vendredi 19 avril 2024

Kentin Mahé (Veszprém) : « Avec Paris, ça a trop traîné… »

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Eric Mendes
Eric Mendes
Journaliste

Devenu l’un des leaders de l’équipe de France, Kentin Mahé (31 ans) s’affirme aussi comme un joueur majeur de Veszprém. Pressenti au PSG, il a finalement décidé de prolonger avec le club hongrois d’un an (plus un an en option) alors qu’il n’a jamais défendu les couleurs d’un club français en pros. Entretien réalisé pour Handball Magazine et Le Quotidien du Sport.

Comment allez-vous ?

Physiquement, je vais bien. J’ai rarement été aussi bien physiquement au retour d’un championnat. C’était mon 5ème Mondial. Et souvent, après les compétitions, les reprises sont plus rudes car les petits bobos s’accumulent. Mais cette année, ça va plutôt bien (sourire).

Comment, après toutes ces années, gardez-vous toujours intact cette envie et cette motivation pour viser toujours plus haut ?

La petite flamme est toujours là. Elle grandit même d’année en année avec une certaine maturité qui arrive avec les années. On arrive à mieux gérer son corps. Savoir ce qui est bon ou moins bon, en adaptant son alimentation, en effectuant les exercices nécessaires pour continuer à perdurer. C’est ça qui fait qu’on avance et que l’on continue à tout faire pour exceller dans ce que l’on fait. Puis les jeunes prennent de plus en plus de place dans l’équipe, ils vous poussent à toujours continuer à performer et être exigeant.

A 31 ans, pensez-vous avoir atteint une certaine zénitude dans votre approche du handball qui vous permet d’être un véritable leader sur le terrain ?

On s’y prépare petit à petit. Avec le temps, tu apprends à te rendre compte que certaines choses ne peuvent pas être accélérées. Il y a un gain d’énergie sur toute une compétition que tu arrives à emmagasiner au fur et à mesure. Des choses qui te coûtaient de l’énergie auparavant. On arrive à se focaliser sur les choses nécessaires et importantes. On apprend à mieux connaître son corps et à mieux gérer la fatigue. Mais je ne me vois pas comme un leader au sens premier du terme.

Je trouve que l’on a un beau mélange. On a fait un beau boulot en commun. C’est une histoire qui s’écrit en équipe de France. On est quasiment tous sûrs de faire partie des prochaines échéances. Je trouve que le boulot qu’on a mis en place est bonifié par nos affinités. On a grandi et cela va encore nous faire grandir dans les années à venir. Je me vois plus faire partie d’un grand groupe de discussion où chacun apporte sa pierre à l’édifice. Moi, c’est plus en attaque. On échange. C’est comme ça qu’on fonctionne.

Comment expliquez-vous que l’équipe de France soit plus forte aujourd’hui ?

Auparavant, elle fonctionnait différemment. Il y avait un groupe et un noyau de 8-9 joueurs qui faisaient tous les matches. Maintenant, on a plus de rotations et tout le monde apporte plein de choses. Le staff a été assez lucide dès le début de la campagne des JO de Tokyo. On a tous réussi à trouver notre rôle. C’est ça qui nous a permis de gagner là-bas et de performer pour rester au plus haut niveau depuis. Il y a quelque chose qui se passe au sein de ce groupe-là. Si on garde cela et que l’on bosse encore, on va pouvoir prétendre à rester en haut pour gagner la meilleure des médailles.

« Il s’est passé quelque chose lors des derniers mondiaux »

Que peut-on donc encore espérer le meilleur pour l’équipe de France !

On est toujours au rendez-vous ! On est toujours en demi-finale. C’est là que l’on souhaite être. On a gagné ce droit. Les quatre-cinq dernières années, on avait échoué. Mais maintenant, il ne faut pas s’en contenter. Si tout le monde est en bonne santé, on peut prétendre à plus. Avec la manière en plus. On l’a démontré.

On a l’impression que l’on n’est pas au bout de notre savoir-faire. Mais cette défaite, lors des Mondiaux (29-34, Ndlr), elle nous fait mal. Je n’ai pas encore revu le match d’ailleurs. Il ne manquait pas grand-chose pour accrocher les Danois jusqu’au bout. Avec un peu de recul, cette médaille d’argent a un goût particulier car il s’est passé quelque chose, qui est en marche.

Espérez-vous tout faire pour briller en club maintenant ?

On est dans l’enchaînement. Il n’y a pas de temps pour se reposer. Malgré tout, on a les portes ouvertes pour les quarts de finale de la Ligue des Champions. On a notre destin entre les mains.

Vous avez décidé finalement de prolonger en Hongrie alors qu’on pensait vous voir dans le championnat de France…

A Veszprém, l’ambition est toujours présente. Elle est intacte. Avec le recrutement que l’on a fait pour les prochains mois (Remili, Fabregas, Descat, Sandell, Casado, Ndlr), c’est clairement une option forte que l’on prend pour les deux années à venir. Je m’en réjouis. Avec nos qualités individuelles, on va être un vrai danger au niveau collectif en Europe.

Qu’est-ce qui a manqué au PSG pour vous séduire ?

Paris, c’est toujours la même chose… Ça dure trop longtemps. C’est lent. Ce n’est pas clair. C’est hésitant. Il n’y a jamais trop de visibilité. Les options prises sont toujours tardives. J’avais vite la possibilité de renouveler mon contrat ici et j’en suis ravi. On est bien avec ma famille. On a une belle qualité de vie. Ça nous amène à faire une 6ème année.

Allons-nous avoir l’occasion de vous voir un jour en StarLigue ?

Tout est possible (sourire). Si on m’avait dit que j’allais passer six ans en Hongrie, je ne l’aurais pas cru. C’est le cas et j’en profite pleinement. Je suis dans mes belles années, avec un beau public ici et une équipe compétitive.

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