Nando De Colo se prépare à vivre ses troisièmes JO. Une dernière participation dans un contexte particulier avec la pandémie de Covid.
Êtes-vous heureux ou déçu de retrouver les Américains aux Jeux dès la phase de groupes ?
Si on les considère comme les favoris et ils le seront après leur déroute de 2019 ils vont être vraiment concentrés et vont venir avec la meilleure équipe, c’est toujours mieux de les avoir en phase de groupes, ça évite ensuite de les rencontrer trop tôt en phase finale.
Au complet, les Américains sont-ils intouchables ?
On fera le maximum pour ne pas les croiser avant une possible finale (sourire). Notre génération n’a jamais eu de médaille olympique donc si on peut éviter une équipe intouchable sur le papier autant le faire ! En 2019, on a montré un très beau visage et de très belles choses. Depuis, deux ans ont passé, et certains joueurs n’ont pas le même rendement alors que d’autres arrivent.
« On sait ce que l’on veut proposer sur le terrain »
Votre dernier match en Bleus remonte à la Coupe du Monde 2019. C’est aussi le cas pour les Français jouant en Euroligue ou en NBA. Ce n’est pas évident pour préparer un grand événement.
L’ossature est là même s’il y aura sans doute des changements. Il faudra faire attention aux temps de repos car ça va s’enchaîner très vite après la saison. L’avantage qu’on a, c’est qu’on se connaît et on sait ce que l’on veut proposer sur le terrain, ce qui devrait nous faire gagner du temps.
Vous avez tout gagné sauf une médaille olympique. Echangeriez-vous une de vos deux Euroligues contre une médaille aux JO ?
Pour une médaille olympique oui ! Ça fait douze ou treize étés que je suis là. Le seul que j’ai raté, c’est la Coupe du Monde 2014 parce que je me suis blessé à la fin de la prépa. Mais j’ai quand même passé tout l’été avec l’équipe de France. Un sacre en Euroligue, c’est la consécration de toute une saison, de s’entraîner tous les jours avec ses coéquipiers, de septembre à mai, donc c’est très long. C’est donc compli
qué de comparer les deux mais, si aujourd’hui, on me demandait d’échanger une Euroligue contre une médaille olympique je le ferais.
Nando De Colo participera à ses 3èmes JO
Ce seront vos troisièmes JO. Les derniers ?
Je n’espère pas ! Les prochains seront en France en 2024 donc on est sûrs d’être qualifiés. Tant que le corps suit, tout est envisageable, mais je comprendrais si une nouvelle génération arrivait. Après, je ferai le maximum pour aller jusqu’à 2024.
La troisième fois sera peut-être la bonne…
On l’espère et ça va avant tout passer par une très bonne préparation. On n’est pas beaucoup à avoir fait deux JO, il y a seulement Nico et moi. Rudy était là en 2016. Il faudra expliquer à tout le monde comment ça se passe une fois sur place. Le rythme est différent d’un championnat d’Europe ou du monde.
Il y a énormément d’athlètes, de distractions… En plus, les matches peuvent être à n’importe quelle heure. En 2012, on a joué deux fois à 9h du matin avec après deux jours avec peu de créneaux d’entraînement. Le rythme est donc assez irrégulier.
C’est là où il faut être fort mentalement pour rester concentré sur ses objectifs. C’est là aussi où on voit que les Américains sont un peu plus forts car ils ne résident pas dans le village olympique. Ils ont leur propre rythme et ça correspond plus à ce que l’on devrait avoir.