L’arrière internationale française de 28 ans, Laura Flippes va quitter le Paris 92 où elle évoluait depuis 2020 (après avoir joué à Achenheim et Metz) en fin de saison pour continuer à s’aguerrir en Roumanie au CSM Bucarest où évoluent les Françaises Laura Glauser, Siraba Dembélé Pavlovic, Kalidiatou Niakaté et Grâce Zaadi. Entretien réalisé pour Handball Magazine et Le Quotidien du Sport.
Pourquoi avoir choisi de rejoindre Bucarest la saison prochaine ?
Je cherchais une expérience à l’étranger depuis quelques années. L’appel de Bucarest est une opportunité que je ne peux pas refuser. Être à l’étranger, retrouver la Ligue des Champions sur un nouveau poste, me confronter à ce qui se fait de mieux sur le poste d’arrière, sont des raisons qui m’ont fait prendre cette direction. C’est un nouveau challenge que j’ai hâte de relever.
Que savez-vous de ce club roumain ?
Il y a du danger partout. C’est une équipe très complète que je suis contente de rejoindre. Une équipe qui, depuis des années, fait partie des meilleurs clubs européens. C’est ce qui se fait de plus stable en Europe.
Et donc vous vous donnez une chance supplémentaire de remporter la Ligue des Champions ?
Si je peux remporter cette Ligue des Champions avec Bucarest, j’en serais la première heureuse.
C’est aussi l’occasion de sortir de votre zone de confort…
Partir à l’étranger, c’est effectivement sortir de sa zone de confort. C’est prendre certains risques. Mais c’est aussi un choix très réfléchi pour franchir un cap. C’est ce qui m’anime.
Le fait que d’autres Françaises soient déjà là-bas a-t-il facilité votre choix ?
Faciliter mon choix non, mais faciliter mon intégration, c’est une évidence. Elles vont être un appui pour moi pour que je me sente plus à l’aise. Mais leur présence n’a pas motivé mon choix non plus.
« Dans cette équipe de Bucarest, il y a du danger de partout ! »
Qu’espérez-vous d’ici la fin de saison avec les Lionnes du Paris 92 ?
J’espère aller le plus loin possible en Coupe d’Europe. Il faudra déjà bien finir les phases de poules pour continuer dans la compétition. Pourquoi pas ensuite aller chercher un Final Four. Pour le reste, on est toujours en lice en Coupe de France. On aimerait bien la gagner. En championnat essayons d’avancer pour gagner du terrain jusqu’à la fin de saison. Pour l’instant, on est 3èmes, mais si on peut grappiller encore on ne s’en privera pas.
De votre passage à Paris qu’avez-vous le plus appris ?
De jouer à un nouveau poste. A Paris, j’ai été surtout arrière. J’ai prouvé que j’étais capable d’être une arrière performante au plus haut niveau.
Qu’est-ce qui différencie encore le Paris 92 de Metz, votre ancien club ?
On n’a pas le même nombre de joueuses. A Metz, il y a 16 professionnelles de très bonne qualité. Metz a le budget pour. A Paris, on a de jeunes joueuses qui montrent un peu plus chaque jour, mais naturellement il y a moins d’expérience. Metz est une structure qui fait que tout fonctionne professionnellement. Tout est carré. Paris se construit encore. Il faudra être patient. Au fil des années, Paris grandira encore.
Quand vous pensez aux échéances internationales qui se profilent avec l’équipe de France, vous vous dites quoi ?
Je me dis qu’il y a des Jeux Olympiques dans un an et demi. Qu’il y aura aussi une compétition en décembre (les Mondiaux, Ndlr) qui ne sera pas à négliger non plus. Mais chaque chose en son temps. Je ne suis pas du genre à me projeter dans un an et demi. Je ne serai performante aux Jeux que si je construis jour après jour mon chemin d’ici là. Il y a forcément de l’excitation car les Jeux se déroulent en France.
Néanmoins, la vérité est qu’aujourd’hui, je ne vois pas aussi loin. Ce que je construis maintenant demeure le plus crucial pour bâtir l’avenir. Si au contraire je me projette dans un an et demi et que je me blesse une semaine avant, j’aurai perdu un an et demi.
L’essentiel est par conséquent de vivre à fond ce que je vis actuellement et d’avancer, de façonner mon chemin. Avec ce but de n’avoir aucun regret en arrivant aux échéances tant hivernale qu’estivale en 2024 pour les Jeux. Mais d’ici cette perspective, il y a encore beaucoup de choses importantes à vivre en club. C’est en pensant justement club et à moi-même que cela va se répercuter sur l’équipe de France.