Le pilote canadien entame sa deuxième saison avec Williams. 21ème au classement des pilotes pour sa première expérience en 2020, Nicholas Latifi a plus l’image d’un fils à papa que d’un pilote à gros potentiel. Pourra-t-il inverser la tendance dès cette année ?
Depuis le début de sa carrière, Nicholas Latifi a du mal à se détacher de son image de fils à papa. Dès ses débuts en karting en 2012, le Canadien (il est d’origine irano-canadienne, mais a choisi de représenter le Canada) est suivi par son père qui finance sa carrière.
Après avoir été pilote d’essais pour Renault en 2016, pilote de réserve chez Force India en 2018 puis chez Williams en 2019, il a décroché sa place en F1 en remplacement de Robert Kubica en 2020.
A son arrivée en F1, le pilote canadien reconnaissait que ce passage dans les catégories inférieures couplé à son rôle de pilote de réserve lui a été très bénéfique et lui a permis de progresser dans les deux catégories :
« Le fait de courir en F2 et de piloter régulièrement une F1 m’a aidé pour mes courses de F2 à l’époque et la F2 m’a préparé aussi pour mon entrée en F1 car j’ai enchainé les tours de piste, gagner en régularité et comme les pneus sont similaires dans les deux catégories elles sont complémentaires »
Son père n’est jamais très loin puisqu’il a investi en F1 et aider Williams empêtré, avant la vente, dans de grosses difficultés financières.
Latifi doit décoller l’image du « fils à papa »
Pour sa première saison, Latifi n’a pas marqué les esprits, il a terminé derrière son coéquipier George Russell et a terminé à la 21ème place du classement des pilotes :
« En F1, l’argent est important mais, sur le long terme, les pilotes qui réussissent une carrière marquante le font grâce à leurs qualités avant tout. Avant la vente, Williams était en difficulté financière, ils ont recherché des pilotes prometteurs, ils ne pouvaient pas prendre des stars qui coûtent cher. Nicholas Latifi a des qualités, il ne faut pas le réduire à la puissance financière de son père. George Russell le domine, mais en termes de points il n’y a pas de grande différence. Cela montre que le problème venait aussi de la fiabilité de la voiture pas simplement du pilote » analyse Henri Pescarolo.
C’est vrai qu’au-delà de son manque d’expérience, Nicholas Latifi n’est pas aidé par une écurie qui se cherche, qui se retrouve en fin de grille depuis de trop longues années. Dès son premier Grand-Prix, il a goûté au fond de la grille en se qualifiant dans les derniers.
Son meilleur résultat sera une 11ème place tout proche des points. Malgré ses résultats moyens, il reste en place avec une confirmation de son écurie pour la saison suivante et il a donc pu travailler dans la sérénité. Son objectif cette saison sera de se rapprocher de son coéquipier et d’inscrire quelques points. George Russell est un bon point de repère pour lui car il dominait déjà largement Robert Kubica en 2019. Si Latifi parvient à se rapprocher de Russell, il aura fait des progrès.
Marquer des points et vite !
Pour se construire une légitimité dans le paddock, il est indispensable cette année qu’il marque des points, il a été le seul pilote titulaire l’an dernier à ne pas en marquer un seul (Russell n’en a pas marqué non plus avec Williams, mais il en a inscrit lors de sa pige chez Mercedes).
Latifi a été plus proche de son coéquipier en course qu’en qualifications où il est totalement dominé. Il ne baisse pas les bras, il continue à se battre, il travaille énormément avec les techniciens pour trouver les axes de progression. Si les résultats ne sont pas là, les nouveaux propriétaires pourraient tout changer au niveau des pilotes.
George Russell devrait vivre sa dernière saison dans l’équipe, il est en route pour Mercedes la saison prochaine. S’il veut sauver sa place chez Williams, Latifi devra montrer qu’il progresse. Il devra en faire plus sur la piste même si la voiture de 2021 n’a pas énormément évolué par rapport à celle de 2020.
La vente de l’équipe a eu lieu en milieu d’année, les nouveaux propriétaires américains n’ont pas pu faire tous les changements qu’ils souhaitaient. C’est leur première année complète à la tête de l’équipe, ils vont observer avec attention le comportement de leurs pilotes et des différentes composantes de l’équipe en cette année importante (avec les changements de réglementation l’an prochain) pour prendre des décisions. Nicholas Latifi n’aura donc pas vraiment droit à l’erreur d’autant plus que si Williams ne le garde pas, il aura du mal à trouver un volant compétitif.