lundi 20 janvier 2025

Masters 1000 de Paris-Bercy : la grosse polémique

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C’est une bataille qui s’engage pour le Masters 1000 de Paris-Bercy. Soucieux de s’agrandir, le tournoi Parisien cherche une porte de sortie à la Défense Arena. Mais Paris Entertainement Company, propriétaire de l’enceinte veut garder son joyau dans son sérail et ne l’entend pas de cette oreille. Faut-il vraiment faire déménager le Masters à la défense Arena ? La réponse est plus complexe.

La France a la chance de connaître deux tournois de tennis sur une même année. Deux événements qui ont une place de choix dans le calendrier des plus grands joueurs de la planète. Avec Roland Garros et Paris-Bercy, tout le monde se presse pour venir voir Alcaraz, Djokovic ou Dimitrov.

Sauf que le Masters 1000 ne bénéficie pas de tous les avantages de la Porte d’Auteuil. C’est même tout le contraire et les contraintes sont de plus en plus difficile à tenir pour la direction du tournoi parisien.

La dérogation maintient le Masters 1000 à Paris-Bercy pour le moment

En faisant le bilan de la semaine parisienne, Cédric Pioline n’y va pas par le dos de la cuillère. Le directeur du tournoi estime même que l’exception Paris-Bercy finira par enterrer le tournoi.

« D’une manière historique, le tournoi a toujours eu une dérogation délivrée de manière annuelle par l’ATP, parce que sur les courts 1 et 2, et sur le format de double (tableau de 24 équipes au lieu de 28, ndlr), on n’est pas aux normes. Le monde change : ce qui était accepté hier ne le sera plus demain. Et en extrapolant à peine, le risque est effectivement de perdre un jour le statut Masters 1000. »

« Il y a eu un précédent malheureux avec Hambourg : ils ont basculé en ATP 500 et du printemps avant Roland-Garros vers juillet dans le calendrier. Et ils ne s’en sont pas vraiment remis. Cette réflexion engage donc l’avenir du tournoi sur les 15 ans qui viennent »

Pour le premier défenseur du tournoi, l’heure est à une profonde réflexion qui a depuis trop longtemps duré. À tel point que des joueurs quittent le tournoi à cause d’une programmation hasardeuse.

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Les joueurs se plaignent de la programmation, les spectateurs de l’attente

Dans cette petite caverne de tennis du Palais Omnisports de Paris-Berçy, maintenant Accor Arena (le groupe Accor a donné son nom à l’enceinte), les problématiques de place ont toujours existé. Et de fait, elles handicapes grandement la solution d’un alignement sur le format des Masters. Au-delà de la simple question de règlement, c’est aussi une sacrée épine du pied pour les joueurs qui enchaînent des matchs marathon sur une surface qui reste lente.

« Nous avions proposé à Sinner de pouvoir basculer sur le 1 si le match du central durait trop, son équipe et lui ont refusé. C’est leur choix » expliquait Pioline. Sinner déclarait forfait ensuite pour cause de fatigue.

Un élément supplémentaire qui met en lumière les quelques failles du tournoi parisien. Qui n’est pas au bout de ses surprises avec le public. Puisqu’au tennis il y a les matchs de la journée et des night sessions qui n’ont pas la même billetterie.

Ce qui oblige les fans à attendre dehors que les matchs de la journée se terminent. De fait, le public de la nuit attend sans vergogne pendant de longues minutes. Ce qui agace profondément les fans avec des matchs qui dépassent largement les 2h30 de jeu moyen.

La Défense Arena, le lieu idéal pour accueillir le Masters 1000 de Paris ?

Pendant ce temps, l’enceinte du Racing 92 apparaît comme l’endroit idéal pour accueillir les plus grandes stars du tennis. Très accessible et desservi sur un axe fort du métro parisien, l’enceinte colle parfaitement au souhait de la direction parisienne.

