lundi 20 janvier 2025

Mission impossible ? Le basket veut se faire une place à Marseille 

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Arnaud Bertrande
Arnaud Bertrande
Rédacteur en chef — Pole Sport Lafont presse

Deuxième ville de France, Marseille ne possède pas (encore) un club digne de ce nom. Président du SMUC Marseille Basketball qui évolue en Nationale 2, Carlos Cardoso veut y croire. Entretien pour France Basket et Le Quotidien Du Sport.

Quelle est aujourd’hui la place du basket à Marseille ? 

A une époque, il y avait beaucoup plus de clubs, mais pour des problèmes d’infrastructures et d’absence de dirigeants, pas mal de clubs ont mis la clé sous la porte. Ça se relance un petit peu. Au niveau du SMUC, on a essayé de remonter en Nationale 2, ce qu’on a fait en 2015. En 2018, j’ai eu la chance de rencontrer l’ancien agent de Mike Piétrus. Avec l’arrivée de Mike, on a commencé à se structurer. On a aussi eu un pied dans la NBA. On repart pour une 4ème année avec la Junior NBA.

Sportivement, vous êtes le club le plus haut classé (en N2), ce qui n’est pas très haut pour une grande ville comme Marseille.

La grosse problématique, ce sont les installations. Cette année, on a dépensé 50 000 euros de location de salle, un budget qui aurait pu servir à avoir deux ou trois joueurs. A Marseille, les installations, c’est vraiment un handicap.

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L’idée est-ce de monter en Pro B voire en Pro A ?

On structure d’abord la base et on commence à en récolter les fruits. On a un gros vivier et pendant longtemps mes prédécesseurs faisaient venir des joueurs de l’extérieur, mais on ne formait pas localement.

« Un autre sport que le foot est possible dans cette ville »

Vous n’avez pas répondu à la question.

On veut monter en ayant le budget et en étant structuré. Une fois qu’on sera en Nationale 1, ça va débloquer beaucoup de portes. Mais si on n’arrive pas dans les cinq-six ans à monter en pro, le projet va retomber et les gens ne nous suivront plus. On a beaucoup discuté avec nos collègues des Spartiates. Le hockey sur glace, à Marseille, ce n’était pas gagné. On leur a proposé de jouer en Ligue Magnus l’équivalent de la Betclic Elite et ça a fonctionné.

Ils ont réussi quelque chose d’unique, de jouer devant 4500 spectateurs dans la patinoire alors qu’il y avait le même jour OM-Nice ! Ça démontre qu’un autre sport est possible dans cette ville ce qui n’était jusque-là pas concevable pour la majorité des gens qui pensaient que rien n’était possible avec l’OM. Une chose est sûre, tout projet qui aura lieu avec Marseille, cette équipe-là devra jouer en blanc et bleu. Peut-être même qu’elle devra s’appeler l’OM…

En tout cas, il faudra qu’elle ait une identité marseillaise. Je respecte beaucoup Fos, mais ce club joue en jaune et noir… Les supporteurs ont besoin de s’identifier. Sur le maillot, il ne faut qu’il y ait que Marseille, avec les couleurs de la ville.

Le SMUC Marseille veut croire à un partenariat avec l’OM

Avez-vous des discussions avec l’OM ?

On collabore, mais aujourd’hui on est un club de National 2 et eux un cador de la Ligue 1… Ils ont pensé à un moment à faire de l’omnisport, mais ils ont tellement de problèmes au niveau du foot que, pour l’instant, ils se concentrent vraiment sur stabiliser le club. 

Un investisseur français ou étranger pourrait-il être intéressé par un projet basket à Marseille ?

Le projet devient crédible. Les gens commencent à prendre conscience qu’il y a des Marseillais qui savent jouer au basket ! L’idéal, ce serait qu’Ilias Kamardine (Dijon) soit drafté et là on aurait vraiment les projecteurs sur nous.

Etes-vous optimiste ?

Si on arrive à accrocher une ou deux personnes, ça peut partir très vite. Quand vous êtes une grande ville, vous remplissez. Je ne parle même pas des gros derbys. Un Paris-Marseille en basket, on a fait un Classico avec nos U18 Elite en allant jouer à Paris et ça a fait le buzz. On a eu plus d’impact avec ce match-là qu’avec notre saison en N1 !

Avec la Fédération, on travaille bien, elle nous accompagne. Il y a une vraie envie que Marseille soit dans l’échiquier. C’est quand même la 2ème ville de France ! C’est important pour eux aussi. Il ne faut pas oublier que Marseille, et ça la NBA l’a tout de suite compris, est quand même proche de l’Afrique et du Moyen-Orient. Economiquement, ce sont des marchés qui peuvent s’ouvrir.

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