Deuxième meilleur marqueur Du Top 14 malgré son poste de talonneur, Pierre Bourgarit continue son ascension à 23 ans. Indiscutable à La Rochelle, le Gersois s’impose petit à petit en Équipe De France comme un futur cadre en puissance.
Il présente à lui tout seul le talonneur moderne. Capable de mettre de la puissance, de courir vite et de marquer des essais, contrairement à la grande majorité de ses adversaires. Intenable, Pierre Bourgarit s’est révélé cette saison, devenant le deuxième meilleur marqueur du Top 14. v Bourga », comme le surnomment ses partenaires, enchaîne. Après une formation à Gimont, sa ville natale, le Gersois grandit en Fédérale 1 à Auch.
« Avant qu’il s’inscrive au rugby, il jouait dans le jardin avec mon autre frère chez notre mère à Gimont, »raconte son frère, Thomas qui joue lui au club de foot local. »A ses débuts à Auch, il travaillait à côté, mais ça ne l’a pas empêché de tout faire pour s’entraîner ou de rattraper ses heures plus tard. Il a tout fait pour le rugby, et ça a payé. Il s’est donné la chance d’y arriver.
On faisait tout pour qu’il y arrive. Le mercredi, étant donné que j’étais étudiant et que je n’avais pas cours, je l’emmenais aux entraînements et je le ramenais chez notre mère à Gimont. »Julien Sarraute, l’un de ses coachs à l’époque, se souvient d’une » personne attachante, un joueur passionné par le rugby et le jeu. »Son souvenir reste d’ailleurs bien intact.
« Bourgarit a un parcours atypique mais il n’a jamais loupé une séance »
« Ce n’était pas si facile que ça d’évoluer à Auch », explique l’actuel entraîneur principal de Colomiers. « Il a dû faire preuve d’abnégation. Pierre a eu un parcours atypique, il s’est donné les moyens de réussir. On avait aménagé son cursus scolaire pour qu’il fasse des travaux manuels dans les bâtiments en dehors des entraînements.
Malgré tout, il n’a jamais loupé une séance. Il devait parfois se coller une journée à faire du marteau piqueur sur les routes. Le soir, il faisait preuve de beaucoup de volonté aux entraînements et ça m’a marqué. »
Un an plus tard, il connaît sa première sélection contre la Nouvelle-Zélande. Le talonneur n’a pas le temps de patienter. A 23 ans, il s’est imposé comme le troisième élément à son poste. Chez les Bleus, il se positionne derrière Julien Marchand et Camille Chat. Lors des deux premières journées du Tournoi des 6 Nations 2021, Bourgarit, qui a fêté sa 1ère sélection le 16 juin 2018 en Nouvelle-Zélande. Il a d’ailleurs profité de l’absence du second cité pour entrer en jeu et participer aux deux victoires françaises.
Un avenir tricolore pour le talonneur
Auteur d’un essai splendide sur 80 mètres à Toulon en 2018, Pierre Bourgarit est l’un des joueurs les plus courtisés du championnat de France. Indéboulonnable, il est le grand artisan de la belle saison du Stade Rochelais. Et va tout tenter pour décrocher son premier titre de champion de France. C’est également grâce à la domination des avants dans les mêlées que le Gersois est si décisif en championnat. « C’est quelqu’un qui aime porter le ballon », explique Julien Sarraute.
« Il a toujours eu ses qualités de finisseur, il prend du plaisir à travailler avec le ballon, à attaquer, à traverser les défenses, ça ne me surprend pas qu’il soit deuxième meilleur marqueur du Top 14. Bourgarit a toujours été attiré par la ligne d’en-but. Il a toutes les qualités de main, de vitesse et de puissance avec un sens du rugby assez prononcé surtout à son poste. Bourgarit a été capable de modifier sa condition physique pour les exigences du haut niveau. »
A 23 ans seulement, il peut prétendre à une place de titulaire à court terme en sélection. Malgré les jeunes âges de Marchand (25 ans) et Chat (25 ans). « Je ne pensais pas qu’il irait aussi loin. Il a réussi son objectif. Je suis très content pour lui, c’est une fierté », souligne son frère. À deux ans de la Coupe du monde, « Bourga » a le temps de prendre une place de choix en sélection. Le temps en dira plus sur son impressionnante évolution.
Oscar Bertrand