Entre blessures, commotions, suspensions et relégation évitée de justesse, l’international français a vécu une 9ème saison à Montpellier compliquée. Il espère retrouver le sourire avec un nouveau staff made in MHR.
La saison passée a été compliquée. Le club s’est sauvé en barrage (access-match contre Grenoble, Ndlr). Qu’est-ce qu’il en reste aujourd’hui ?
Le stress était élevé à la fin de la saison. Tout le monde a fait un grand effort pendant les vacances de vraiment évacuer, d’oublier. Ça s’est vu dès le début de la prépa que tout le monde était là, prêt pour attaquer la saison et faire le nécessaire pour vraiment oublier ce qui s’était passé même si on n’oublie pas.
Etre champion en titre et se sauver la saison suivante à la dernière minute (18-20), ça doit être compliqué.
Il y a certaines choses qu’il ne faut pas oublier, qu’il faut garder en tête pour ne pas revivre ça et pour se motiver pour le futur. On est en reconstruction. Il y a quand même beaucoup de nouveaux joueurs qui n’ont pas vécu la dernière saison. On essaie de prendre leur énergie parce qu’ils sont excités et optimistes. On essaie de prendre cette énergie là pour construire une belle saison.
La saison dernière peut-elle être une source de motivation d’avoir été vexé d’avoir vécu une telle saison en tant que champion ?
Il y a toujours quelque chose à retirer même quand tu passes une mauvaise saison. On a cherché toutes les choses positives qu’on pouvait prendre. Le reste, on a essayé de l’évacuer.
« On n’a jamais créé vraiment notre style »
Avec un nouveau staff…
Il ne faut pas tout mettre sur le dos de l’ancien staff. Le fait d’avoir perdu 10 des 11 premiers matches nous a mis dans le stress, sous pression. Pour n’importe quel staff, se retrouver dans ce scénario, ça aurait été compliqué avec une pression qui augmente. Si tu gagnes des matches, tu ne peux même pas célébrer. Et si tu perds, c’est une catastrophe. Donc ce n’est pas un bon environnement, ce n’est pas une bonne atmosphère pour être performant sur le terrain. Mais Mohed (Altrad) et Bernard (Laporte) ont fait l’effort de réintégrer d’anciens joueurs pour renforcer notre identité de club car on est encore un jeune club. Il faut qu’on renforce notre identité, notre manière de jouer et comme ça on peut reconstruire sur une base. Quand tu changes beaucoup d’entraîneurs, chacun vient avec sa mentalité, avec son type de jeu, son style. On n’a jamais créé vraiment notre style comme il y avait à l’époque à Montpellier, avec les ballons portés, les cinq de devant qui sont costauds. On va essayer de revenir à la base avec d’anciens joueurs. Je suis optimiste. Pendant la prépa, j’ai vu beaucoup de choses positives avec un staff avec d’anciens joueurs de Montpellier qui sont très clairs et très sur les bases. Ils n’ont pas d’ego ou un caractère excessif. Ils bossent parce qu’ils ont joué ensemble aussi. Quand les joueurs voient le staff comme une équipe, c’est plus facile de comprendre ce qu’ils attendent.
« On a les ingrédients qui nous ont manqué la saison passée »
Le président Mohed Altrad disait qu’il manquait un public à Montpellier pour pousser comme à Perpignan ou à Bayonne.
Si on veut plus de spectateurs, il faut qu’on aille les chercher ! Il faut qu’on commence à gagner et à le faire dans la durée, sur des années, comme La Rochelle l’a réussi. Il faut gagner des spectateurs. Il faut leur donner une raison de venir au stade, pour voir de bons matches, pour voir les prochaines stars. Si on fait un bon job sur le terrain, ça va régler tous les autres problèmes.
On parle souvent du club pas toujours en bien. Avez-vous l’impression d’être le mal aimé du Top 14 ?
Ça fait des années que je suis à Montpellier et je suis toujours fier d’être dans ce club. On a passé de super années, on a passé des mauvaises années. C’est la vie d’un joueur. Des années, tu es aimé et d’autres on t’oublie voire pire. C’est le sport… Il y a un héros et un mauvais petit canard (sic)…
Comprenez-vous que le retour de Mohamed Haouas n’ait pas plu à tout le monde ?
Que fait-on, on interdit de jouer tous les joueurs qui ont fait des fautes ? On ne va pas avoir beaucoup de joueurs en Top 14… Il a fait une faute, il doit prendre ses responsabilités. Beaucoup de choses changent dans sa vie quand ses problèmes sont exposés dans les médias. En tant que joueurs, on est là pour donner une deuxième chance, pour l’aider à ne pas retomber dans le même piège ou faire les mêmes fautes. On l’accepte et on l’aide à s’améliorer tous ensemble.
Vunipola et Hogg, deux grands noms, ont rejoint le MHR. Comment ça se passe ?
Ils se sont très rapidement intégrés dans l’équipe, ils ont fait déjà un effort avec le Français. Ils sont déjà bien acceptés dans le vestiaire par tout le monde. On a passé un stage ensemble et on a fait des sketchs et des trucs comme ça. Il y a une bonne ambiance. Ils ne se cachent pas. Leur expérience va nous être précieuse.
Après avoir failli descendre, Montpellier peut-il récupérer le titre dès cette année ?
Champion, je ne peux l’affirmer, parce que c’est vraiment difficile, mais je crois que déjà on peut faire une saison bien meilleure. Quand on regarde notre histoire, on est souvent dans le top 6, il y a juste eu un gros souci la saison dernière. La roue peut tourner très facilement. Je commence à sentir qu’on a les ingrédients qui nous ont manqué la saison passée.
