vendredi 24 janvier 2025

Paul Lacombe (SIG) : « J’ai retrouvé mon basket à Strasbourg »

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Arnaud Bertrande
Arnaud Bertrande
Rédacteur en chef — Pole Sport Goupre Entreprendre

En manque de temps de jeu à l’ASVEL, Paul Lacombe (32 ans) est de retour à Strasbourg où il a évolué de 2013 à 2017. En Alsace, l’international français a retrouvé le sourire. Entretien réalisé pour France Basket et Le Quotidien du Sport.

Vous n’étiez pas à l’Euro après avoir fait la Coupe du Monde 2019. Quels sont vos espoirs d’être du Mondial cet été ?

Il y a de la qualité, tout ce qu’il faut. S’il faut dépanner et venir comme partenaire d’entraînement, je viendrai avec plaisir, mais je ne me fais pas trop d’illusions. S’il y a une place à prendre, je ne cracherai pas dessus, mais ce n’est pas mon objectif.

N’est-ce pas trop frustrant dans ces conditions de faire les fenêtres internationales ?

Cela fait six ans que c’est ainsi. Tout le monde est content de venir. Quand on porte ce maillot bleu, on a un statut à défendre et on montre à chaque fenêtre qu’avec n’importe quelle équipe on peut et on doit gagner. En gagnant collectivement, on gagne aussi individuellement. Et pour certains, c’est une chance unique de porter ce maillot qu’ils n’auraient peut-être jamais porté sans ces fenêtres.

Voir débarquer un Joël Embiid qui n’a jamais joué pour la France ne vous dérangerait-il pas ?

Non car c’est un All Star NBA, l’un des joueurs les plus dominants à son poste. A côté d’un Paul Lacombe qui joue à Strasbourg… A un moment donné, il faut reconnaître qu’il y a meilleur que soi.

Une équipe de Strasbourg que vous avez retrouvée fin octobre après avoir quitté l’ASVEL…

J’y ai retrouvé mon basket. Je me suis retrouvé moi-même. On peut vite douter et ce retour à Strasbourg m’a fait beaucoup de bien. Il a fallu un peu de temps pour que je retrouve le rythme, mais je suis de nouveau moi-même et je montre que j’en ai encore sous le pied. Je savais que j’allais revivre, restait à savoir à quel niveau. Je pense que j’ai répondu à certaines interrogations.

« J’ai parlé avec vincent (collet) pour signer à Boulogne »

Est-ce une revanche ?

Non car j’ai quand même vécu de belles saisons. Mon choix était clair de vouloir jouer l’Euroligue et dans une des plus grosses écuries de France. Ce n’est pas une revanche, mais juste de l’incompréhension sur ce début de saison. J’estimais que j’aurais pu apporter plus à l’équipe. C’est dommage car on ne m’a pas vraiment donné ma chance. Mais je vis tellement bien le fait d’être aujourd’hui à Strasbourg qu’il n’y a aucune aigreur. C’est juste dommage que je n’ai pas eu plus de temps de jeu, ce qui m’aurait permis de montrer de meilleures choses et d’aider mieux l’équipe.

N’auriez-vous pas pu patienter pour récupérer du temps de jeu comme Antoine Diot ?

Je ne sais pas si Antoine a eu l’opportunité de partir, moi je l’ai eue. Dans ma tête et avec ma famille, il était clair que si on avait une opportunité on la saisirait, ce qu’on a fait et je n’ai aucun regret. En plus, je suis dans un groupe génial, avec un nouveau coach italien que je ne connaissais pas et une nouvelle vision du basket avec qui je suis en adéquation.

L’été dernier, vous souhaitiez déjà partir. N’avez-vous pas eu d’opportunités ?

J’avais de grosses pistes qui se sont arrêtées plus ou moins au dernier moment, notamment Strasbourg. On était d’accord sur plein de choses et, au dernier moment, ça n’avait pas pu se faire. Boulogne était également une possibilité. Dès que j’ai su que l’ASVEL était prête à me laisser partir, j’ai contacté Vincent (Collet) car ça aurait été un plaisir de rejouer pour lui. A l’étranger, je n’avais pas vraiment de piste. J’étais dans un certain confort à l’ASVEL et je ne voulais pas partir n’importe où.

Vous avez disputé les huit dernières finales du championnat (défaites avec Strasbourg en 2014, 2015, 2016 et 2017, défaite avec Monaco en 2018 et 2019, victoires avec l’ASVEL en 2021 et 2022). Strasbourg peut-il vous offrir la 9ème ?

Ce n’est pas l’objectif qui est d’abord de se qualifier pour les play-offs. Et ensuite advienne qui pourra…

Vous avez déclaré que pour vous Vincent Collet était un père spirituel. A ce point ?

J’ai commencé en espoirs puis ma première année pro avec lui. C’est lui qui est venu me chercher quand j’étais dans la difficulté à l’ASVEL pour m’amener à Strasbourg où j’ai pu connaître le haut niveau, le haut du championnat, l’Euroligue et l’EuroCup. J’ai souvent été chambré partout où je suis passé par mes coéquipiers que Vincent était mon père spirituel. Quand on est jeune, on ne l’accepte pas trop. En grandissant, je me suis dit qu’ils avaient raison ! (sourire)

J’ai su saisir l’opportunité qu’il m’a donnée, mais je luis dois énormément. Etre venu me chercher alors que statistiquement je n’étais personne à l’ASVEL, me mettre 10ème homme à Strasbourg qui jouait l’Euroligue, c’était quand même risqué. C’est aussi lui qui m’a permis de porter le maillot de l’équipe de France. Il m’a permis de franchir des étapes et je pense que je lui ai plutôt bien rendu. On a toujours une relation particulière. On pourrait parler des heures de basket.

Comprenez-vous le choix de Victor Wembanyama d’avoir quitté l’ASVEL pour Boulogne-Billancourt ?

Je le comprends totalement. C’est aussi pour ça que j’étais intéressé par le projet que Vincent voulait offrir à Victor cette année et que j’ai essayé d’aller à Boulogne en parlant à Vincent. De par mon expérience et mon process en club, j’aurais pu apporter des choses à Victor.

L’ASVEL a-t-il fait une erreur avec Victor dans la gestion de sa carrière ?

Je ne sais pas. L’année dernière a été un peu compliquée. Il était un peu entre les deux. Je ne sais pas quelles étaient ses attentes et quel discours on lui a tenu. En mars, quand il commence à exploser, il se reblesse derrière… Je ne suis pas le plus grand ami de TJ Parker, mais je comprends ses choix. Quand Victor revient de blessure, c’est au moment des play-offs et il faut gagner.

Que signifie pour l’équipe de France l’arrivée d’un joueur aussi hors-norme que Victor Wembanyama ?

Pour l’instant, il y a une hiérarchie installée, qui fonctionne, mais il faut lui laisser de la place dès aujourd’hui, il faut l’intégrer car c’est le futur de l’équipe de France. Les cadres de l’équipe savent qui est Victor et l’impact qu’il peut et qu’il va avoir.

Ça va aider le process. L’équipe a souffert de ça pour l’après Tony (Parker) pendant deux ou trois ans. Il ne faut pas que ça se reproduise. Il y aura un après Nando (De Colo), Nico (Batum), Rudy (Gobert), Evan (Fournier). On sait déjà qui sera le futur de l’équipe de France et ce sera Victor ! Plus tôt on lui fera une place dans cette équipe, mieux se fera la passation de pouvoir.

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