Fils de l’ancien joueur Yann Barbitch, Milan Barbitch (il aura 21 ans le 12 octobre), meneur de grande taille (1m96), a quitté à l’intersaison le Paris Basketball où il évoluait depuis 2019 pour Fos-sur-Mer, afin de gagner du temps de jeu. Et dès son premier match contre Le Mans, il a battu son record de points en Betclic Elite (18 contre 13) !
Pourquoi avoir quitté Paris pour Fos à l’intersaison ?
Sportivement, le projet est plus intéressant pour moi ici. J’avais aussi fait mon temps à Paris. J’avais besoin de changement. J’ai eu un très bon feeling avec le coach. J’ai aimé le projet, la construction de l’équipe, la mentalité du club. Il y a également plein d’avantages ici, la mer, le soleil…
Vous aviez besoin de couper le cordon avec Paris.
J’avais besoin de voir de nouvelles choses. Si j’étais resté à Paris, j’aurais toujours eu le même statut qui n’aurait pas changé même si j’avais fait de très bons matches. Pour évoluer, grandir et prendre de l’expérience, il était nécessaire de partir.
Aviez-vous l’impression que le club ne vous faisait pas confiance ?
C’est ce que j’ai ressenti.
Pourtant, à l’image de Kamagate et Begarin, c’est un club qui fait confiance aux jeunes.
C’est certain, mais je ne me suis pas senti complètement inclus dans ce projet-là. C’est un club qui fait jouer les jeunes, mais on a des profils différents. J’ai quand même eu du temps de jeu (15,2 minutes de moyenne la saison passée, Ndlr), il y a eu beaucoup de positif, mais pour grandir je voulais un plus grand rôle, plus de temps de jeu, plus de responsabilités. Il fallait donc que je parte.
Pensez-vous en avoir fait assez pour convaincre les dirigeants parisiens (5,3 points, 1,5 rebond et 1,4 passe la saison passée, Ndlr) ?
La mentalité du coach (Jean-Christophe Prat, Ndlr) était assez fermée. Que je fasse un bon ou un mauvais match, mon temps de jeu ne bougeait pas, c’était entre 10 et 15 minutes. Les portes étaient donc plus fermées qu’ouvertes.
« Même si Fos a le plus petit budget du championnat, il y a une volonté de gagner, de créer la surprise »
Le coach a changé à l’intersaison (l’Américain Will Weaver est arrivé, Ndlr)…
On ne saura jamais ce que ça aurait donné avec ce nouveau coach…
Cela ne vous a-t-il pas fait peur de rejoindre le plus petit budget du championnat qui ne dispute que la troisième saison de son histoire dans l’élite (2018/2019, 2021/2022 et 2022/2023) ?
Ça ne m’a pas dérangé. J’aime beaucoup la mentalité du club. Encore une fois avec le coach (Rémy Valin, Ndlr) le courant est très bien passé. Même si c’est le plus petit budget du championnat, il y a une volonté de gagner, de créer la surprise. Tout le monde est conscient de la situation budgétaire. On sait qu’on ne finira pas premiers du championnat, mais on prend match après match et on verra ce que ça donne. Comme contre Nanterre où on était challengers et au final on s’est imposés (87-84, Ndlr).
Le début de saison du promu Blois (3 victoires en 3 matches) peut vous donner des idées…
C’est clair. Ils sont très forts en ce début de championnat. Ils ne se posent pas de questions. Ils prennent match par match. C’est beau ce qu’ils font !
« Je n’ai pas le sentiment de descendre d’un niveau. J’ai même plutôt le sentiment de monter d’un étage. Je joue toujours dans la même division et en plus j’ai plus de responsabilités et de temps de jeu ! »
Entre Paris qui a un grand projet, le club va notamment jouer un match à Roland-Garros, et Fos, vous faites quand même le grand écart ! N’avez-vous pas le sentiment de descendre d’un niveau ?
Je n’ai pas cette sensation-là. J’ai même plutôt le sentiment de monter d’un étage. Je joue toujours dans la même division et en plus j’ai plus de responsabilités et de temps de jeu. Je suis très satisfait et je vais beaucoup plus apprendre ici même sans Coupe d’Europe.
Dès le premier match contre Le Mans, vous battez d’ailleurs avec 18 points votre record de points !
Ce n’est pas mon record en LNB (22 points en Pro B contre Aix-Maurienne le 7 mai 2021, Ndlr), mais c’est mon record dans l’élite. Ce n’est pas une surprise pour moi. J’avais fait la même performance l’an dernier avec Paris contre une équipe d’Euroligue lors des Europeans Games (17 points contre Milan, Ndlr). J’ai beaucoup travaillé cet été, en tant que joueur et personne.
Vous avez dû cocher le match contre Paris sur votre agenda…
Je crois que c’est le 7 janvier (sourire). J’attends ce match avec impatience. On les accueille d’abord. Ce sera plaisant de jouer contre certains de mes anciens coéquipiers…
… Avec aussi l’envie de montrer que vous méritiez davantage de temps de jeu ?
Oui, après l’équipe a changé, le coach n’est plus le même… Personnellement, j’ai toujours cette envie de montrer que je suis le meilleur sur un terrain, mais je ne suis pas dans la mentalité de vouloir prouver quelque chose en particulier à Paris. J’ai été avec eux pendant trois ans, ils savent ce dont je suis capable.
A 21 ans, comment voyez-vous la suite de votre carrière, quels sont vos rêves ?
Je rêve de NBA, d’Euroligue ! Mais j’ai fait l’erreur les années passées de ne pas vivre le moment présent et de tout le temps penser à l’avenir, et je suis passé à côté de quelques mois de ma carrière. Il est clair que j’ai toujours la NBA et l’Euroligue dans un coin de ma tête, mais j’essaie vraiment de prendre jour après jour, entraînement après entraînement, match après match pour atteindre mes objectifs.
Entre Fos et la NBA, la route est longue…
C’est sûr, mais comme pour tout joueur qui évolue en Betclic Elite. Peut-être que Paris est un club plus médiatisé, mais mon rôle n’aurait pas été plus grand cette année.
Fos peut-il ambitionner autre chose que le maintien cette saison ?
Les play-offs, j’y crois ! L’équipe aussi. Mais comme je l’ai dit, on va prendre match après match. Même contre Monaco ou les grosses équipes, on fera tout pour gagner. On va faire des surprises…
Le public répond-il présent ?
C’est très foot, mais il y a du monde qui vient nous voir. On va aussi jouer quelques matches à Marseille, cinq je crois, dont Monaco le 27 décembre. La salle est plus grande, elle a une capacité de 5000 ou 6000 places.
Vous êtes plutôt PSG ou OM ?
Je suis un enfant du Sud donc je dirais l’OM même si j’ai grandi à Paris (sourire).