Après un prêt à Vannes en 2020, Pierre Boudehent est revenu ambitieux à La Rochelle. Il nous parle de ce retour gagnant, mais aussi des difficultés des Rochelais en Top 14 alors qu’il rejoindra le Stade Français la saison prochaine. Entretien pour Rugby magazine et Le Quotidien Du Sport.
Depuis le début de la saison, La Rochelle présente deux visages un en Coupe d’Europe et un en Top 14. Comment l’expliquez-vous ?
Notre saison est bonne pour l’instant avec, c’est vrai, de grosses performances en Champions Cup et plus d’irrégularité en Top 14. On a laissé échapper des points précieux notamment à domicile, on était plus dominateurs les années précédentes. Parfois on mène puis on a des petits relâchements qui permettent aux adversaires de revenir. C’est dû au niveau du championnat qui se resserre de saison en saison. Il faut que l’on gagne en régularité, mais ces dernières semaines on l’a été.
Avez-vous eu des difficultés à assumer votre nouveau statut de champion d’Europe ?
On a un statut à assumer, mais je ne pense pas qu’on ait eu des difficultés à l’assumer. Avec ce titre européen, on était sur un petit nuage, conserver notre titre serait quelque chose d’exceptionnel tellement la concurrence est importante. Les coachs nous ont laissés savourer mais, à la reprise, ils nous ont dit : « On a été champions d’Europe, mais maintenant il faut se remettre au boulot. » C’est ce que l’on a fait.
« J’ai gagné en expérience et en maturité »
Vous avez la particularité d’évoluer avec votre frère. Qu’avez-vous ressenti la première fois que vous vous êtes retrouvés sur le terrain ensemble ?
Beaucoup de fierté, on s’entend très bien, on se conseille. On est différents niveau caractères, mais on se complète bien, on n’a qu’un an de différence. On n’évolue pas non plus au même poste (Paul d’un an son cadet évolue en 3ème ligne, Ndlr), mais on se conseille.
Quelles sont les qualités de votre frère que vous aimeriez avoir ?
Sa vélocité, son agressivité.
Vous êtes arrivé en même temps à La Rochelle en 2017 mais, malgré de bons débuts, vous avez été prêté à Vannes en 2020.
J’avais fait une bonne saison, mais après j’ai moins joué. En janvier 2020, je me suis dit que c’était une belle opportunité de rejoindre Vannes même si ce n’était que pour six mois. J’avais besoin de voir autre chose, de découvrir d’autres méthodes de travail.
Ce passage en Pro D2 a-t-il été un déclic pour vous ?
J’ai pris conscience au fil des mois qu’il fallait faire beaucoup de sacrifices pour évoluer au plus haut niveau. Lorsque je suis revenu à La Rochelle, j’ai poursuivi avec cet état d’esprit et j’ai gagné en expérience et en maturité.