dimanche 26 janvier 2025

Nikola Vučević (Chicago Bulls) : « Wembanyama sera dans les conversations pour le MVP »

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PAR HUGO LE VAY, A SAN ANTONIO

Alors que les Spurs se sont hier soir inclinés face aux Bulls (139-124), Le Quotidien du Sport a pu échanger avec Nikola Vučević, pivot star de Chicago. Le Monténégrin de 34 ans, auteur de 39 points, s’est livré sur les échecs des Bulls ces dernières saisons, sur sa forme actuelle, sur l’évolution de Victor Wembanyama, et sur son ami Evan Fournier. 

Cela fait maintenant quatre ans que vous êtes à Chicago. Ça n’a pas fonctionné avec DeMar DeRozan et Zach LaVine. Comment jugez-vous cette expérience et le fait que vous n’ayez jamais vraiment réussi à jouer à la hauteur des attentes placées dans cette équipe?

Nous sommes déçus de ne pas avoir eu plus de succès. Je ne veux pas nous trouver d’excuse, mais je pense que la blessure de Lonzo Ball a changé beaucoup de choses. C’est un joueur très important pour nous, défensivement évidemment, mais aussi en attaque avec sa vision du jeu, son tir et la vitesse à laquelle il joue. Nous jouons beaucoup plus vite avec lui. En le perdant, nous avons perdu notre vrai meneur, nous n’avons jamais su trouver un bon rythme après cela.

Mais nous aurions pu faire mieux, nous avions assez de talent pour mieux jouer. Nous n’avons juste jamais réussi à le faire. Nous n’arrivions pas à enchainer les victoires, nous faisions aussi de mauvais débuts de saison. Une fois que tu es derrière, c’est dur de rattraper. Nous sommes déçus. Nous savons tous que nous aurions pu faire mieux. Mais c’est ça le sport : une équipe qui a l’air très bien sur le papier peut ne pas fonctionner comme tout le monde l’espérait. Ça fait partie du sport.

« J’ai décidé de travailler dur cet été pour revenir en force »

Comment votre jeu offensif a-t-il évolué cette année avec le départ de DeMar DeRozan?

Je pense que cela est lié au style de jeu. Maintenant, nous jouons beaucoup plus vite et il y a beaucoup d’espace sur le terrain. Nous cherchons à prendre beaucoup de tirs à trois points, ce qui crée des espaces pour moi dans les pick-and-rolls. De plus, cette année, mes pourcentages sont bien meilleurs, donc cela facilite beaucoup les choses. Après une saison un peu moins bien, c’est surtout moi qui ai décidé de travailler dur cet été pour mettre cette année derrière moi et revenir en force. Je suis arrivé avec beaucoup de motivation.

Je savais que nous aurions une équipe plutôt jeune, que nous jouerions plus vite et avec plus d’énergie, ce qui convient bien à mon style de jeu. J’ai beaucoup de ballons, ce qui me permet de créer pour moi et pour mes coéquipiers. Je pense que l’équipe dans son ensemble joue assez bien, beaucoup mieux que ce que les gens pensaient. Pour le moment, ça va, mais nous sommes conscients qu’il reste encore une grande marge de progression.

Depuis votre arrivée à Chicago, peut-être encore plus que quand vous étiez au Magic d’Orlando, il y a beaucoup de rumeurs de transfert. Comment gérez-vous cela? Et voyez-vous votre avenir chez les Bulls?

Avec mon expérience et mes 14 années en NBA, j’ai été impliqué dans beaucoup de rumeurs de transfert. J’y suis habitué, cela fait partie de la carrière d’un joueur. Je pense que nos résultats décevants ces dernières années génèrent encore plus de rumeurs. Si nous étions plus performants, on parlerait plutôt des joueurs qu’on pourrait faire venir pour renforcer l’équipe. C’est le jeu. Je n’y fais pas attention. Quand on est jeune, on y accorde plus d’importance et c’est plus dérangeant, mais avec l’expérience on comprend.

« Il y a constamment des rumeurs de transfert, mais avec l’âge on apprend à ne plus y prêter attention »

Aujourd’hui, certaines personnes créent aussi des rumeurs sans fondement juste pour faire le buzz. Par exemple, moi et les Lakers, j’en entends parler depuis des années, mais il n’y a jamais rien eu. C’est comme au football, il y a constamment des rumeurs de transfert, mais avec l’âge on apprend à ne plus y prêter attention.