Cédric Pioline ne s’en est pas caché au micro d’Eurosport à l’occasion du bilan du tournoi devant la presse.

« On est probablement à l’étroit dans les conditions actuelles. C’est un événement qui se doit de grandir parce qu’il marche extrêmement bien. » Dans cette idée, Paris-La Défense Arena, avec ses 4 courts de compétition, semble tenir la corde. « On aurait l’entièreté des installations nécessaires à l’organisation d’un Masters 1000 comme celui au format que nous connaissons »

Pour autant, pas question de copier-coller la réglementation des Masters. Paris-Bercy étant aussi unique dans sa disposition. Un argument de choix pour que la direction du tennis mondial ne vienne se frotter au Masters de Paris.

« Nous avons une particularité et un atout, c’est que nous sommes le seul Masters 1000 indoor. Si quelqu’un connaît une enceinte qui puisse accueillir un événement combiné (tableaux masculin et féminin) et 7 courts de compétition couverts avec les différentes capacités imposées par l’ATP, sans compter un certain nombre de courts d’entraînement, il est le bienvenu. Moi, je ne le connais pas »

L’Accor Arena contre-attaque sur le déménagement possible du Masters en 2025

Face à la vive polémique autour d’un déménagement souhaité pour 2025, la direction de l’Accor Arena entend défendre sa poule aux oeufs d’or. Les dirigeants du célèbre groupe hôtelier français ont également répliqué dans les colonnes de nos confrères d’Eurosport.

« L’année dernière, nous avons eu une discussion très claire avec la FFT qui demandait de répondre aux nouvelles exigences de l’ATP, demandant plus de courts et de capacité d’accueil. Nous avons répondu à ce cahier des charges au printemps de cette année par une proposition précise : avec un court central et trois courts annexes aux normes en termes de taille. » précise Nicolas Dupeux, Directeur général de l’Accor Arena.

Le dirigeant enchaîne même sur le détail de sa proposition faîte à la FFT : « A côté du court central, installer un court annexe n°1 sur la fontaine « Canyoneaustrate » installée sur le parvis du POPB avec une capacité de 1900 places, un court n°2 proche de la cinémathèque pour accueillir 800 personnes.

« Puis un court n°3 au niveau du skatepark avec une capacité de 500 personnes. Et les deux courts annexes actuels seraient conservés en courts d’entraînement. La ville de Paris serait même un allié dans cette rénovation de l’espace extérieur, prête à soutenir financièrement une partie du projet, Pierre Rabadan, adjoint au sport à la mairie de Paris, s’y est engagé ».

« Que la FFT assume son choix de vouloir partir de Bercy »

Nicolas Dupeux renvoie la balle aux dirigeants de la FFT pour le choix du déménagement. Le Directeur Général a même envoyé les propositions à la FFT qui pour l’heure n’a pas statué. Un choix cornélien s’engage alors entre la fédération et l’Accor Arena.

D’autant plus que la solution d’agrandissement ne serait pas encore à la hauteur des Masters 1000 européens. Bien que les progrès soient notables, le Masters de Paris reste en-dessous des standings en matière de place. Cela n’est pas un impératif pour l’ATP. La direction de l’Accor Arena insiste plutôt sur la qualité de l’offre pour le public.

« Nous sommes allés plus loin dans notre proposition, insiste Nicolas Dupeux, en créant pour le Rolex Paris Masters une nouvelle histoire avec une grande fête du tennis en le sortant de la salle vers un village à côté de l’enceinte. Un village dans lequel il y aurait des animations, un terrain de padel, des espaces de restauration et d’initiation au tennis. »

Nicolas Dupeux (DG de Paris Entertainment Company et de l’Accor Arena) appelle cependant la FFT à prendre ses responsabilités. « Si la FFT veut partir, qu’elle assume son choix. » Le message est clair et il devrait mettre fin à 37 ans de vie commune entre Bercy et le Masters 1000.

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