vendredi 19 avril 2024

Pourquoi Benjamin Richert a prolongé à Chambéry

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Arnaud Bertrande
Arnaud Bertrande
Rédacteur en chef — Pole Sport Lafont presse

Six fois dans le 7 de la semaine lors des 15 premières journées, la gâchette de Chambéry ne devrait plus tarder, Benjamin Richert à 24 ans, à porter le maillot de l’équipe de France en attendant d’attirer un club qui joue la Ligue des Champions… Entretien pour Handball magazine et Le Quotidien Du Sport

Quel regard portez-vous sur la saison de Chambéry ?

Pour l’instant, on est 4ème, c’est l’objectif affiché. On a néanmoins fait pas mal d’erreurs. On a perdu trois matches d’un but. On peut encore mieux faire et on va devoir encore mieux faire si on veut garder cette place en juin.

4ème, c’est être le « champion des autres » derrière les intouchables ; Montpellier, Paris et Nantes…

Au-delà de ces trois grosses cylindrées, l’important, c’est d’être européen, c’est dans l’ADN du club. Le championnat a perdu une place européenne et on est beaucoup à batailler pour cette 4ème place. Il va falloir être constant et régulier sur la deuxième partie de saison.

L’équipe est solide en championnat, mais elle n’a pas non plus battu l’un des trois gros.

C’est aussi une question de budget, le 3ème du championnat a pratiquement le double du nôtre, il est donc compliqué de rivaliser. On mise énormément sur notre centre de formation et, dès qu’on a des blessés, c’est plus compliqué. Contre les trois gros, on essaie de mettre encore plus d’engagement. Ce n’est pas passé loin contre Montpellier. On a pris un but à la dernière seconde (3031, Ndlr). Mais, contre ces trois équipes, ce sont des points bonus car elles sont censées terminer devant.

Benjamin Richert fait des heureux à Chambéry

A titre personnel, avez-vous le sentiment de réaliser votre meilleure saison ?

J’ai l’impression de progresser de saison en saison, que ce soit sur le plan défensif ou offensif. Le coach et le club me donnent de plus en plus de responsabilités. Au final, oui, je pense réaliser mon meilleur début de saison.

A mi-saison, vous en étiez à 99 buts soit 7 de moins que le n°1 Ilic. Est-ce un challenge personnel de terminer meilleur buteur du championnat ?

C’est un micro objectif. Après, ce sont souvent les mêmes qui occupent les premières places chez les buteurs. Je dois encore gagner en maturité et en expérience. Je suis jeune par rapport à Ilic ou Sanad et je dois encore gagner en régularité. Et si on termine dans les quatre premiers et qu’on joue la Coupe d’Europe la saison prochaine, ça me fera davantage plaisir. Etre élu meilleur ailier droit du championnat est aussi un bel objectif, ce serait super gratifiant, mais ça passe après les objectifs collectifs.

Buteur, c’est votre marque de fabrique.

On me définit comme un buteur, mais j’aime aussi m’adonner aux tâches défensives. J’essaie de progresser sur mon aile, sur les fermetures, sur la gratte. Je peux aussi encore m’améliorer sur les jets de 7 mètres.

Comment avez-vous accueilli cet appel parmi la liste élargie des 35 joueurs en vue du Mondial ?

J’y étais déjà l’année dernière. C’est toujours plaisant, mais ça veut tout et rien dire. L’objectif, c’est d’être sélectionné sur un stage. Mais le vivier est tellement important en France que c’est compliqué.

« Si je veux cette place en Équipe de France, c’est à moi d’aller la chercher grâce à mes résultats ! »

Que vous manque-t-il selon vous ?

Il me manque sans doute de la visibilité européenne par rapport à mes concurrents.

Quand on a un coach (Erick Mathé) qui est adjoint en équipe de France, ça aide, non ?

(rires) Non, car il a toujours été très dur avec moi, il veut me faire progresser. Il ne me donnera rien facilement. Si je veux cette place en équipe de France, c’est à moi d’aller la chercher grâce à mes résultats !

