jeudi 25 avril 2024

Mohammad Sanad : « J’ai le record de Gajic dans le viseur ! »

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Arnaud Bertrande
Arnaud Bertrande
Rédacteur en chef — Pole Sport Lafont presse

4ème des derniers JO avec l’Egypte, à 31 ans, Mohammad Sanad l’ailier droit de l’USAM, où il évolue depuis 2017, réalise la meilleure saison de sa carrière avec, dans le viseur, le titre de meilleur buteur du championnat, mais pas que… Entretien pour Le Quotidien du Sport et Handball magazine.

Quel regard portez-vous sur la saison de Nîmes ?

On a bien commencé. Ensuite, ça a été très compliqué avec beaucoup de blessés. A chaque match, il y avait moins de 10 joueurs pros, le reste c’étaient des joueurs du centre de formation. J’espère qu’on va pouvoir retrouver tous nos blessés et enchaîner lors de cette deuxième partie de saison.

C’est votre cinquième saison à l’USAM. Comment expliquer que le club ait du mal à passer le cap du Top 5 (8ème, 5ème, 3ème au moment de l’arrêt de la saison, 5ème…., Ndlr) ?

Je ne suis pas d’accord. Chaque saison, on remplit notre objectif. On est à chaque fois dans la course pour le Top 5. C’est encore le cas cette saison où il reste beaucoup de matches. C’est notre objectif comme de jouer le Final Four de la Coupe d’Europe. Il y a aussi la Coupe de France. C’est une coupe donc tout est possible. Pourquoi pas gagner un titre.

Beaucoup d’équipes essaient d’être la deuxième force derrière le PSG. Que manque-t-il à Nîmes ?

On veut grimper dans la hiérarchie. C’est le projet du club. Mais on ne monte pas à la 2ème ou 3ème place comme ça, il faut travailler. Il manque encore quelques petites choses, mais on est sur la bonne voie.

Mohammad Sanad vise la Ligue des Champions

Pouvez-vous nous en dire plus sur le projet, est-ce de briguer le titre, de jouer la Ligue des Champions ?

Le projet, c’est de se rapprocher de cette 3ème place et de pourquoi pas de jouer la Ligue des Champions. J’espère qu’on y arrivera.

Entre Nîmes et Montpellier, c’est toujours chaud. La défaite au match aller (32-29) est-elle digérée ?

C’est un derby, c’est un match chaud, un match qu’on n’a pas envie de perdre. Personnellement, j’en ai marre de perdre contre Montpellier et j’espère qu’on gagnera au match retour…

… En espérant finir devant eux au classement….

L’idée n’est pas de finir devant telle ou telle équipe, mais de finir dans le Top 5 et de jouer une Coupe d’Europe. Après, si c’est devant Montpellier, tant mieux ! (sourire)

A titre personnel, avez-vous le sentiment de réaliser la meilleure saison de votre carrière ?

En tout cas, c’est le meilleur début de saison. J’espère continuer comme ça et aider l’équipe à atteindre ses objectifs.

A 31 ans, est-ce l’âge de la maturité ?

Je ne sais pas. Cela marche bien depuis le début de saison et ça me motive pour continuer comme ça. Je suis en confiance. L’équipe a confiance en moi. C’est aussi ma cinquième saison ici, j’ai donc plus d’expérience, je sais comment ça marche.

Vous êtes actuellement le meilleur buteur du championnat. Est-ce un challenge personnel de le rester ?

J’aimerais bien garder cette place. C’est une motivation supplémentaire, mais le plus important est d’atteindre nos objectifs collectifs. Après, si je peux rester meilleur buteur du championnat, ce serait une première pour moi et j’en serais très fier.

“200 buts, ce serait magnifique”

Avant la coupure de l’Euro, vous en étiez à 116 buts. Votre record est de 162 buts en une saison. Espérez-vous franchir la barre des 200 buts ?

Si j’arrive à 200 buts, ce serait magnifique ! C’est un challenge de plus.

