samedi 20 avril 2024

Kim Tillie : « J’ai été surpris par le niveau au Japon »

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Arnaud Bertrande
Arnaud Bertrande
Rédacteur en chef — Pole Sport Lafont presse

A 32 ans, l’international français (42 sélections), Kim Tillie, a pris cette saison la direction du Japon et des Ryukyu Golden Kings Okinawa. Et l’ancien monégasque ne le regrette pas !

Comment se passe cette expérience au Japon ?

Pas mal du tout. J’ai été très surpris par le niveau de la Ligue japonaise qui s’améliore d’année en année et qui va monter en puissance. Elle va de plus en plus attirer de forts joueurs étrangers. C’est là où il faut être. Personnellement, j’ai bien été intégré au sein d’une équipe qui réalise une bonne saison avec la perspective de décrocher le titre de champion. C’est l’objectif, mais ça ne va pas être facile car il y a de très fortes équipes.

Un championnat japonais où les clubs jouent beaucoup de matches.

Comme il n’y a pas de Coupe d’Asie comme la Coupe d’Europe en Europe, le championnat est très chargé. On affronte chaque équipe quatre fois, deux fois le week-end, le samedi et le dimanche, ce qui fait une soixantaine de matches, avec ensuite des playoffs (quarts, demis et finale) au meilleur des trois matches.

Quel est le niveau de cette B-League ?

C’est très comparable à la Jeep Elite. Certaines équipes sont même beaucoup plus fortes. Si on jouait contre Monaco, mon ancienne équipe, je pense que le match serait très équilibré. J’ai vraiment été surpris par le niveau de jeu, surtout par celui des étrangers. Les clubs ont des gros budgets et ne peuvent signer que trois étrangers. Une grosse partie du budget va donc dans les joueurs étrangers. C’est ça qui monte le niveau de la ligue.

« C’est du très haut niveau sur l’organisation »

Les conditions de travail sont-elles également à la hauteur ?

Au niveau déplacements et installations, ils sont encore à un niveau au-dessus. On a par exemple notre chambre individuelle à l’hôtel. On voyage avec deux kinés, quatre assistants. C’est du très haut niveau sur l’organisation.

Est-ce également intéressant financièrement parlant ?

Pour les trois étrangers, les clubs ont des budgets entre 200 000 et 600 000 euros donc ce sont de gros budgets. Ils axent généralement sur des Américains forts scoreurs, sur des pivots.

Le public est-il autorisé ?

On a de la chance. On est pratiquement la seule ligue au monde à avoir du public. La salle est à moitié remplie, mais il y a quand même une bonne ambiance. Les Japonais prennent beaucoup de photos. Ils m’envoient des messages sur instagram. Ils me donnent des gâteaux. Ils sont très positifs et encourageants. Si on perd un match, on reçoit des messages d’encouragement. Ce n’est pas le cas dans tous les pays (sourire). C’est à l’image de mes coéquipiers japonais qui sont humbles, travailleurs et hyper professionnels.

Quelle image aviez-vous du Japon avant d’y signer ?

Je ne savais pas trop à quoi m’attendre parce que je n’avais pas vu de matches. Avant de signer, j’ai eu une bonne conversation avec le coach qui me connaissait très bien, qui avait vu beaucoup de mes matches. A l’arrivée, je suis très content d’être venu, c’est une très bonne expérience.

« Je me suis renseigné sur internet et j’ai signé. Je ne regrette pas. »

Votre père Laurent a également signé au Japon, dans le club de volley des Panasonic Panthers à Osaka. Est-ce aussi ce qui vous a incité à signer au pays du Soleil Levant ?

(rires) C’est vrai que ça a aidé. Il a signé avant moi. Je me suis dit que ça pourrait être sympa et ça l’est. J’habite sur l’île d’Okinawa, en face de la plage. Dès qu’ils ont un week-end de libre, mes parents viennent. C’est à deux heures d’avion. Ma mère fait notamment pas mal d’allers-retours. Le championnat de volley s’arrêtant, ils vont pouvoir venir plus souvent.

Sportivement, n’aviez-vous pas des offres plus intéressantes ?

J’avais quelques offres en France. Mon objectif était de retourner en Espagne. Cette offre japonaise est tombée assez tôt, début juillet. Le courant est passé avec le coach. Je me suis renseigné sur internet et j’ai signé. Je ne regrette pas.

Quelles sont les stars de la B-League ?

Fazekas est une vraie star au Japon. Deux joueurs espagnols, Pablo Aguilar et Sebastian Saiz, font de grosses saisons. DeShaun Thomas a lui joué au Panathinaïkos et à Efes. Il y a beaucoup d’Américains d’un très bon niveau.

« Voir mon frère débuter en NBA, c’était beaucoup d’émotion »

Vous êtes-vous fait à la vie japonaise ?

La langue, pas trop (sourire). Par contre, on mange super bien. Il y a une grosse base militaire américaine. Il y a donc beaucoup de restaurants, de magasins, de produits américains. On trouve de tout.

Vous n’avez signé qu’un an. Pensez-vous prolonger l’aventure ?

J’aimerais bien rester ! Il faut que je fasse une bonne fin de saison pour continuer. Je sais que l’équipe attend plus de moi.

Les Jeux Olympiques vont avoir lieu au Japon, à Tokyo. La Fédération Française vous a-t-elle sondé ?

Non. D’ailleurs, je ne pense pas que je serai dans la liste pour préparer les JO. Mais je pense que je vais rester pour assister à l’événement. Les matches ne seront pas ouverts aux étrangers, mais comme je suis résident j’espère pouvoir y assister. En plus, mon père et mon frère (Kévin) vont y participer avec l’équipe de France de volley.

En parlant de frère, Killian vient de vivre ses premiers matches en NBA avec Memphis. Comment l’avez-vous vécu ?

C’était sympa après un début de saison compliqué avec des blessures à répétition. Quand on a reçu le texto annonçant qu’il serait actif et sur le terrain, il y avait beaucoup d’émotion. En plus, il rentre et met un 3 points. Maintenant, j’aimerais qu’il rentre dans la rotation avec plus de temps de jeu et pas seulement en fin de match quand il y a de gros écarts. Il continue à bosser pour avoir sa chance. Je lui souhaite. En plus, ici, les matches NBA sont à 10h du matin, c’est parfait pour le suivre !

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