lundi 14 octobre 2024

Pro B : Quelles ambitions pour Caen, Pau de retour au sommet ? La saison 2024/2025 en 10 questions

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Les consultants Pape-Philippe Amagou et Claude Bergeaud nous décryptent cette saison de Pro B qui s’annonce passionnante. 

1) L’introduction du play in qui verra le 15ème de Betclic Elite affronter le perdant de la finale de Pro B est-elle une bonne idée ?

Pape-Philippe Amagou : « Ça donne à chaque équipe toujours l’envie de jouer quelque chose. Ça va permettre de créer une émulation et d’avoir des matches à enjeu jusqu’à la fin de saison. »

Claude Bergeaud : « Il y a eu un passage de 18 à 16 clubs en Betclic Elite. Si le play-in n’existait pas, le championnat pouvait être plié rapidement en ce qui concerne le bas du classement. Avec ce système, ça va ferrailler de partout. Cela a été fait pour que plus de clubs de Pro B puissent accéder à la Betclic Elite. »

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2) Fallait-il changer la formule de la Leaders Cup ?

Pape-Philippe Amagou : « Il y avait besoin de redonner un coup de dynamisme, un regain d’intérêt à cette Leaders Cup. »

Claude Bergeaud : « La Pro B s’est aperçue qu’il y avait peu d’enthousiasme de la part des équipes pour jouer les premiers matches de la Leaders Cup à fond, car ils démarrent pendant la pré-saison. A ce moment-là, on essaye des joueurs, des systèmes donc ce n’est pas révélateur du niveau d’une équipe. Comme pour la Betclic, il a été décidé de mettre la récompense à ceux qui vont être très bien classés dans la phase aller. »

3) Qui pour succéder à La Rochelle ? 

Pape-Philippe Amagou : « C’est très dur à dire. On a vu que la saison dernière, La Rochelle, personne ne les attendait. Cette saison, c’est une saison très ouverte. Roanne et Blois, les deux équipes reléguées de Betclic Elite, vont avoir envie de remonter tout de suite avec de très beaux effectifs. Et puis il y a énormément de challengers entre Orléans, Pau, Rouen qui connaissent l’échelon supérieur et qui ont de beaux outils de travail.

Il y a aussi Vichy qui a un vrai savoir-faire et qui a été le finaliste et qui va arriver avec les crocs. Je pense aussi à des équipes accrocheuses comme Boulazac, Fos, Poitiers qui a eu un retard à l’allumage et qui a bien terminé la saison ou bien Antibes qui a été très décevant à l’image de Châlons-Reims, des équipes qu’on attendait plus haut. C’est très ouvert. Je vais mettre une petite pièce sur Blois, c’est mon club de cœur. »

Claude Bergeaud : « La Rochelle a montré que la Pro B est tellement complexe que même les grosses écuries ont des difficultés. L’an dernier, le favori était Fos et ils ont joué le maintien. La Rochelle qui devait jouer le maintien est finalement montée. Il est donc très difficile de pouvoir mettre un favori en relation avec son effectif, son budget. On aurait pu parler de Boulazac sauf qu’ils ont perdu beaucoup de joueurs. »

4)  Quelles équipes peuvent créer la surprise ? 

Pape-Philippe Amagou : « Je ne vois pas une équipe que l’on n’attend pas même s’il y a toujours des équipes poil à gratter comme Denain ou Aix-Maurienne. Moi je vois bien Rouen qui a été demi-finaliste et qui est un club qui travaille très bien, qui passe au travers de la pression. Ils me font penser à Bourg en Bresse. C’est un club qui s’appuie sur sa salle, qui réfléchit à moyen-long terme, qui a une bonne vision, une bonne stratégie. »

Claude Bergeaud : « Je mise toujours sur la complémentarité des équipes. Si on reprend l’exemple de La Rochelle, on a vite dit qu’il avait tout ce qu’il fallait. Un coach avec une vraie philosophie, des anciens qui n’avaient rien à prouver personnellement, des jeunes à gros potentiel et des étrangers qui correspondent complètement à la Pro B. » 

5)  Caen de retour en Pro B peut-il renouer avec son passé glorieux ? 

