Ancienne assistante de Vincent Collet à Strasbourg, Lauriane Dolt (38 ans) a pris cette saison les rênes de Mulhouse en N1. Seule femme à officier à ce niveau chez les garçons, cette dernière ne cache pas son bonheur même si elle va devoir lâcher l’équipe quelques semaines pour cause de maternité.
Comment allez-vous vous organiser avec votre congé maternité ?
C’est mon assistant qui prend la suite (Terrick Nerome, Ndlr). On travaille ensemble depuis dix ans. Jamel Benabid renforce le staff. Quand je reprendrai, on finira alors cette aventure à trois. Dans l’idéal, j’espère reprendre un mois après avoir accouché, l’accouchement étant prévu pour le 14 mars donc mi-avril.
Garderez-vous tout de même un œil sur l’équipe ?
Je vais faire le travail vidéo que Terrick faisait. Je ne sais pas si je vais y arriver, mais j’aimerais bien les laisser fonctionner même si je serai en relation permanente avec eux (sourire).
« Les choses bougent et ce n’est pas fini »
Pourquoi avoir pris une année sabbatique après Strasbourg ?
J’avais un projet, celui de me balader aux quatre coins de l’Europe pour voir comment ça travaillait ailleurs, découvrir aussi les autres sports, plus individuels, en France. Avec mon agent, on avait programmé un parcours. Malheureusement, la Covid est passée par là.
Ne rêviez-vous pas de prendre les rênes de la SIG ?
Ça aurait été trop tôt (rires). Mais pourquoi pas plus tard…
Vous êtes la seule femme à entraîner des garçons à ce niveau. Est-ce une fierté ?
Ce qui est certain, c’est quand je vois qu’il y a de plus en plus de femmes, notamment dans le championnat Espoirs, j’en suis contente. Lors du match de la SIG contre Ostende, le coach d’Ostende a été expulsé (Dario Gjergja à la 33ème, Ndlr) et remplacé par son assistante (Gaëlle Bouzin, Ndlr). Si je peux donner des idées à certaines, tant mieux, mais je ne revendique rien, en tout cas pas d’être la seule.
Comment les joueurs ont-ils eux accueilli l’arrivée d’une coach femme ?
Très bien. J’en connaissais beaucoup du championnat Espoirs. Avec les étrangers, ça se passe aussi très bien.
Peut-on imaginer à court ou moyen terme une femme prendre les commandes d’une équipe de Pro B ou de Betclic Elite ?
En Espoirs, elles sont deux titulaires, à Dijon et Monaco. Il y a une assistante au Portel, une à Denain. Les choses bougent et ce n’est pas fini, et je pense qu’on ne se posera plus la question de savoir si une femme est capable d’entraîner des garçons. La compétence n’est pas une question de sexe.
Lauriane Dolt a des ambitions sur le banc de la SIG
Est-ce votre ambition d’être numéro 1 en Betclic Elite ?
Ce n’est pas un objectif. Ce que je réalise aujourd’hui, c’est déjà un grand pas. Je profite à fond. On a toujours envie d’aller le plus loin possible, ça peut être de monter avec le club en Pro B d’ici trois ans ou juste entraîner en Pro B.
Est-ce plus valorisant d’être numéro 1 en N1 ou assistante en Betclic Elite ?
D’être numéro 1 ! C’est une nouvelle expérience. J’ai la pression des résultats, je dois trouver les bons ajustements, les bons choix tactiques, je peux mettre en place ma philosophie.
Etiez-vous convaincue que ça allait bien se passer ?
Je me posais quand même des questions. J’ai entraîné la plupart du temps des jeunes au centre de formation. J’ai eu une courte expérience de deux mois quand Vincent était en équipe de France, mais ce n’est pas pareil, on reste l’assistante.