Quand il a du temps libre, l’ailier gauche du PSG et des Bleus, Mathieu Grébille (29 ans), laisse libre cours à ses talents de street artiste…
D’où vous vient cette passion pour le street art ?
J’ai toujours aimé dessiner, mon père dessinait aussi. Mon cousin guadeloupéen Rony Bourgeois faisait du graffiti sur papier. J’ai commencé à en faire. J’ai toujours été attiré par la culture hip-hop, la musique, la danse, le street art.
Quels sont les artistes que vous appréciez ?
Un que je suis et que j’ai pu rencontrer, c’est Salamech, un street artiste de Montpellier. Il y a aussi Tristan Eaton et Steven Harrington, des artistes qui font des choses très colorées au même titre que Ben Harper. Au départ, le street art était souvent mal vu et aujourd’hui les artistes sont payés pour décorer des murs. Cela met de la couleur sur des choses qui sont parfois un peu tristes. J’ai eu la chance d’aller à Miami, dans le quartier de Greenwood où différents artistes sont exposés. Quand on marche, il y a des graffitis et des fresques sur tous les murs, c’est impressionnant. C’est de l’art éphémère. Mais ils sont capables de faire des choses incroyables !
Comment travaillez-vous et sur quels supports ?
J’ai vraiment commencé avec les Posca, des feutres de peinture. Je me baladais à Strasbourg en 2017 et je suis entré dans une boutique de vêtements où il y avait
des tableaux très colorés. Mon appart était très sobre, ça tournait autour du noir et du blanc, et j’avais l’envie d’y amener de la couleur. Comme les tableaux exposés étaient un peu chers, je me suis dit que j’allais les faire moi-même. J’ai acheté des toiles. J’ai d’abord dessiné sur une feuille de papier. Une fois que j’avais mon croquis, j’essayais de le reproduire sur un tableau en dessinant au crayon les contours et ensuite en peignant. J’aime cette idée de créer quelque chose, c’est moi qui l’ai fait.
Votre intérieur doit être assez coloré !
Pour l’instant, j’ai quatre tableaux. J’espère qu’il y en aura plus ! Des amis commencent à me demander si j’en vends. Il faut que je trouve le temps car, pour l’instant, je n’en ai pas fait beaucoup. Je n’ai jamais pris de cours. J’ai appris tout seul, je teste des choses donc ça prend du temps. Désormais, au lieu de le faire sur le papier, je le fais sur la tablette, ce qui me permet de déjà choisir les couleurs. Après, si je veux vraiment le faire en grand, je le projette sur la toile.
Des joueurs vous ont-ils demandé des tableaux ?
J’ai fait un tableau pour la Maison du Handball. Je l’ai réalisé en numérique et ils doivent ensuite l’imprimer sur un support. Le peindre moi-même aurait été plus contraignant. Dika Mem m’a aussi demandé un tableau. Je n’ai pas encore commencé. Je suis en période de recherche.
« Luc Abalo m’a encouragé »
Cette passion pour le street art peut-elle être une piste de reconversion ?
Pour l’instant, c’est un hobby. Je ne sais pas encore ce que je ferai après le hand. Si ce hobby débouche sur une reconversion, tant mieux ça voudrait dire que je fais quelque chose que j’aime.
Avez-vous déjà un nom d’artiste ?
Je travaille dessus pour avoir une plus grande notoriété et on se dirige vers Matyuu qui est une traduction phonétique de Mathieu en japonais.
Avez-vous parlé de votre passion avec les autres joueurs, notamment Luc Abalo qui peint lui aussi ?
Il est beaucoup plus avancé que moi puisqu’il a fait les beaux-arts. Il a beaucoup plus de connexions dans ce milieu. Je suis plutôt dans la retenue en disant que je ne maîtrise pas encore pour montrer ce que je fais. Mais il m’a toujours poussé à me lancer.
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Le rêve ce serait de faire une expo ?
On m’a déjà demandé, mais je ne suis pas encore prêt, il faut déjà que je trouve mon style. Mais c’est un projet et le fait d’être à Paris peut faciliter les choses.
A l’image des basketteurs, les sportifs aiment bien personnaliser leurs chaussures. Cela vous tente ?
C’est un rêve de gamin ! Tout sportif aimerait avoir sa paire de chaussures. Je suis un fan de basket et un collectionneur de sneakers même si je me suis calmé depuis que j’ai un enfant. Si mon partenaire me le propose, ce serait avec joie !