Après avoir flirté avec la descente en 2022, l’Elan Béarnais est tombé la saison dernière. Cette saison dans l’antichambre de l’élite pourrait être un mal pour un bien pour ce monument du basket français qui est en danger depuis un petit moment maintenant et qui espère, comme en 2010 et 2013, remonter immédiatement.
Une année après avoir évité de peu une rétrogradation en Nationale 1, l’Elan Béarnais-Pau-Lacq-Orthez n’a pas échappé à la descente en Pro B à l’issue de la saison 2022/2023. Avec un effectif limité et le 12ème budget du championnat, les nouveaux repreneurs n’ont pas pu faire de miracles :
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« Il ne manquait pas grand-chose pour se sauver sportivement. Il y a eu des mauvais choix, des renforts qui n’étaient pas au niveau et un calendrier démentiel. Ça semblait inéluctable, mais les joueurs se sont battus jusqu’au bout et sur les matches décisifs à la fin ils ont fait des performances intéressantes mais cela n’a pas été suffisant » explique Damien Gozioso, journaliste à France Bleu Béarn Bigorre.
« Les dirigeants mettent en place un projet fort autour des jeunes. Ils se recentrent sur le modèle du grand club formateur »
Le club aux 28 titres nationaux, aux 30 participations européennes consécutives entre 1978 et 2008 est donc bien loin de son lustre d’antan. Mais la chute ne date pas de cette saison, le mal est plus profond. En difficulté financière depuis de longues années, il croyait être sauvé par des Américains en 2021 mais après une bonne saison ponctuée par une victoire en Coupe de France et une demi-finale de championnat, le club a fini la saison déficitaire puisque sur les 7,8 millions d’euros de budget il manquait 3 millions d’euros.
Ayant perdu la confiance du maire François Bayrou, à l’origine de leur venue, le groupe d’investisseurs américains a revendu ses parts à un groupe d’investisseurs français, le club a sauvé sa place dans l’élite après avoir été rétrogradé administrativement en N1 et la reconstruction pouvait commencer.
Elle commence donc par une descente qui pourrait, paradoxalement, s’avérer bénéfique car elle va permettre au club de repartir vraiment de l’avant dans un championnat de Pro B concurrentiel mais au sein duquel le club palois devrait présenter un effectif intéressant :
« Pau sera une des plus grosses équipes de la Pro B avec un budget autour des 4,5 millions d’euros. Les dirigeants mettent en place un projet fort autour des jeunes. Ils se recentrent sur le modèle du grand club formateur. La volonté est de bâtir une équipe taillée pour jouer les premiers rôles, avec un ancrage local. Revenir aux bases, ce n’est pas plus mal d’autant plus que dans la région le potentiel jeunes est très intéressant. »
l’Élan Béarnais possède un budget de 4,5 millions d’euros pour la Pro B
Au club, malgré cette descente, l’optimisme est de mise. Les dirigeants ont confirmé que le prochain budget serait de 4,5 millions d’euros dont 1 million brut consacré à la masse salariale ainsi que l’arrivée d’un nouveau partenaire avec des garanties solides :
« Grâce à la mobilisation de tous, salariés, bénévoles, abonnés, supporteurs, partenaires et actionnaires, nous avons lancé il y a onze mois la première phase d’un plan de sauvetage inespéré. Nous avons réussi en moins d’un an et malgré notre saison sportive décevante à attirer et convaincre un nouveau partenaire essentiel dans le nouveau plan de relance du club » a détaillé dans un communiqué le président Sébastien Ménard.
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Avant que la directrice générale Audrey Sauret n’ajoute que « le travail avait payé. L’Elan Béarnais poursuit, conformément à nos engagements, sa reconstruction. Nous avons pris des décisions économiques et stratégiques difficiles, mais nécessaires pour assurer transparence et rigueur. Tout n’est pas résolu, mais nous allons continuer à nous battre. » Se battre afin que l’un des clubs les plus emblématiques de l’histoire du basket français retrouve son niveau et puisse se battre de nouveau face à son éternel rival, le CSP Limoges.