Dans cette saison perturbée, le Palois Petr Cornelie tire son épingle du jeu du haut de ses 2m11. À 25 ans, l’intérieur a franchi un cap depuis qu’il a quitté son club formateur, Le Mans pour le Béarn en 2019. Sa progression (11,1 points et 6,9 rebonds cette saison) lui a même permis d’être appelé en bleu.
Cette période d’incertitudes est vécue différemment selon chacun en fonction du caractère, du mental. Comment la gérezvous à titre personnel ?
Je l’ai vécue difficilement au départ car je ne savais pas trop comment m’organiser, c’était tout nouveau. On ne savait pas comment ça allait évoluer, si on jouerait ou pas, même pour les entraînements c’était compliqué. Puis j’ai réussi à faire le switch mentalement je ne regarde pas les nouvelles, je ne fais plus trop attention, je m’entraîne quand c’est possible et je joue quand on nous dit de jouer.
Ça fait un bien énorme de se détacher un peu de choses sur lesquelles on n’a aucune prise. Il faut se dire que le monde entier est dans le même bateau, les personnes compétentes travaillent pour régler cette pandémie au mieux et nous on est plus compétents pour faire du basket donc on s’entraîne, on joue et on essaie d’avoir une bonne hygiène de vie.
Avez-vous le sentiment d’avoir franchi un cap cette saison ?
Je me sens bien, je suis content de voir que le travail paye. Je veux continuer à progresser. Enfin, j’avoue que j’ai de plus en plus confiance en moi, je suis plus agressif aussi sur les ballons.
Petr Cornelie surpris par sa sélection en Équipe de France
Vous attendiez-vous à être appelé en équipe de France et comment l’avez-vous appris ?
Je pensais que ça arriverait à un moment donné, mais là j’étais un peu surpris. Je l’ai appris par un mail de la Fédération, j’ai été très ému. La sélection, c’est le summum pour tous les sportifs.
En 2016, vous étiez présent à la draft sans être retenu. Avez-vous accusé le coup ? Votre progression a-t-elle été stoppée par cet échec ?
Non, pas vraiment. J’avais été drafté en 53ème position par Denver, mais je n’avais pas de contrat immédiatement. J’ai participé à la Summer League, ça s’est plus ou moins bien passé. Le plus important, pour moi, est le travail que je fais au quotidien pour réussir dans ce sport. Si certaines choses ne fonctionnent pas, je passe à autre chose sans abandonner complètement. Je me suis concentré sur mon équipe et peut-être qu’un jour j’aurai une nouvelle opportunité en NBA.
« Quand j’étais petit, je faisais un peu mon petit rebelle en pratiquant plusieurs sports »
Hormis une saison à Levallois (2017/2018), vous avez effectué toute votre carrière au Mans. Qu’est-ce qui a motivé votre départ pour Pau-Lacq-Orthez en 2019 ?
C’est très simple, je voulais sortir de mon confort. J’avais la volonté d’avoir plus de responsabilités, de me mettre en danger.
Dans mon club formateur, j’étais le jeune qui réussissait en professionnels. J’avais tout mais, pour progresser et évoluer, il faut sortir de ce cadre. A Pau, j’ai trouvé un nouvel environnement pour devenir un autre joueur, me remettre en cause.
Vous êtes issu d’une famille de basketteurs. Ce sport est-il toute votre vie ?
Non, d’ailleurs quand j’étais petit je faisais un peu mon petit rebelle en pratiquant plusieurs sports comme le handball, l’escrime puis je suis revenu au basket. Cependant, mon père était pro, aussi il y avait toujours du basket à la maison donc il était difficile d’échapper à ce destin. De plus, j’aime beaucoup les voitures, la photographie, je fais aussi sur youtube des vidéos, mais c’est vraiment amateur, ce sont des vidéos de vacances, je ne suis pas youtubeur. C’est vraiment pour le plaisir.
Dans la région, avec ma femme, on peut faire de belles photos, il y a de tels paysages. Je me plais beaucoup ici, nous avons la mer, la montagne à proximité, je suis vraiment dans un bon environnement pour franchir un cap dans ma carrière.
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