« Gagner un titre avec Nîmes »

Le record de Gajic (233 buts la saison passée) est-il battable ?

Oui, pourquoi pas. Si je continue avec le même rythme et la même moyenne, je peux le battre.

Pourquoi avoir prolongé votre contrat avec l’USAM de trois ans, jusqu’en 2025 ?

Depuis que je suis arrivé, je me sens chez moi. Ça se passe très bien avec le club, avec le public, avec tout le monde. J’apprécie la ville. J’aime le projet du club. Pourquoi partir quand on se sent bien chez soi ?

Quand on est le meilleur buteur du championnat, des clubs doivent s’intéresser à vous. N’y a-t-il pas l’envie de jouer dans un grand club étranger ?

Personnellement, je n’ai pas eu de propositions. Et je le répète, si je peux aider l’équipe à grandir, ce sera une fierté d’avoir été l’un des joueurs qui y a contribué.

Songez-vous à finir votre carrière à
Nîmes ?

Je n’y ai pas encore réfléchi, mais tout est possible.

Le rêve, c’est de jouer la Ligue des Champions avec Nîmes ?

Jouer une Ligue des Champions que j’ai jouée une année avec le club espagnol de La Rioja (en 2016/2017, Ndlr) -, gagner un titre avec Nîmes, ce serait super. Si vous jouez dans un top club, gagner un titre, c’est normal, mais si j’y parviens avec Nîmes, j’aurai écrit l’histoire. C’est un challenge.

Mohammad Sanad, artisan d’un retour en force des Pharaons

L’Egypte a terminé 4ème des derniers JO. Quel impact a eu ce formidable résultat ?

On nous regarde différemment. Tout le monde voit que l’Egypte est désormais une équipe très forte, avec un bel avenir, avec des joueurs d’expérience et de jeunes joueurs. On est capable de faire beaucoup de choses. Nous avons des objectifs pour le prochain Mondial et pour les Jeux à Paris. On ira chercher une médaille !

Cette 4ème place vous laisse-t-elle néanmoins quelques regrets ?

Pour l’histoire, c’est une belle 4ème place, mais entre nous on ne méritait pas de rentrer sans médaille.

Les clubs regardent-ils différemment les handballeurs égyptiens aujourd’hui ?

Il suffit de voir le nombre de joueurs égyptiens qui vont jouer en Europe la saison prochaine ! Deux ont signé à Veszprem, un au Barça, deux à Bucarest, un à Kielce, deux à Nîmes, un à Leipzig, etc. Beaucoup commencent à jouer dans de grandes équipes.

Quand vous avez débuté, les clubs étaient plus méfiants…

Il a été pour moi très compliqué de trouver un club en Europe. Je cherchais depuis l’âge de 18 ans et je n’ai trouvé mon premier contrat qu’à l’âge de 24 ans. Ce n’était vraiment pas facile. Les équipes ne regardaient pas les joueurs égyptiens… Au final, j’ai été un bon exemple et j’ai ouvert la voie (rires). J’ai montré, avec d’autres, que le joueur égyptien était capable de jouer en Europe. Depuis, les clubs nous regardent davantage.

Le hand deuxième sport en Egypte

Quelle place occupe le hand en Egypte ?

C’est le deuxième sport après le foot. On donne de l’espoir avec nos résultats.

Etes-vous une star comme le footballeur Salah ?

Non pas comme Salah (sourire). Le foot reste le foot. Mais les handballeurs sont connus. C’est un sport important.

Pour ceux qui ne connaîtraient pas, pouvez-vous expliquer ce qu’est le Sanachon ?

Si tu ne connais pas le Sanachon, tu ne regardes pas le hand ! (rires) Le Sanachon, c’est un kung-fu ailier-ailier entre moi et Rebich (Julien Rebichon, Ndlr). Depuis que je suis arrivé, on fait ça tout le temps. Le kiné a appelé ça le Sanachon. Maintenant, on l’entend partout, même sur BeIN !

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