mardi 19 mars 2024

Marion Ortis, première femme à arbitrer la finale de Betclic Elite !

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Marion Ortis est devenue la 1ère arbitre femme à diriger un match masculin en finale de la Betclic Elite. Elle nous parle de l’émotion qu’elle a vécue et elle revient aussi sur l’évolution de l’arbitrage. Entretien pour Le Quotidien Du Sport et France Basket.

Qu’avez-vous ressenti lorsque vous avez appris que vous alliez arbitrer un match de la finale de Betclic Elite ?

Beaucoup de fierté. Etre la première femme arbitre sur un match de garçons cela montre que les instances me font confiance, que je laisserai une petite trace dans l’histoire du basket. Quand on l’apprend, il y a un moment de stress, mais après on se concentre comme pour un autre match. L’enjeu est important, mais il ne faut pas se laisser envahir par l’émotion.

Est-il plus facile d’arbitrer des filles ou des garçons ?

Ce n’est pas comparable, l’un n’est pas plus difficile que l’autre. C’est différent. J’ai plus l’habitude d’arbitrer les filles. Pour les garçons, c’est une découverte. L’approche est un peu différente. Les filles n’ont pas le même regard, la même manière de répondre.

Pourquoi et comment êtes-vous devenue arbitre ?

A 16 ans, j’étais joueuse, le club cherchait un arbitre pour les jeunes. J’y suis allée, je me suis prise au jeu. J’ai fait une école d’arbitrage et tout s’est enchainé. Je ne regrette pas d’avoir arrêté ma carrière de joueuse, je pense que je ne pouvais pas aller plus haut. L’arbitrage m’a apporté le fait d’être présente 40 minutes sur le terrain, ce qui n’est pas le cas quand on est joueuse. Je suis également au contact des joueurs et je prends des décisions à la seconde, ça me plait.

« Il faut tout de suite montrer que l’on n’est pas là par hasard, et que si l’on arbitre à ce niveau-là, c’est qu’on le mérite »

Quel est votre modèle ?

Je n’ai jamais eu un arbitre comme modèle. Je regarde beaucoup leurs performances lors des matches et je m’inspire de chacun. Est-ce facile d’évoluer dans un milieu masculin avec peu d’arbitres femmes ?

Vous a-t-on déjà fait des remarques désobligeantes ?

A mes débuts, je n’ai pas ressenti d’animosité mais, plus les années passent, plus les comportements changent. Il faut tout de suite montrer que l’on n’est pas là par hasard, et que si l’on arbitre à ce niveau-là, c’est qu’on le mérite. Je m’efforce donc de faire de bons matches et de donner de bons coups de sifflet afin d’être appréciée et reconnue à ma juste valeur. Que l’on soit homme ou femme, je pense que c’est la compétence qui doit primer avant tout.

Dans d’autres sports, les arbitres subissent parfois des violences des spectateurs. Est-ce le cas aussi dans le basket ?

Pas des violences, mais il y a un manque de reconnaissance du public, les parents en bord de parquet se défoulent de plus en plus. Chez les jeunes, les parents oublient le fair-play, manquent de respect à l’arbitre. Ce n’est pas toujours facile.

Les filles s’intéressent-elles de plus en plus à l’arbitrage ?

Oui. Un programme de féminisation de l’arbitrage au haut niveau a été mis en place et il a reçu un très bon accueil. Quand je discute avec des petites filles, je sens qu’elles sont intéressées par notre métier d’arbitre. Courant juin, des jeunes filles ont fait des stages d’arbitrage, on est sur la bonne voie. La sensibilisation des jeunes est primordiale.

Il faut qu’ils aient connaissance du monde de l’arbitrage. Les Journées de l’arbitrage sont par exemple un type d’événement idéal pour permettre aux jeunes de découvrir ce que nous faisons et pour montrer tout ce que l’arbitrage a de positif. L’arbitrage peut apporter beaucoup, et notamment aux jeunes.

Marion Ortis arbitre au plus haut niveau mais sans statut professionnel

Est-il facile de concilier vie professionnelle et arbitrage ?

Non, mais j’ai la chance d’avoir un patron conciliant. Parfois je pars plusieurs semaines, parfois quelques jours, il faut vraiment s’adapter en permanence. Financièrement, on est simplement remboursé de nos frais. Nous sommes amateurs. Avant, des contrats professionnels étaient signés avec quelques arbitres, mais maintenant il n’y en a plus. Le syndicat des arbitres travaille pour professionnaliser la profession, mais ce n’est pas facile de faire évoluer les choses.

Est-il facile de concilier vie professionnelle et arbitrage ?

Non, mais j’ai la chance d’avoir un patron conciliant. Parfois je pars plusieurs semaines, parfois quelques jours, il faut vraiment s’adapter en permanence. Financièrement, on est simplement remboursé de nos frais. Nous sommes amateurs. Avant, des contrats professionnels étaient signés avec quelques arbitres, mais maintenant il n’y en a plus. Le syndicat des arbitres travaille pour professionnaliser la profession, mais ce n’est pas facile de faire évoluer les choses.

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