A deux ans des Jeux, les équipes de France ont brillé au championnat du monde 3×3 à Anvers. Les Françaises Laetitia Guapo (MVP de la compétition), Marie-Eve Paget, Hortense Limouzin et Myriam Dejkoundade, vainqueurs 16-13 du Canada en finale, sont devenues championnes du monde pour la première fois de leur histoire. Les Français Franck Seguela, Alex Vialaret, Antoine Eito et Léopold Cavalière, vainqueurs de la Belgique 18-17 après prolongation, ont eux décroché une belle médaille de bronze.
Cette médaille d’or était-elle un objectif ?
Marie-Eve Paget : Oui ! Les objectifs ont été effectués par étapes. Premièrement, il fallait sortir des poules, puis passer manche par manche, donc 8ème, quarts, demi et la finale.
Championne de France, vainqueur de l’EuroCup avec Bourges, puis là championne du monde, pour vous, c’est la saison parfaite Laetitia !
Laetitia Guapo : Pas tout à fait parfaite (rires) car je n’ai pas eu la Coupe de France (Bourges a perdu en finale contre Basket Landes, 91-88, après prolongation, Ndlr). Mais c’est une saison incroyable ! Si on m’avait dit cela en début de saison, quand j’ai commencé le tour préliminaire d’Euroligue, jamais je n’y aurais cru. Je suis très contente et fière d’avoir réalisé toutes ces performances avec toutes mes coéquipières. Puis d’être championne du monde, c’est vraiment la cerise sur le gâteau.
Laetitia Guapo confiante pour les J.O de Paris
En quart, en demi ou en finale, vous avez réussi à gagner vos matches dans les derniers instants. Qu’est-ce qui a fait la différence ?
L.G. : Même si elle était nouvelle, l’équipe est quand même expérimenté 3×3, donc on a une forme de sérénité. Grâce à cela, il n’y avait pas de moments de stress ou de doutes. On connaissait nos objectifs. Pour cela, toutes les joueuses étaient prêtes à fournir des efforts.
Après avoir fini 4ème aux JO de Tokyo, le titre de championne du monde est-il une revanche ?
M-E.P. : Pour Laetitia et moi, qui étions présentes à Tokyo, cette victoire représente une petite revanche, car on gagne contre la Chine, alors qu’aux Jeux, on avait perdu contre elles (pour la 3ème place, 14-16, Ndlr). C’est une revanche, mais ce n’est pas cela qui nous animait lors de cette compétition. On voulait surtout, ensemble, écrire notre propre histoire, en allant le plus loin possible.
Après ce titre, la France devient-elle la nation favorite pour les JO à Paris ?
L.G. : En 2019, on était favorites, comme d’autres équipes, mais cela s’est mal terminé. On peut rêver grand. Là, on est au début du cycle. Le projet va se développer étape par étape. Oui, on sera prêtes pour aller chercher l’or olympique. Mais tout d’abord, on devra se qualifier pour les JO qui sera une phase pas simple du tout.
Malgré cette médaille de bronze, par rapport à des équipes comme la Serbie, qu’est-ce qui vous a manqué à l’équipe de France masculine pour obtenir la médaille d’or comme les féminines ?
Léopold Cavalière : Rien (rires). Un peu automatismes et d’expérience. La plupart des équipes ont l’habitude de jouer ensemble toute l’année, seulement en 3×3. On pratiquait ensemble depuis deux semaines, donc forcément il manquait des automatismes par rapport à ces équipes de top niveau mondial. Mais avec du cœur, on a montré des choses sympas.
Un an après votre non qualification aux Jeux de Tokyo, quelle est la saveur de cette médaille ?
Antoine Eito : Merci de nous rappeler les bons souvenirs de Tokyo (rires). Après cette non-participation aux JO, cette médaille est très savoureuse. C’est le travail de toute une équipe, ce n’est pas que nous quatre et les deux coachs, c’est aussi tous les joueurs qui s’entraînent avec nous. Les anciens, comme Dominique Gentil, nous ont passé le flambeau pour permettre la construction d’une grande équipe, qui, maintenant, a réussi à aller chercher une belle médaille de bronze. Forcément, on la savoure même si la finale n’était pas loin.
Propos recueillis par Kevin Thube