lundi 7 octobre 2024

Luc Steins : « Malgré les départs, le PSG veut être plus fort »

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Eric Mendes
Eric Mendes
Journaliste

Meilleur joueur de la dernière saison de StarLigue, Luc Steins s’affirme, du haut de son mètre 73, comme l’un des éléments moteurs du PSG. A 27 ans, l’international néerlandais est désormais un talent reconnu qui ne cache pas son envie de repousser encore ses limites. Désormais lié jusqu’en 2026 avec la formation parisienne, il se livre en exclusivité. Entretien pour Le Quotidien Du Sport et Handball magazine.

Comment allez-vous ?

Tout va bien. Cela fait plaisir de repartir pour une nouvelle saison, de retrouver ses coéquipiers, le coach, le staff et de se lancer pour une année de handball.

Les vacances sont forcément attendues avec impatience après une rude saison, mais est-ce que le compétiteur reprend vite le dessus dans l’attente de renouer avec la compétition ?

On peut le dire. Enfin, normalement cela devrait être le cas (sourire). Mais je ne cache pas que je n’ai pas connu des vacances très reposantes. Ça ne s’est pas passé comme prévu avec tous les voyages annulés. On espère penser à autre chose et couper durant les vacances, mais là il a fallu s’y remettre. Mais maintenant, c’est du passé. Je suis impatient de reprendre le chemin de la compétition.

Avant d’évoquer la saison, un petit retour sur la dernière. Comment avez-vous vécu cette année incroyable du PSG en championnat qui vous a couronné meilleur joueur de StarLigue ?

C’est historique ce que l’on a fait. Réussir à jouer 30 matches et remporter autant de victoires, c’est unique dans une carrière et dans une saison. C’était vraiment exceptionnel. Il n’y a que des grandes équipes en championnat. On voulait aussi aller loin en Ligue des Champions. Il y avait des moments plus délicats. C’est pour cela que l’on travaille plus dur pour être plus forts cette saison avec toujours autant d’ambition.

Mais vous attendiez-vous à finir meilleur joueur de la saison ?

(Sourire) Cela fait forcément plaisir, mais je n’oublie pas que le handball reste un sport collectif. On commence une saison pour être champion, pas pour être meilleur joueur. C’est quelque chose de bien, mais je ne joue pas au handball pour cela.

« On commence une saison pour être champion, pas pour être meilleur joueur »

La plus belle des récompenses n’estelle pas, au final, la prolongation de contrat avec le PSG jusqu’en 2026 ?

Je suis content de continuer mon aventure au PSG. Je suis vraiment bien dans l’équipe. Je joue le jeu que je souhaite faire avec le coach. Même entre les joueurs, ça se passe super bien. Franchement, je n’avais pas de raison de changer de club. Au moment de la proposition, j’étais vraiment bien et dans ma situation tout était réuni pour que je continue mon aventure au PSG. Ça me permet aussi d’être proche de ma famille. Tout s’est décidé rapidement et facilement.

Vivez-vous un rêve éveillé après avoir connu une progression linéaire avec vos passages successifs à Massy, Tremblay, Toulouse et maintenant Paris ?

Je suis venu, au départ, pour aider l’équipe (il avait été prêté par Toulouse en novembre 2020, Ndlr). Les joueurs, le staff et le club m’ont tout de suite mis dans les meilleures dispositions pour réussir. Que ce soit sur ou en dehors du terrain, j’ai bien été aidé. Cela étant, ce n’est jamais facile de rentrer dans une équipe en cours de saison, mais je pense que ça ne pouvait que bien se passer au PSG. On a directement trouvé nos repères mutuels. Et cela continue encore cette saison.

Au moment de démarrer votre carrière, auriez-vous cru devenir un élément fort d’une équipe comme le PSG ?

Je ne fonctionne pas comme cela. Je ne suis pas du genre à me fixer des objectifs de carrière. On regarde toujours les plus grandes équipes et les plus grands joueurs. Je ne peux pas le nier. Surtout qu’elles passent plus souvent à la télé (sourire). Le fait de pouvoir y jouer, c’est super. Mais j’ai toujours été étape par étape.

J’ai cherché simplement à grandir au meilleur des endroits possibles. Venir directement au PSG des Pays-Bas, c’est impossible. Petit à petit, j’ai fait mon chemin. D’abord à Massy et Tremblay. J’ai cherché à prendre le meilleur de chaque club. A la fin, quand le PSG t’appelle, tu ne peux pas dire non. C’est pour cela que je suis venu. D’abord, me tester six mois. A la fin, ça s’est bien passé et je suis resté.

