Depuis la bulle de fin de saison dernière, l’ancien ailier d’Antibes Timothé Luwawu-Cabarrot (26 ans) a su se faire sa place au sein de la dream team des Brooklyn Nets.
Jacques Monclar : « se faire une place chez les nets est déjà une grande performance »
« C’est un gamin issu de la formation française. Il est passé par Antibes. Ensuite, via ses agents, il est allé à Mega Leks. Il a ensuite été drafté (24ème choix en 2016, Ndlr). Il y est arrivé par Philadelphie. Ont suivi des expériences à Oklahoma, puis à Chicago, mais il ne jouait pas trop. Luwawu-Cabarrot est resté prêt dans sa tête et il a travaillé.
Il a développé un shoot de plus en plus régulier. Luwawu-Cabarrot est arrivé à Brooklyn par la petite porte avec un two ways contract car il évoluait dans l’équipe de développement. L’an dernier, lors de cette saison un peu bizarre, il s’est éclaté avec les Nets. Luwawu-Cabarrot a approché les 39% à 3 points. Il a marqué les esprits en faisant des cartons.
Il bouge bien sur le ballon, il est en confiance totale. Luwawu-Cabarrot a signé un contrat pour plusieurs saisons. Se faire une place chez les Nets est déjà une grande performance. C’est un effectif à rallonge. Quant à sa place en équipe de France, se posent deux problématiques. La première est qu’il n’a pas un grand passé avec (3 sélections, Ndlr).
Il n’a pas fait jusqu’à présent de grandes compétitions. La seconde tient du fait que les finales NBA se finissent au plus tard le 22 juillet. Si les Nets sont dans le coup jusqu’au bout et ils figurent parmi les grands favoris cela sera compliqué. Timothé, c’est quand même une belle évolution et une belle histoire. Actuellement, il existe vraiment dans les rotations et dans cet effectif de Brooklyn ».
Consultant BeIN Sports diffuseur de la NBA
Jean-Aimé Toupane : « Luwawu-Cabarrot a beaucoup appris en Serbie »
« Je l’ai eu en U20, mais aussi à Antibes. Il fait un parcours remarquable. Il a démontré qu’il avait sa place en NBA. Luwawu-Cabarrot a énormément travaillé. Il a aussi compris beaucoup de choses. Il s’est donné les moyens de sa réussite actuelle. Cependant, les choses ne sont jamais figées. Il faut continuer à travailler. Cela ne m’étonne pas qu’il soit à ce niveau-là. Le potentiel était présent.
Quand j’étais avec lui, à Trévise, lors des regroupements avec l’équipe de France, les scouts me questionnaient énormément. Quand on s’intéresse autant à un jeune, cela prouve que le talent est bien là. Mais cela ne suffit pas toujours. Il est passé par Mega Leks, en Serbie. Là-bas, il s’est exprimé dans un basket adulte.
Il a beaucoup appris de cette expérience. Quand il était en France, ses entraîneurs l’ont aussi beaucoup accompagné. Il se trouve actuellement dans une franchise où pas mal de pronostiqueurs la voient même aller au bout. Il a la chance d’être encore jeune. En équipe de France, il y a de très bons joueurs. Vincent Collet est confronté à un problème de riches. J’espère pour Timothé qu’il s’installera de plus en plus dans cette sélection et je n’en doute pas ».
Son coach en U20
Alpha Kaba : « Sa détermination m’a toujours frappé »
« Je ne suis vraiment pas étonné de voir ce que Timothé réalise. J’ai passé une année avec lui à Mega Leks. Je l’ai fréquenté aussi en équipe nationale. Ce qui m’a le plus frappé, c’est sa détermination. Elle était énorme aux entraînements à Mega Leks. Il enchaînait avec beaucoup de travail personnel.
C’était le chemin qu’il devait prendre pour aller en NBA. Et il l’a bien pris. Il y croyait et il s’est donné les moyens d’y arriver. Luwawu-Cabarrot a un QI basket développé. Il peut s’adapter. C’est un joueur très athlétique. Il était notamment précieux en défense. Evoluer en Serbie, dans un pays de l’Est, avec un basket atypique, a encore davantage renforcé son QI basket.
C’est un joueur complet. Il a pas mal développé son shoot. La vie américaine semble bien lui plaire. Quand il était à Philadelphie, il aimait beaucoup cette ville, l’ambiance avec les supporteurs. Il avait apprécié ce séjour là-bas. Les Etats-Unis lui correspondent bien ».
Son équipier en U20 et à Méga Leks
Dejan Milojevic : « Tout entraîneur aimerait avoir un joueur comme Luwawu-Cabarrot »
« C’était un bon gars. J’ai été très content de pouvoir travailler avec lui. Il était très focalisé sur son travail et sur son basket. Il était programmé pour le succès. Dès le premier jour, quand il est arrivé chez nous, il s’est livré à 100%. Tout entraîneur aimerait avoir un joueur comme lui. Mon rôle avait été d’anticiper quel joueur il allait devenir.
Au départ, il avait certaines lacunes sur son tir à 3 points. Nous avons travaillé beaucoup sur ce secteur de jeu. Il s’est pas mal amélioré. Avec ses qualités défensives extraordinaires, il a atterri en NBA. Il démontre les mêmes aptitudes aux Etats-Unis. Je suis heureux qu’il se fasse une place dans cette équipe de Brooklyn qui regorge pourtant de super joueurs et même de superstars ».
Son coach à Mega Leks
Julien Espinosa : « Une grande polyvalence »
« Je ne l’ai entraîné qu’un an, mais on avait atteint ensemble des objectifs collectifs et individuels. C’est un joueur qui avait fait sa première année en professionnels à Antibes en Pro B. On avait eu ce plaisir de gagner un titre et de faire accéder le club à l’élite. Cela a été une belle réussite.
J’en garde un beau souvenir. Sa force principale était sa polyvalence. Il pouvait apporter autant en attaque qu’en défense. Quand il a commencé à prendre du plaisir en tant que défenseur, cela lui a conféré une importance capitale dans l’équipe, notamment sur la période des playoffs. Il avait été d’une énorme aide. Progressivement, il a trouvé son rôle. Mais cela ne l’empêchait pas sur certains matches de faire du scoring.
Je me souviens d’une rencontre où il avait mis 24 points contre Nantes. Le talent, il l’avait. Mais il s’était mobilisé pour devenir un Elite défenseur. Il avait connu une belle évolution avant de nous quitter. On avait traversé avec lui une saison gagnant/gagnant. Désormais, il se trouve dans un contexte où il s’épanouit pleinement.
Il joue maintenant un rôle important pour son équipe. A Brooklyn, il me semble qu’il est en train de trouver sa place. C’est tout à son honneur. C’est un garçon très persévérant. Depuis qu’il est en NBA il le démontre. Certaines franchises lui ont fait plus ou moins confiance, mais cela n’a jamais altéré sa détermination. Malgré les aléas des rôles qu’il a pu tenir dans ses différentes franchises, il est toujours resté constant dans son travail. Cela paie. Je suis content pour lui ».
Son coach à Antibes