samedi 21 septembre 2024

Moustapha Fall : « À l’Olympiakos, j’ai tout pour être heureux »

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Arnaud Bertrande
Arnaud Bertrande
Rédacteur en chef — Pole Sport Lafont presse

A 31 ans, l’international français s’éclate depuis trois saisons à l’Olympiakos. Finaliste malheureux de l’Euroligue, l’intérieur de 2m18 ne regrette pas d’avoir prolongé avec le club grec jusqu’en 2025. Entretien pour France Basket et Le Quotidien Du Sport.

C’est votre 3ème saison à l’Olympiakos alors qu’avant vous changiez de club chaque année. Avez-trouvé la stabilité que vous recherchiez en Grèce ?

Je changeais de club parce que je n’étais pas satisfait, soit c’était une question de niveau, il n’y avait pas d’Euroligue, soit de salaire, soit c’était la ville qui ne me plaisait pas. Là, j’ai eu un compromis des trois dans une bonne ville où on est compétitif où on peut espérer avoir de bons salaires. Tout était réuni pour rester donc je n’ai pas hésité à prolonger.

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Pourtant, peu de joueurs français évoluent en Grèce. Comment l’expliquez-vous ?

Il y a pas mal de problèmes de paiement en dehors des deux plus gros clubs. Mais Toupane et Livio ont joué à l’Olympiakos, Lessort a signé cette saison au Pana, les Français n’ont pas vraiment de raisons de ne pas y aller.

La défaite (78-79) en finale de l’Euroligue contre le Real sur un tir de Lull à la dernière seconde est-elle digérée ?

Au début, c’était compliqué, mais là je n’y pense plus. Dire qu’on est passé pas loin du sacre, c’est un euphémisme ! Nous avons fait pas mal d’erreurs qu’on n’aurait pas dû faire en fin de match. On était quand même à +7. On a fait vraiment des erreurs qu’on ne fait jamais pendant la saison. Les aides côté ballon qui donnent des 3 points, passer sous les pick and roll sur un shooteur qui met un 3 points. A +7, on ne doit pas faire ce genre d’erreur. On leur a donné l’opportunité de mettre ce shoot à la fin.

Cette saison, l’objectif, c’est de prendre votre revanche et d’aller au bout ?

L’objectif, c’est toujours de gagner ! Le plus dur, c’est d’aller en playoffs. Ensuite, sur un match, tout peut arriver. N’importe qui peut gagner en play offs. J’espère que la roue va tourner.

En concurrence avec Milutinov

L’Olympiakos a engagé à votre poste Milutinov (CSKA Moscou).

C’est un très bon joueur. On partage pas mal de temps de jeu en Euroligue, donc je pense que ça va être du 20 minutes chacun. C’est bien pour l’équipe. Il y aura plus de stabilité. On pourra mieux gérer les temps faibles.

Les joueurs français rêvent de NBA. Cela aurait-il pu se faire pour vous ? Est-ce encore dans un coin de votre tête ?

J’ai commencé le basket trop tard pour vraiment avoir ça comme un rêve. J’étais assez lucide sur mon niveau pour savoir que je n’allais pas être drafté. Après, bien sûr que j’ai tenté quand même une Summer League (en 2016 avec les Lakers, Ndlr), mais c’est beaucoup plus compliqué. Je n’avais pas ça comme objectif, si j’y allais, tant mieux, sinon ce n’est pas grave. Depuis, je n’ai même pas vraiment essayé. Au bout de trois mois, j’ai prolongé mon contrat avec l’Olympiakos. Je n’avais vraiment pas l’intention d’aller en NBA.

On a l’impression que quand vous êtes revenu en France à l’ASVEL en 2020/2021, il y a eu un déclic.

C’est surtout que j’ai pu enfin jouer l’Euroligue. C’est surtout ça le déclic. Si j’avais joué l’Euroligue avant, si j’avais eu cette opportunité, ça aurait accéléré les choses. J’ai eu pas mal de pépins physiques. Ensuite, l’opportunité s’est présentée, je l’ai saisie et je suis désormais bien installé.