Porte, Lenne, Kounkoud, Avelange-Demouge,… attendez-vous que Valentin Porte arrête en sélection pour que ça s’ouvre ?

S’il faut ça pour qu’une opportunité se présente, j’attendrai, je serai patient. Mais je me tiens prêt pour être appelé à tout moment. En faisant partie de la liste des 35, je suis prêt, mais je ne suis pas maître de cette décision. Je préfère donc me focaliser sur ce que je contrôle, mes prestations avec Chambéry. Mais si ça vient, je serai le plus heureux du monde !

Contractuellement, où en êtes-vous avec Chambéry ?

J’étais en fin de contrat en fin de saison et j’ai décidé de prolonger de deux ans.

Vous auriez pu avoir le sentiment d’avoir fait le tour du club après cinq saisons…

Je n’ai pas non plus eu d’opportunités qui me donnaient envie de partir. J’ai fait une bonne saison il y a deux ans. La saison dernière, je me suis blessé. Je dois encore montrer que je suis régulier. Cette saison, je confirme, mais je dois encore plus confirmer pour montrer que je ne suis pas un joueur irrégulier, fantaisiste (sic), mais que je suis régulier et efficace pour passer ensuite un autre palier.

Pensez-vous qu’on vous a collé une étiquette ?

Pendant longtemps, on disait que je recherchais le beau geste et pas forcément l’efficacité… C’était frustrant d’entendre ce genre de remarque. C’est important de mêler technique et efficacité. On attend de moi que je sois efficace et régulier sur plusieurs saisons. C’est ce que j’ai envie de montrer !

« Je ne reste pas à Chambéry par défaut »

Nantes, Montpellier ou le PSG ne vous ont-ils pas sondé ?

Nantes, oui, ils ont hésité, mais ils ont signé Avelange-Demouge (Dunkerque, Ndlr), ils ont fait leur choix et sont partis sur un autre profil… Montpellier a pour sa part Yanis Lenne sous contrat. Il est énorme à l’aile donc le club n’avait pas besoin de plus. Quant à Paris, c’est compliqué, le club ne savait pas encore qui serait le coach la saison prochaine, ça tardait énormément.

J’avais une deadline avec Chambéry, je ne pouvais pas prendre trop de risques non plus. En plus, je ne pense pas que j’étais dans leurs petits papiers… C’est sûr que c’est frustrant de faire de belles saisons et… Je perf bien à Chambéry, il ne faut pas non plus que je m’alarme sur ma situation, je suis quand même au bon endroit. Si je continue à performer, le reste viendra.

Vous ne restez pas par défaut !

Forcément, il y a une déception de ne pas attirer de top clubs, mais je n’ai pas resigné à reculons, je ne suis pas frustré, je crois aussi au projet de Chambéry qui reste un très gros club, un club emblématique qui joue la Coupe d’Europe. Ce n’est pas n’importe où ! Même s’il n’a pas le budget des trois gros, ça reste un club très bien structuré, un super groupe, un super cadre de vie, un club où j’ai un gros temps de jeu, d’énormes responsabilités.

Je sais où j’ai re-signé. Mais je suis un compétiteur et j’en veux toujours plus, j’aimerais jouer un jour la Ligue des Champions… C’est l’étape d’après. Si, à la fin de ma carrière, je n’ai pas attiré de club de la Ligue des Champions, là, oui, je serai frustré.

N’avez-vous pas eu de possibilités à l’étranger ?

Certains étaient intéressés, mais ce n’était pas au niveau de ce que pouvait m’offrir sportivement Chambéry. A partir du moment où Nantes avait fait son choix, qu’à Paris c’était flou et qu’il n’y avait rien à l’étranger, c’était une évidence de rester à Chambéry.

A 24 ans, vous êtes encore jeune…

Je sais que les places dans les clubs en Ligue des Champions se font rares. Ils recherchent des joueurs expérimentés qui ont un peu de bouteille. Mon âge et ma faible expérience européenne ont pu être un frein.

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