Concernant mon avenir, nous verrons bien. J’ai encore un an et demi de contrat avec les Bulls. Je me concentre sur ce que je peux contrôler : mon jeu, mes coéquipiers, et essayer de gagner le plus de matches possible avec l’équipe. La suite dépendra de plusieurs facteurs, notamment de comment nous jouons et de si cela fonctionne. Si nous obtenons de bons résultats, la situation sera probablement différente que si nous jouons mal.

Ce soir, vous avez battu les Spurs sans Victor Wembanyama. Est-ce qu’on aborde différemment un match quand on sait que Wembanyama ne jouera pas?

Non pas forcément. Bien sûr, s’il avait joué, le matchup aurait été plus difficile pour moi. Mais chaque match, j’essaye de donner mon maximum, peu importe qui il y a en face. Et puis quand le meilleur joueur de l’équipe adverse ne joue pas, ça peut être compliqué, parce qu’un autre joueur qui n’a pas beaucoup de minutes d’habitude rentre, est motivé et essaye de saisir l’opportunité. Les Spurs restent une très bonne équipe, ils n’ont jamais lâché.

Si tu te relâches un peu, ça peut être une soirée très difficile. C’est pour cela que j’essaye de rentrer dans chaque match de la même manière. Ce soir, je me sentais bien dès le début, j’ai marqué des paniers faciles d’entrée. Ça m’a donné confiance, et nous avons surtout fait un très bon match en tant qu’équipe. Mais oui, le fait que Victor ne joue pas a peut-être rendu les choses un peu plus faciles.

« Wembanyama doit s’adapter à un style de jeu très différent, plus physique qu’en Europe et avec plus d’espaces »

Comment jugez-vous l’évolution de Victor Wembanyama

Il apprend très vite. C’est un talent exceptionnel, avec sa taille et sa capacité à bouger comme si c’était un ailier. Il a juste besoin de temps pour comprendre son jeu, comment il peut jouer en NBA, s’il veut jouer au poste 4 ou 5. Il doit encore développer son corps, ce qui est normal, mais il progresse très rapidement.

La situation est un peu injuste pour lui, car il y avait énormément d’attentes. Premier choix de draft avec un profil unique, les gens s’attendaient à ce qu’il fasse des matches de fou immédiatement, mais ce n’est pas réaliste. Il doit s’adapter à un style de jeu très différent, plus physique qu’en Europe et avec plus d’espaces. Mais il fait les choses bien, progresse petit à petit et il deviendra meilleur chaque année. Je suis sûr qu’il fera une très longue carrière et qu’il sera dans les conversations pour le MVP à l’avenir.

Votre ami Evan Fournier a cette saison fait son retour en Europe à l’Olympiakos, après 12 saisons passées en NBA… 

Je le suis d’assez près, je regarde ses matches. Il commence à s’habituer au style de jeu et à faire de grosses performances. Je suis très content pour lui. On en a parlé pas mal avant qu’il prenne sa décision. C’était la bonne. Il sortait d’une expérience pas facile à New York, où il n’a pas joué pendant un an et demi, alors qu’il le méritait… La NBA, c’est comme ça parfois. Il est resté très professionnel. C’était important d’aller quelque part où il pouvait redevenir lui-même et montrer ce qu’il peut faire. Et aussi pour jouer quelque chose. C’est important pour lui, c’est un grand compétiteur. Il n’aime pas perdre. À l’âge qu’on a, même si ce n’est pas encore la fin, c’est important de retrouver le bonheur d’être sur le terrain. De s’amuser.

L’Olympiakos est un très bon choix. L’énergie des fans, la pression, et puis Athènes est une ville magnifique. Important pour sa famille, d’aller à un endroit où il aura de la stabilité. J’espère aussi aller le voir jouer à Athènes.

L’Euroligue vous fait envie?

On ne sait jamais. C’est vrai que l’atmosphère et l’énergie qu’il y a autour de certains clubs sont vraiment uniques. Si j’y retourne, ce serait pour jouer avec l’Étoile Rouge (de Belgrade), je suis un grand fan. Mais j’aimerais rester ici en NBA le plus longtemps possible, tant que je pourrais jouer à un haut niveau. 

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