Si le temps de jeu de l’ancien international français (1 sélection) a été plus que famélique au Real Madrid. Julien Faubert a eu au moins l’opportunité de vivre une expérience à part dans un club hors-norme.
30 janvier 2009. Julien Faubert est prêté par West Ham pour 1,5 million d’euros avec une option d’achat à 6 millions d’euros au Real Madrid. Avec le champion d’Espagne en titre, il jouera finalement deux maigres bouts de matches pour un total de 54 minutes.
Si le natif du Havre n’a eu que très peu de temps de jeu pour pouvoir s’exprimer en match officiel au sein de cette immense institution, pour lui certaines images sont restées gravées à jamais. Comme il l’a confié dans So Foot :
« Au Real, tu sens immédiatement l’envergure du club. En tant que joueur qui a connu le haut niveau, et toute la logistique qui va avec, au Real c’est vraiment décuplé. On arrive dans un endroit où on ne pense qu’au football et dans une ville qui vous appartient. Des gens sont là pour vous H24. Quand on entre dans le bureau dans lequel on signe le contrat, on sent tout le poids de l’histoire. Et cette salle des trophées, elle donne mal à la tête… ».
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« J’aurais aimé qu’on me donne plus de temps. Mais le Real est un club où tu n’as pas le temps »
Alors forcément quand le Real l’a contacté directement en janvier 2009, tout s’est accéléré dans l’existence de Julien Faubert : “Dans ces moments-là, tu n’as pas le temps de cogiter. Quand on a signé et qu’on m’a mis dans un avion pour Madrid, je n’ai pas eu le temps de comprendre. Ce qui marque, c’est l’après quand tu te réveilles le lendemain et tu te dis : « Là, je vais aller m’entraîner avec Raul, Van Nistelrooy, et Guti. On peut ajouter Salgado, Mahamadou Diarra et tous les Néerlandais. Jouer avec eux c’est quelque chose ! ».
A la base, Julien Faubert est recruté par le club espagnol pour être la doublure de Robben. L’histoire tourne court sur le terrain avec moins d’une heure passée. « J’aurais aimé qu’on me donne plus de temps. Mais le Real est un club où tu n’as pas le temps. Avec le recul, je le comprends d’un point de vue sportif. Robben marchait sur l’eau à cette époque-là. On était vraiment loin du Barça à la trêve, mais lui nous porte sur pas mal de matches. Jusqu’à ce qu’on revienne à quelques points d’eux à la fin. Je le respecte et j’ai appris énormément malgré tout pendant mon passage là-bas ».
Un jour, Sergio Ramos, un des monstres du Real (101 buts en 671 matches entre 2005 et 2021) a sorti l’anecdote selon laquelle Julien Faubert s’était endormi sur le banc de touche en plein match… L’intéressé préférant en rire, a livré sa version des choses toujours dans So Foot :
« Cela me fait rire, mais cela ne me touche pas parce que je sais ce qui s’est vraiment passé et quel professionnel j’ai été tout au long de ma carrière. L’équipe de France n’a jamais appelé un joueur par charité. Si on te convoque, c’est parce qu’on voit un potentiel en toi. Même chose au Real. Malgré leur puissance financière, ils ne vont pas investir plus d’un million dans un prêt payant juste pour le plaisir ».
Julien Faubert garde un excellent souvenir du Real
Preuve en est, qu’il n’a pas conservé de rancoeur particulière par rapport à cette expérience madrilène, il s’est exprimé plus de dix ans plus tard sur le sujet, en avril 2020. Quand on lui reparle d’échec, l’ancien joueur de West Ham rétorque avec sérénité sur le site Real-france.fr :
« J’ai déjà gardé différents maillots de différentes couleurs. Ils sont tous très bien encadrés. Je m’entendais bien avec pas mal de monde. La génération des Hollandais comme Van der Vaart et Wesley Sneijder. Mais aussi Marcelo, Sergio Ramos, ou encore Salgado. Qu’on me parle souvent de mon temps de jeu au Real comme un échec ne m’a jamais agacé. »
« Je n’y prête pas attention et j’en ris même. J’ai évolué dans le plus grand club du monde. Qui peut en dire autant ? J’ai beaucoup appris. J’ai évolué avec les meilleurs joueurs au monde. Donc pour moi ce n’est pas un échec, mais une expérience, un apprentissage. J’ai touché le Saint des Saints, au niveau football, donc que dire de plus. Je re-signerais sans hésiter. Mais je ferais peut-être les choses différemment. Je pousserais pour un contrat plus long, ce qui m’aurait surtout permis d’avoir un meilleur temps d’adaptation. »
A la fin de son passage, le Real n’a évidemment pas levé l’option d’achat. Mais cette expérience fut tout de même riche en enseignements pour l’ancien joueur de Bordeaux.