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Paris 2024 / Rugby à 7 : Ils sont aux premières loges mais ne voient rien…

DE NOTRE ENVOYE SPECIAL AUX JEUX OLYMPIQUES, STEPHANE DESENCLOS

Frustrés dans le meilleur des cas, torturés dans le pire, ils sont aux premières loges mais n’ont pas le droit de regarder…

A 19h45, l’équipe de France de rugby à 7, assurée de remporter une médaille, jouera la finale face aux Fidji. Le tout dans un stade de France plein et tout acquis à la cause d’Antoine Dupont et ses partenaires. Les spectateurs se sont amassés en masse dans l’enceinte de Saint-Denis pour assister aux exploits des Français qui tenteront de décrocher la médaille d’or. 

Mais tous n’auront pas le plaisir de partager le spectacle. Comme dans tous les stades, ils sont un certain nombre à assurer la sécurité du public, au détriment de l’évènement qui se déroule… dans leur dos. Au Stade de France, ils sont plus d’une vingtaine, en bordure de pelouse, installés dos au jeu.

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S’ils ne sont pas tous des fans de rugby, ces « stadiers » comme on le appelle, ressentent quand même la frustration d’être un peu exclus de la fête. « A l’origine, je ne suis pas du tout fan de rugby, et encore moins de rugby à 7 », nous explique Ludovic, « mais on se prend au jeu, alors forcément, on est frustré ».

Agé de 26 ans, Ludovic, véritable armoire à glace, a suivi une formation accélérée au mois d’avril pour incorporer la sécurité du Stade de France. Bien conscient qu’il était là pour travailler et pas pour son plaisir, il apprécie quand même de participer, d’une manière ou d’une autre, à un tel évènement. Et a parfois du mal à résister à la tentation. « Quand la clameur du stade s’élève, elle nous avertit qu’il se passe quelque chose, mais on sait que l’on n’a pas le droit de se retourner, car il peut se passer quelque chose à tout moment ». 

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C’est dans les yeux des spectateurs des premiers rangs que le stadier vit le match. « Les premiers matchs des Bleus, je les ai regardé plus tard, chez moi, en replay, en essayant aussi de me retrouver, en arrière plan ». Pour la finale, ce sera encore pire. Si la France gagne, ce sera l’un des premiers grands moments (sportivement) des Jeux Olympiques.

En plus de ne pas avoir vu l’exploit des Français, Ludovic et ses collègues ne verront sans doute pas non plus les scènes de joie immenses sur le terrain. Ils se contenteront de celle des spectateurs. « Ce sera déjà une belle consolation », reconnait, beau joueur, le stadier. 



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