« J’ai commencé le basket trop tard pour rêver d’aller en NBA »

Le fait de jouer en Grèce, peut-être qu’on parle un peu moins de vous en France par rapport aux Français qui jouent en NBA. Pensez-vous avoir la reconnaissance que vous méritez ? Quand vous jouez à l’Olympiakos, surtout avec la qualité de jeu qu’on propose, on est beaucoup observé. N’importe quel amateur de basket en Europe me voit jouer. C’est sûr que beaucoup de Français regardent plus la NBA, mais quand vous jouez en Euroligue, que vous jouez à ce niveau-là, vous avez toujours la reconnaissance que vous méritez.

Qu’est-ce qui vous plaît en Grèce ?

Le public, la vie, la ville, l’organisation tout simplement, avec le coach, le staff. Tout est basé sur le jeu de l’équipe. Il y a toujours un peu des statuts, mais il prône vraiment le jeu collectif, de faire bouger la balle et c’est ce que j’essaie de ramener en équipe de France. Cette vision de jouer ensemble.

La star Vezenkov a quitté l’Olympiakos pour Sacramento. Pensez-vous qu’il va réussir en NBA ?

S’ils le font jouer, je pense qu’il jouera bien. S’ils le mettent en confiance et qu’ils lui laissent un minimum de liberté, il sera efficace. C’est un joueur très intelligent qui est capable de tout faire offensivement. Je ne vois pas pourquoi il ne serait pas efficace si on le met en confiance.

C’est une grosse perte pour l’Olympiakos.

C’est le genre de joueur que vous ne pouvez pas vraiment remplacer, vous devez trouver des alternatives et remplacer sur d’autres postes, améliorer d’autres postes parce que vous ne trouverez pas ce genre de profil. Il n’est pas là, on va devoir faire avec. On a quand même récupéré un très bon joueur avec Sikma (Alba Berlin, Ndlr), un joueur très expérimenté. On a gardé Alec Peters qui va faire une meilleure saison parce qu’il aura plus de temps de jeu et tous les autres joueurs devront élever leur niveau.

Moustapha Fall pourrait jouer à Monaco

Vous avez joué à Monaco en Pro B en 2014/2015. Le club a-t-il tenté de vous faire revenir ?

J’ai déjà été en contact à plusieurs reprises avec Monaco. A chaque fois, ça a coincé, soit j’étais sous contrat, soit contractuellement ça ne matchait pas. Mes attentes n’étaient pas les mêmes. Mais, pour l’instant, je suis bien à l’Olympiakos. On verra dans le futur.

Revenir en France, ne serait-ce pas une régression ?

Non, car aujourd’hui il y a des équipes qui sont des épouvantails, comme Monaco et l’ASVEL, un peu comme en Grèce avec l’Olympiakos et le Panathinaïkos. Monaco a fait le Final Four. C’est une équipe qui regarde n’importe quelle autre équipe d’Europe dans les yeux. Donc je ne verrais pas ça comme une régression. C’est juste un challenge différent.

Vous êtes-vous mis au Grec ?

Non, je n’ai même pas envie de comprendre ce qui se dit. Franchement, quand le coach devient fou et qu’il crie et qu’il parle en grec je préfère ne pas comprendre !

Les lancers francs, ce n’est pas votre truc. Que faites-vous pour y remédier ?

C’est quelque chose que je travaille beaucoup, mais souvent c’est mental. Quand tu commences à être sur une mauvaise série, après tu te frustres et ça s’enchaîne. Il faut juste sortir la tête du trou et ça ira. Je ne suis pas trop inquiet, je ne travaille pas avec un préparateur mental. Je préfère faire de la répétition et, à l’entraînement, la plupart du temps, je les mets, je suis plutôt adroit. C’est juste une question de confiance.

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