir professionnel. Il n’a pas eu un parcours facile, mais il a quand même réussi à atteindre le plus haut niveau en France. Je vais essayer de faire mieux ! Je suis le dernier de la famille. J’ai trois autres frères. Un est coach et arbitre. Un autre (Jems) est arrivé tardivement en Métropole et joue cette saison en N3 à Vitry le François.
En participant en 2019 au Basketball Without Borders Europe vous avez déjà pu tutoyer le rêve américain.
On a pu échanger avec certains joueurs NBA comme Tacko Fall, Porzingis, Jonathan Isaac, s’entraîner avec des coachs ou d’anciens coachs NBA. C’était un premier contact. En plus, c’était la première fois que j’allais aux Etats-Unis. On a même pu assister au All Star Game à Chicago. C’était incroyable !
Connaissez-vous certains Français qui évoluent en NBA ?
J’ai côtoyé Hayes et Maledon en équipe de France quand j’ai été appelé pour la campagne avec les U16 (champions d’Europe en 2017, Ndlr). Même si, au final, je n’ai pas été retenu, j’ai tout de même fait une partie de la préparation. Sekou (Doumbouya), je le connais un peu moins même si on a pu discuter quelques fois.
En parlant d’équipe de France, vous avez indiqué rêver de jouer les JO de 2024.
Je serai peut-être encore jeune, mais pourquoi pas, ça fait partie de mes objectifs.