Sentez-vous avoir progressé ces dernières années ?

Je n’ai jamais pensé que je pouvais aller aussi loin. Après, si on fait étape par étape, on avance à son rythme. J’ai toujours essayé de me mettre des objectifs plus petits que je pouvais atteindre. Viser un club comme Paris, je n’y pensais pas. J’ai toujours travaillé dur pour me développer et devenir le meilleur possible. À la fin, le travail paye.

Luc Steins change de statut

Aux Pays-Bas, votre statut a-t-il également changé ? Le voyez-vous à travers vos stages que vous organisez là-bas durant l’été ?

C’est l’une de mes motivations principales. Je cherche à mettre le handball au plus haut niveau aux Pays-Bas. J’essaie d’organiser des stages et de travailler avec des associations pour développer le handball et d’accueillir le plus de monde possible. Je rêve de faire grandir mon sport dans mon pays. Le handball est encore un sport petit. Mais il est trop beau pour ne pas essayer de le faire.

Il y a encore une marche à franchir avant d’en faire l’égal du handball en France ou d’autres pays. Puis les stages me permettent de travailler avec des jeunes et de ramener des gens de divers horizons et d’autres sports comme le football. Je veux montrer que le hand est un beau sport. Et puis je rêve de pouvoir un jour jouer avec un joueur qui serait passé par l’un de mes stages (sourire).


La nouvelle saison démarre au PSG. Mais avec quelles ambitions ?

On espère et on travaille pour continuer à tout gagner. Mais le championnat continue de devenir super costaud. On l’a vu cet été. Ça ne va pas être facile de continuer une série comme on l’a fait. Il faut rester vigilant et concentré pour gagner des matches. C’est à nous de travailler plus qu’eux pour être encore plus forts. La préparation sert à cela. Les nouveaux joueurs qui arrivent vont nous y aider. L’équipe est déjà bien. On s’entend bien entre nous. Il faudra le montrer en match. J’espère continuer notre série et aller encore plus loin, tous ensemble.

« On travaille pour continuer à tout gagner, mais le championnat devient super costaud »

Sentez-vous que l’on a minimisé la qualité du championnat de France à cause de votre record ?

Il suffit de voir nos résultats pour comprendre que l’on a aussi gagné des matches difficiles et serrés. Ce n’était pas évident. Ce n’était pas normal à faire (sic). Ce qu’on a réussi est exceptionnel. Cela permet aussi d’être une locomotive pour le championnat. Il est dur. Aucun match n’est facile. Il faut toujours être vigilant et concentré pour ne pas être surpris.

Pensez-vous qu’une victoire en Ligue des Champions représenterait finalement la consécration du travail réalisé ces dernières années au PSG ?

Le club travaille pour y arriver. Tout le monde veut le montrer sur le terrain. Les adversaires sont forts en championnat, mais ils le sont encore plus en Ligue des Champions. Ce n’est pas évident de la gagner. Il y a toujours 8 équipes qui se valent et qui souhaitent la remporter. A la fin, il n’y a qu’une équipe qui gagne.

Luc Steins n’a pas peur du calendrier

Estimez-vous que le calendrier chargé avec les rencontres qui se succèdent en club, mais aussi en sélection, peut pénaliser le PSG qui compte de nombreux internationaux ?

On joue beaucoup. Il faut comprendre que, pour les joueurs, ce n’est pas simple de tenir le rythme. Surtout sans le risque de se blesser. Parfois, on joue avec des bobos. On enchaîne et on continue de gagner. Les gens pensent que c’est simple, mais si on ne se sent pas bien, on ne pourrait pas gagner comme on le fait, même les plus petites équipes. Les gens ont tendance à oublier l’enchaînement des matches que ce soit en championnat, Ligue des Champions, coupes nationales et les sélections. Ce n’est pas évident. Le PSG a connu pas mal de mouvements cet été.

Est-ce important de ramener du sang neuf pour démarrer un nouveau cycle ?

Ce n’est jamais bien de perdre des joueurs comme on a perdus, mais il y a de nouveaux joueurs qui arrivent avec un super niveau. Ils viennent avec une énergie nouvelle. A nous de faire en sorte de bien les accueillir pour être encore plus forts. Ça peut prendre du temps parfois, mais on va faire en sorte que l’on travaille au mieux pour vite s’entendre sur le terrain.

Peut-on se lasser de soulever des trophées ?

(Rires) Pour moi non. Je ne suis pas au club depuis longtemps pour m’en lasser. Certains en ont pris l’habitude mais, même comme cela, c’est toujours spécial de gagner des titres.

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