La SIG a misé sur la jeunesse en confiant les clés de son équipe première à Lassi Tuovi. Mais le plus jeune coach de Jeep Elite (34 ans) possède une grande expérience.
Est-il facile de s’imposer face à des joueurs qui ont, pour certains, le même âge que vous ?
Si je suis jeune, j’ai beaucoup d’expérience en tant que coach ou assistant. Les joueurs voient que je maîtrise mon travail, j’impose une certaine autorité tout en étant proche des joueurs car c’est dans mon tempérament, ce n’est pas dû à ma jeunesse. Je suis dans différents staffs depuis 2005.
Pourquoi avez-vous commencé le coaching si jeune ?
J’étais joueur. A 17 ans, je me suis blessé, j’ai joué une saison de plus dans un rôle de joueur-assistant coach et, à 18 ans, j’ai arrêté ma carrière et je me suis concentré sur le coaching. Ce n’était absolument pas un choix par défaut car je m’intéressais depuis longtemps au coaching, je discutais des aspects tactiques avec le staff, je me suis rapidement épanoui dans ce rôle et j’ai mieux vécu mon arrêt prématuré de ma carrière de joueur.
Pouvez-vous nous parler de votre parcours et notamment nous expliquer comment vous avez signé en France ?
Après quelques saisons en Finlande, j’ai rejoint Henrik Dettman le sélectionneur à Besiktas en 2014. Il me connaissait bien car je suis son assistant-coach en sélection depuis 2010. En 2016, quand Henrik a signé à Strasbourg il m’a amené avec lui. J’ai ensuite été assistant-coach à Gravelines une saison en 2017/2018 puis je suis revenu à Strasbourg comme assistant encore avant d’être entraîneur principal en 2020.
« Vincent collet a marqué ma carrière »
En plus de votre jeunesse, vous avez pris la difficile succession de Vincent Collet. Comment s’est passé ce passage de témoin ?
J’ai beaucoup appris auprès de Vincent, j’étais son assistant. De l’extérieur, les gens peuvent penser que j’ai une grosse pression sur les épaules, mais ce n’est pas vraiment le cas. Je fais mon travail sereinement, avec un nouveau projet, un nouveau staff. Je me sers encore une fois de mon expérience pour évacuer la pression de succéder à un coach qui a marqué le club.
Avez-vous des modèles ?
Je regarde beaucoup de coachs, j’analyse leur travail. Vincent Collet a marqué ma carrière bien évidemment. L’autre coach que j’admire beaucoup c’est Phil Jackson.
Quel genre d’entraîneur êtes-vous ?
Je privilégie le dialogue avec les joueurs, je leur fais beaucoup travailler les phases de possession et le jeu collectif. Car, pour moi, bien plus que les individualités, les succès passent par des grosses performances collectives.
Quel est votre regard sur le championnat de France ?
Le jeu est rapide, athlétique. Les équipes font partie des meilleures en Europe. C’est une compétition qui est très disputée car les équipes du bas de tableau peuvent battre celles du haut.
La SIG a connu des difficultés ces dernières saisons. Le club peut-il retrouver son rang ?
Oui, notre objectif, dans un premier temps, est de retrouver les play-offs. On ne mettra pas de côté les matches européens ou de Coupes car, pour progresser, gagner en confiance, il faut accumuler les succès quelle que soit la compétition. La SIG est un club qui compte dans le basket français.
Pourriez-vous être un jour intéressé par un poste de sélectionneur ?
Pour tous les entraîneurs diriger sa sélection nationale est un peu un rêve ultime. C’est un plaisir de travailler pour son pays, je ne pense pas qu’il y ait mieux mais, pour l’instant, ce n’est vraiment pas à l’ordre du jour, je suis concentré sur Strasbourg.