En débarquant à Mexico juste après avoir égalé le record du monde du 100 m (10’’), Roger Bambuck faisait partie des favoris d’une finale qui est entrée dans l’histoire car son vainqueur, Hines, est le premier athlète à être passé sous la barre des 10 secondes (9’’9).
A 23 ans, au sommet de son art après avoir effectué toute sa préparation olympique au contact des meilleurs sprinteurs américains, avoir battu le record du monde en même temps que Charles Greene lors des Championnats US, à quelques jours du début des JO, un petit grain de sable vient perturber sa montée en puissance.
Malade et obligé d’interrompre son entraînement, le Guadeloupéen parvient tout de même à se qualifier pour la finale, un exploit jusqu’alors réalisé qu’à une reprise par un athlète français lors des Jeux de… 1920 (Emile Ali-Khan).
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Roger Bambuck, champion du monde seulement
Et s’il n’avait pas manqué son départ, peut-être aurait-il été le premier médaillé. A défaut, la 5ème place reste tout de même remarquable pour une performance identique en finale d’un 200 m également entré dans l’histoire grâce aux poings levés sur le podium des Américains Tommie Smith et John Carlos. Sa vraie récompense, le futur Ministre des Sports la cueille grâce au relais 4×100 m.
Avec ses compères Gérard Fenouil, Jocelyn Delecour et Claude Piquemal, il établit un nouveau record de France (38’’4) pour aller chercher une magnifique médaille de bronze. Le début d’une longue tradition tricolore…
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Bambuck est le seul sprinteur français à avoir détenu le record du monde du 100 m (10’’ en 1968), et à y avoir en plus ajouté celui du 4×100 m (38’’9 en 1967)