A 22 ans, le 2ème ligne toulonnais Matthias Halagahu est promis à un bel avenir. Ce travailleur invétéré a toujours cru en sa bonne étoile. Son ascension est fulgurante.
Pour Matthias Halagahu, natif de Fréjus et qui a des racines à Wallis-et-Futuna, l’ovalie c’est de famille : « J’ai bien connu son père, Thierry, comme joueur à Draguignan, confie Brice Bono son ancien éducateur. Il avait aussi d’énormes qualités. Il a le goût du combat et du travail. C’est souvent révélateur de ces îliens très durs au mal. Ce sont des guerriers naturels ». Brice Bono a commencé à entraîner Matthias Halagahu dès l’âge de 5 ans jusqu’à ses 14 ans au Club Athlétique Raphaëlo Fréjussien :
« Il était doué naturellement. Enfant, il avait déjà un caractère très affirmé. Il voulait tout le temps gagner. Il cherchait à se dépasser en permanence. Il a très vite intégré que le rugby était sa vie. Il avait une superbe lecture du jeu et un talent naturel. Il présentait à l’époque peut-être ce petit handicap d’être un peu plus costaud que les autres en se déplaçant un peu moins bien, mais il lisait tellement bien le jeu ! »
À LIRE AUSSI : toute l’actualité du rugby dans votre mag
Halagahu : un gros plaqueur
Puis il y a eu un déclic pour ce gamin qui a grandi à Saint-Raphaël : « Il a commencé à vraiment basculer vers 10/12 ans. Il était déjà au-dessus des autres. Un gros plaqueur et un très bon défenseur. Il était vraiment remarquable par sa capacité à bien se placer au bon endroit. Sa très bonne analyse du jeu le lui permettait ». Très vite, l’ancien joueur du CARF où il a joué de 5 à 14 ans après une année au RC Draguignan, s’est démarqué. Ses qualités sautaient tellement aux yeux.
« Il vous pousse à vous remettre en question tout le temps. Il comprend même mieux le rugby que vous (rires). Il était même nécessaire de lui proposer des challenges supplémentaires. A 13/14 ans, avant d’aller marquer, on lui demandait une consigne supplémentaire. Avec son père, on travaillait ensemble. Matthias était déjà hors-norme. Il avait le potentiel pour faire une très belle carrière. »
« Quand on commence ensuite à écrémer les groupes vers 17/18 ans en juniors, il s’est distingué comme ce leader naturel, capitaine de touche quand il est arrivé à Toulon. Ce sont toujours des marqueurs forts. Il travaillait énormément. Il répétait ses touches au quotidien. Au fond de lui, il savait que c’était le métier qu’il voulait faire et là où il voulait arriver. Maintenant, il a le potentiel pour aller encore plus loin ».
Jusqu’où ? « Sa prochaine étape et il le sait, c’est l’équipe de France. Il en est capable. Je pense aussi qu’il va prendre de plus en plus de responsabilités à Toulon. Et même comme capitaine car il a le caractère pour l’assumer ».
« Un mélange d’Olivier Roumat et Bakkies Botha »
De par son profil, « il est un mélange d’Olivier Roumat côté français et de Bakkies Botha, par son sens du combat, estime son ancien éducateur. Matthias aime le poste de 2ème ligne et son sens du combat sombre pour gratter les ballons. Il n’est pas forcément celui qui veut briller pour aller marquer. Mais dans ce jeu-là il est très fort ».
Fort, il l’a été aussi particulièrement quand il a dû surmonter des blessures (deux opérations à l’épaule) et dépasser la concurrence. Lors des derniers mois, tout s’est accéléré pour lui. Fin août, il a signé son premier contrat professionnel avec son club formateur. Il s’est imposé progressivement dans le XV toulonnais. Alun-Wyn Jones n’a jamais manqué de l’adouber.
Sa sélection pour préparer le Tournoi est venue comme une récompense de son travail et de sa persévérance. On va entendre parler très longtemps de celui qui, en 2017/2018 en cadets à Toulon, a eu comme coéquipier Mathis le fils de Fabien Galthié…
Gibert, l’autre pépite du Racing
A 26 ans, Antoine Gibert est une figure incontournable du Racing 92 cette saison. En prolongeant son contrat jusqu’en 2027, il prouve sa volonté de s’offrir des titres avec son club formateur.
Depuis 2017, Antoine Gibert s’est invité comme un membre du Racing 92. A 26 ans, le demi d’ouverture a profité du passage dans la capitale de Dan Carter ou Finn Russell, voire Jonathan Sexton, pour apprendre à leurs côtés. Désormais devenu le maître à jouer du Racing aux côtés de Nolann Le Garrec, il a même frappé à la porte de l’équipe de France au moment d’être invité par Fabien Galthié et de préparer le début du Tournoi des 6 Nations 2024 avec les Bleus. Malheureusement, sa première sélection a été reportée à cause d’une blessure à la cheville droite. Cette saison, Gibert confirme cependant qu’il est un joueur qui compte en Top 14, capable de faire la différence comme lors de la première édition du Supersevens qu’il remporte avec le Racing en 2020. Meilleur joueur du tournoi, le natif de Sèvres s’épanouit sous le maillot ciel et blanc. Désormais lié avec le Racing 92 jusqu’en 2027, Antoine Gibert ne demande qu’à rejoindre Nolann Le Garrec en Bleus.