Vainqueur de son premier titre de champion NBA avec Denver et élu MVP des finales, le Serbe a été étincelant d’efficacité et s’est consolé de la plus belle des manières de ne pas avoir été élu MVP de la saison, ce qui aurait été sa troisième couronne de suite.
Certaines statistiques ne trompent pas. Avec 30 points, 13,5 rebonds, et 7,5 passes de moyenne, Nikola Jokic s’est vu décerner logiquement le trophée de MVP des Finales. Sur l’ensemble des playoffs, le natif de Sombor a été le leader incontesté sur les totaux de points (600), rebonds (269), passes (190).
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Jokic affole les stats en NBA
Ce n’était jamais arrivé dans l’histoire de la NBA ! Bryan George, l’assistant vidéo de l’équipe de France, qui s’apprête à vivre une nouvelle aventure avec les Hawks, retient la force de cohésion des Nuggets en soulignant bien entendu le potentiel XXL de leur star serbe :
« Quand je pense à Jokic, ce qui me vient surtout à l’esprit, c’est son QI basket, son contrôle du jeu, de ses actions et de son corps. Chez lui, ce n’est pas très flashy, mais ce qui est fait est toujours efficace. Il est extrêmement pragmatique. Cela fonctionne sans qu’il fasse de fioritures. C’est vraiment impressionnant. Il tape dans le mille à chaque fois. Cela reste beau à voir. Quand il a la balle, on sait qu’il va se passer quelque chose de positif. Sa relation avec Murray est également exceptionnelle. »
« Quand de tels joueurs évoluent ensemble depuis longtemps, de belles choses se développent dans la connexion, dans le jeu de passes, dans le déplacement sans ballon, dans la connaissance de ses coéquipiers. Au-delà de Jokic donc, il y a une organisation qui a construit une équipe stable, solide et intelligente pour marquer l’histoire. Jokic est évidemment très fort, mais il n’existerait peut-être pas sans Murray, sans Gordon et les équipiers autour de lui ».
Le MVP de la saison 2021 et 2022, All-Star depuis 2019, a une nouvelle fois cette saison affiché de magnifiques statistiques sur la durée (24,5 points, 11,8 rebonds et 9,8 passes décisives).
« Ce n’est pas très flashy, mais ce qui est fait est toujours efficace »
Lors des playoffs, ce grand fan d’équitation a mis le turbo notamment contre Phoenix, le 7 mai, en les humiliant (53 points, son record en playoffs). Max Lefèvre, assistant coach à Minnesota, explique la force de ce pivot d’exception :
« Ce qui me frappe, c’est la facilité avec laquelle il joue. Il pratique un basket facile. Tout a l’air si simple. Il est aussi très intelligent. Quand on l’a joué en playoffs cette saison (défaite 4-1 au 1er tour, Ndlr), on a eu cette confirmation. Il existe des joueurs qu’on peut stopper. Lui, peu importe ce qu’on essaie de faire, Jokic apporte toujours sa réponse. Si vous essayez de le faire scorer seul en l’empêchant de délivrer ses passes décisives, il peut quand même inscrire 45 points. Si vous envoyez des prises à deux, il fait toujours la bonne passe. Il est toujours en avance sur la défense. »
« Il sait tout faire : scorer, shooter, passer dans toutes les positions. Il n’a pourtant pas ce côté flashy tant apprécié avec ce paramètre athlétique. Mais Jokic c’est toujours super efficace avec du très beau basket ». Pour le Français, la récompense est aussi à délivrer à la franchise de Denver. Cette organisation a cru au potentiel de son champion en le faisant évoluer.
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Un joueur qui progresse chaque année
« Depuis deux ans, Jokic est vraiment mieux physiquement. Il est toujours très agile, mais il s’est affiné. Avec quelques kilos de moins, son adresse se remarque encore davantage. Sa franchise a fait du bon travail depuis qu’ils l’ont drafté (41ème choix en 2014, Ndlr). Ils ont vu quelque chose en lui et ont continué de construire autour de lui de manière intelligente. Jokic est la pièce maîtresse de leur dispositif. »
« A 28 ans, c’est l’âge où les joueurs sont à leur pic physique. Mise à part sa taille, ses capacités d’analyse, d’intelligence de jeu, de QI basket sont surtout à retenir. Son toucher le rend aussi très fort. Il peut encore progresser pendant deux ans. Ce qui fait peur (sourire)… ».
Quand on vient de finir comme Jokic premier joueur de l’histoire, meilleur scoreur, meilleur rebondeur et meilleur passeur sur une campagne de playoffs, on ne se fixe aucune limite ! De quoi inquiéter ses adversaires…