jeudi 28 mars 2024

Pierre-Christophe Baquet (maire de Boulogne) : « Les Metropolitans ne sont pas à vendre ! »

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Arnaud Bertrande
Arnaud Bertrande
Rédacteur en chef — Pole Sport Lafont presse

Alors qu’une rumeur annonçait le désengagement de Boulogne dans le projet du club de basket des Metropolitans 92, le maire de Boulogne-Billancourt Pierre-Christophe Baguet a tenu à clarifier les choses.

On a lu que la ville de Boulogne voulait se retirer du capital des Metropolitans 92 et se retirer du projet, notamment en raison de l’incertitude concernant le projet de palais des sports qui doit être construit à Boulogne-Billancourt. Qu’en est-il réellement ?

Le palais des sports se fera. On ne se désengage pas ! L’incertitude de la salle n’est pas un problème. Soit on joue une année de plus à Levallois, soit on va à Issy les Moulineaux où on peut jouer dix ans si on veut, on passerait de 1400 à 2000 places dans un premier temps et ensuite à 2500, il n’y a pas beaucoup d’écart avec Levallois (2600 places). Il n’y a donc pas d’inquiétude à ce niveau, même si on serait obligé de réduire la voilure du projet sportif car ce n’est pas pareil de jouer dans un palais des sports de 5000 places ou de 2500 places. Sur le plan financier, Levallois s’était engagé il y a trois ans à financer 50% du club. Depuis, il baisse, il baisse, il baisse… Des sponsors ont même été bloqués pour financer le club de Nationale 3 (qui va monter en N2, Ndlr) et plus le club de Pro A ! Il y a trois solutions. S’ils veulent repiloter le club à eux tout seul, ok, on leur rend pour 980 000 euros qui est un prix cadeau par rapport à celui auquel on l’a acheté. On le vend à Levallois, mais à personne d’autre !

Deuxième solution, on repart ensemble pour une année puisqu’on peut encore jouer un an à Levallois, mais dans ces cas-là il faut qu’ils remettent au pot et qu’ils tiennent leurs engagements du passé et non pas baisser la subvention municipale et détourner les sponsors au profit du club de Nationale 3.

Troisième solution, ils nous vendent leurs 5% et nous on récupère notre liberté. Un courrier du 26 avril a circulé comme quoi le club était à vendre. Il a été pris prétexte de notre première proposition, à savoir est-ce qu’ils voulaient racheter le club. Sauf qu’il n’a pas été dit qu’on leur proposait de leur revendre le club parce qu’ils n’ont tenu aucun de leurs engagements. On a fait courir le bruit que le club était à vendre. Mais, non, le club n’est pas à vendre ! C’est simplement une opération de clarification avec Levallois. Ils ne peuvent pas en même temps se désengager et nous bloquer avec les 5%. Ils veulent faire monter leur club en Pro B. Qu’il nous laisse tranquille avec le club de Pro A !

Avec 95%, n’êtes-vous pas majoritaire ?

Levallois a la présidence du conseil de surveillance. On est actionnaire majoritaire, on paye, et c’est eux qui ont la présidence du conseil de surveillance. 

Quelle est la tendance entre les trois possibilités ?

Il y a désaccord entre Madame Pottier-Dumas et le club de Levallois. La maire est plutôt pour se désengager du club car elle met tout sur le volley féminin (dont l’équipe va monter en élite pour la première fois de son histoire, Ndlr). Je respecte son choix politique, c’est la démocratie, c’est le conseil municipal de Levallois qui est souverain. Mais Jean-Pierre Aubry, lui, rêve toujours de garder le club, de le racheter… (ancien président du club jusqu’en 2019, ce dernier nous a fait savoir qu’il n’avait plus aucun rôle dans le club professionnel, qu’il n’était ni au conseil de surveillance ni au directoire, et qu’il s’occupait bénévolement du Levallois Sporting Club, un club amateur qui monte de N3 en N2, Ndlr) Qu’ils respectent déjà leurs engagements. Après, s’ils n’ont pas d’argent, qu’ils nous fichent la paix et qu’ils nous cèdent leurs 5%. Peut-être est-ce de la jalousie parce que le club était il y a trois ans au bord du gouffre, de la relégation et de la faillite au moment où il est venu nous chercher.

> Agnès Pottier-Dumas (maire de Levallois) : « On souhaite que la SCIC Boulogne rachète les 5% du Levallois SC »

Aujourd’hui, le club réalise un parcours sportif exceptionnel, en ayant été premier du championnat quasiment toute la saison. Quand on a acheté le club, on a fait faire un audit par KPMG qui nous a dit que c’était à peu près correct. Il y avait des choses à corriger. On a quand même payé les taxes sur les salaires des années précédentes. On a nettoyé ce club ! Les instances du basket sont bien contentes que Boulogne soit là. On n’a pas cessé de remettre de l’ordre dans ce club depuis trois ans.

« On veut simplement que Levallois clarifie sa situation »

Sont-ils capables de racheter vos parts ?

Ce qui est sûr, c’est qu’il faut qu’ils nous donnent une réponse. Maintenant, ça suffit !

Etes-vous vraiment prêt à lâcher le club ?

On demande simplement la clarification des choses, pas la vente du club. Après, si on trouve des partenaires pour nous accompagner, pourquoi pas. J’ai reçu des Américains intéressés par le club, mais je suis prudent et tant qu’on n’a pas 100% du club… Que Levallois clarifie déjà sa position. L’actionnaire majoritaire demande une clarification à l’actionnaire minoritaire. Détourner les sponsors, nous faire payer les parkings 25 000 euros, nous empêcher de faire le challenge Michael Brooks à Levallois, baisser la subvention municipale, continuer à gouverner avec le conseil de surveillance.., il y a un moment il faut arrêter ! Soit ils veulent torpiller le club, soit ils veulent continuer le projet sportif. 

Est-ce qu’à un moment vous avez pris l’initiative de reprendre 100 % du club ?

Non, c’est la situation qui a fait qu’on a fait ces trois propositions. La première année, ils ont tenu à peu près leurs engagements, la deuxième, ils ne les tiennent pas du tout et la troisième, c’est encore pire, ils sabotent ! Le conseil de surveillance se réunit le 18 mai et Boulogne, qui est minoritaire au sein du conseil de surveillance, va demander à Levallois de clarifier sa position.

« J’ai eu personnellement Vincent Collet au téléphone et il m’a juré qu’il n’avait été approché par personne »

La maire de Levallois ne peut-elle pas taper du poing sur la table ?

Je ne sais pas si c’est elle qui décide, – c’est le Levallois Sporting Club qui détient les 5% pas la ville comme ce n’est pas la ville de Boulogne qui détient les 95% mais la SCIC – mais dans ces cas-là qu’elle le dise, qu’on nous dise les choses.

Cette affaire ne donne pas une bonne image du club. On parle même d’un départ du coach Vincent Collet à Villeurbanne ou Malaga…

Ce sont des c… Vincent Collet m’a dit qu’il n’avait pas été approché. Ce ne sont encore que des rumeurs pour foutre la merde à la veille des play-off. Vincent Collet est quelqu’un de remarquable, humainement très bien. Je l’ai eu personnellement au téléphone et il m’a juré qu’il n’avait été approché par personne. 

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