La Géorgie monte en puissance avec des performances prometteuses qui sont de bon augure avant la Coupe du monde. Les Lelos comptent s’appuyer sur cette compétition pour jouer les trouble-fêtes et s’implanter dans la hiérarchie mondiale.
La légende du rugby géorgien Mamuka Gorgodze a disputé 75 rencontres avec les Lelos et a participé à quatre Coupes du monde (2007, 2011, 2015, 2019.) Il décrypte pour nous l’évolution du rugby dans son pays : « Je trouve qu’il y a eu pas mal d’évolution. En ce moment, on est dans une ère compliquée où il reste peu de marge. Quand j’ai commencé ma carrière, il y avait de la marge. »
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« Actuellement, c’est dur car, pour être un peu plus sur le devant de la scène, il faut s’imposer devant l’Argentine, l’Ecosse, etc. Il faut continuer à avancer, mais c’est très dur. Sur les autres sports peut-être que si tu fais des progrès tu peux gagner contre des grandes équipes de temps en temps mais, dans le rugby, ce n’est pas facile. Ce qui a également évolué, c’est que les trois-quarts marquent plus d’essais que les avants, c’est un progrès et c’est très bon signe. » L’ancien international estime que la Géorgie a franchi un palier :
« Ce que peut espérer la Géorgie à long terme, c’est de sortir du groupe, pas spécialement à cette édition, mais peut-être à la prochaine. Gagner trois rencontres en Coupe du monde, avancer petit à petit et faire du mieux possible. La Géorgie a la capacité de disputer le Tournoi des Six Nations si celui-ci s’ouvre à d’autres nations. Il faut faire un format pour qu’on participe avec 6 ou 7 nations. »
« L’Italie est une très bonne équipe intéressante et qui a de bons joueurs. Je n’ai jamais été pour qu’elle sorte et que la Géorgie prenne sa place, mais peut-être il faut nous inclure dans les 6 Nations. Ou sinon il faudrait effectuer un format comme les 6 Nations avec l’Italie et deux-trois bonnes équipes. »
Une victoire contre le Pays de Galles comme déclic
Le fait d’avoir remporté des rencontres dernièrement contre des équipes qui disputent le Tournoi des 6 Nations comme les Pays de Galles 13-12 et l’Italie 28-19 a mis de la visibilité sur le pays du Caucase.
« Il y a pas mal de pays qui ont commencé à parler de la Géorgie avec nos dernières victoires notamment contre le Pays de Galles et l’Italie. Avant, notre façon de jouer n’était pas belle à voir, car c’était toujours maul et mêlée. Ce que j’aime bien maintenant, c’est que les trois-quarts marquent plus d’essais. Pas mal de pays veulent qu’on participe à des compétitions plus huppées. C’est avec des rencontres contre des grosses équipes qu’on va grandir. »
« L’équipe 2023 est mieux armée que celle de 2019. Il y a pas mal de joueurs qui vont être intéressants pour cette Coupe du monde dont quatre ou cinq qui vont créer la surprise et qui ne font pas parler d’eux en ce moment, mais qui ont fait de bons matches. »
Mamuka partie des sélectionnés provient de cette équipe. Tout le monde est prêt physiquement. En jouant ensemble en club, ça crée des automatismes. C’est la meilleure décision qu’on a fait de l’intégrer, dans la Challenge Cup. Il ne faut pas s’arrêter sur ça, il faut avancer. »
La Géorgie compte mettre en œuvre tous ses dispositifs mis en place, ça passe d’abord par une belle Coupe du monde avec comme objectif à minima la 3ème place.
Calendrier
- 9 septembre, 18h : Géorgie Australie (Stade de France, Saint Denis)
- 23 septembre, 14h : Géorgie Portugal (Stadium Municipal, Toulouse)
- 30 septembre, 17h45 : Géorgie Fidji (Matmut Atlantique, Bordeaux)
- 7 octobre, 15h, : Géorgie Pays de Galles (Stade de la Beaujoire, Nantes)
5
C’est le nombre de victoires remportées par la Géorgie en phase finale de Coupe du monde en cinq participations. Sa victoire de référence étant contre le Tonga en 2015 sur le score de 17-10.
Peut-elle se qualifier pour les quarts de finale ?
La Géorgie débutera sa Coupe du monde le 9 septembre face à l’Australie, deux équipes qui se sont affrontées lors de la dernière Coupe du monde. L’Australie avait remporté le match sur le score de 27-8. Elle se situe également dans le même groupe que le Pays de Galles comme en 2019 (demi-finaliste de la dernière Coupe du monde). Les Lelos avaient créé la surprise en s’imposant 13-12 en amical à Cardiff en novembre 2022. Cependant, la Coupe du monde est d’un niveau d’intensité plus élevé, malgré la méforme de ses deux adversaires. La Géorgie n’a jamais fait mieux dans son histoire qu’une troisième place en phase de poules en 2015. Cependant, il ne faudra pas sous-estimer cette nation aux portes du Top 6 européen.
Le saviez-vous ?
Les Lelos se sont imposés 13-12 face au Pays de Galles lors d’un match amical le 19 novembre 2022 à Cardiff. Une pénalité inscrite par Luka Matkava dans les dernières minutes a permis à la Géorgie de créer l’exploit. Les deux équipes s’affronteront de nouveau pour la dernière rencontre du groupe C de la Coupe du monde le 7 octobre au Stade la Beaujoire. L’enjeu du match pourrait s’annoncer décisif pour une qualification pour les phases finales, où à minima pour une 3ème place qualitative pour la prochaine Coupe du monde.
Les plus de l’Angleterre
- L’équipe géorgienne est connue par rapport à sa mêlée puissante, ce qui constitue un avantage pour dominer ses adversaires dans ce secteur de jeu.
- La Géorgie est la nation montante, avec comme récompense la participation des Black Lion à la Challenge Cup dès cette saison.
- La Géorgie pourra notamment compter sur une partie de l’effectif qui évolue en France ce qui peut lui donner un sursaut de motivation.
Les moins de l’Angleterre
- La Géorgie retrouve au sein du groupe C trois de ses derniers adversaires : les Pays de Galles, l’Australie et les Fidji où les Lelos s’étaient inclinés face à eux.
- Il est difficile pour la Géorgie de disputer des rencontres face aux meilleures équipes européennes et mondiales. Pour les Lelos, cela peut être un inconvénient, car cela les empêche de franchir un palier
- Malgré une domination en Rugby Europe Championship (vainqueur des six dernières éditions), la Géorgie n’a pas une grande expérience en Coupe du monde (5 matches gagnés dans la compétition).
L’avis d’Olivier Magne
« La Géorgie m’intéresse. C’est une équipe qui est en pleine progression sur ces dernières années. Elle possède une très bonne charnière, et Davit Niniashvili, l’ailier lyonnais. Ils sont très coriaces devant. Son paquet d’avants est aguerri, il peut détruire n’importe quelle mêlée du monde. Elle aura son mot à dire dans ce groupe où les deux gros supposés, le Pays de Galles et l’Australie, montrent des failles. L’équipe est très spectaculaire et elle sera l’une des attractions de la compétition. » Levon Davidian