Pape-Philippe Amagou : « Il y a une marche entre la N1 et la Pro B. On a une Pro B qui est une des meilleures deuxièmes divisions d’Europe. Caen jouera crânement sa chance. Leur objectif sera avant tout de pouvoir se maintenir sans se faire trop peur. »

Claude Bergeaud : « Dans un premier temps, Caen visera le maintien. Vu le public, les infrastructures, ils peuvent viser plus haut, mais il faudra d’abord s’accoutumer à cette Pro B. »

 6) Les clubs descendus en Pro B (Bois et Roanne) peuvent-ils remonter directement ?

Pape-Philippe Amagou : « Roanne aura des arguments. Ça a changé au niveau du staff. Roanne sera une place forte, ce sera toujours difficile de se déplacer là-bas ».

Claude Bergeaud : « On peut en faire des favoris, mais avec Pau ou Orléans. Ce sont des gros clubs qui vont maintenir un standing budgétaire, mais ce sera compliqué, la surprise peut venir de partout. »

 7) Chartres et Evreux, repêchés par la Ligue, partent-ils avec un handicap ?

Pape-Philippe Amagou : « Evreux est passé par la petite porte. Ça peut être la saison de la rédemption pour eux. Ça reste une place forte du basket. Ils peuvent s’inspirer de ce que fait Poitiers. Pour Chartres, les premières journées vont donner le diapason. Il va falloir rapidement rentrer dans la compétition, pas commencer à prendre du retard en termes de défaite car ça peut vite devenir compliqué. Il n’y aura pas de handicap, il y aura de la fraîcheur, une envie de croquer dans la Pro B, de tout donner. »

Claude Bergeaud : « Evreux a perdu quelques joueurs, mais le noyau est le même et il pourrait avoir une avance sur des équipes qui recomposent leur groupe. Pour Chartres, c’est la découverte. On sait qu’entre le haut de Nationale 1 et le bas de Pro B, il n’y a pas forcément une différence importante. » 

8)  Favoris en 2023/2024, Antibes et Fos relèveront-ils la tête ?

Pape-Philippe Amagou : « Antibes a l’ambition de pouvoir le faire. Il y a quelques années, ils étaient tout près de passer en Betclic Elite avec cette finale perdue contre Blois. Ils ont du mal à gérer cela la saison suivante. Il y a eu aussi un changement au niveau du coach. Fos a eu aussi une saison très compliquée. Ces deux équipes ont été décevantes et auront à coeur de se rattraper. Je vois bien Antibes faire une belle saison.

Claude Bergeaud : « Il faut absolument qu’il y ait un projet. Je pense que les présidents novices confondent la notion de projet, qui est l’idée d’une vision de ce que l’on veut devenir, avec les objectifs, qui sont la montée ou se maintenir. S’ils sont compris cela et qu’ils bâtissent un projet cohérent Fos et Antibes reviendront en haut de l’affiche. »

9) L’historique du basket français Pau retrouvera-t-il l’élite dès cette saison ?

Pape-Philippe Amagou : « Pau, c’est un club historique, un club ambitieux. C’est un club qui n’a pas été épargné par les blessures. Ils ont rarement eu leur effectif au complet. Ils ont eu beaucoup de mal à trouver leur vitesse de croisière. S’ils arrivent à trouver de la stabilité dans les bureaux, je pense que ça fera du bien au côté sportif. Ce sera une équipe sur laquelle il faudra forcément compter. Pau fait partie des cadors. »

Claude Bergeaud : « Tant qu’ils n’auront pas épongé leurs dettes, ils seront toujours avec un budget/masse salariale limité, mais un budget global très important. »

10) Beaucoup de nouveaux entraîneurs vont découvrir la Pro B, un vent de fraîcheur ?

Pape-Philippe Amagou : « J’aime beaucoup. Il y a un vrai renouvellement au niveau du coaching. On voit depuis quelques années des coachs de Pro B qui ont été capables de faire des belles choses, de faire des paris comme Vizade arrivé au Mans.

Il y a une nouvelle vague de jeunes coachs, de nouveaux visages qui viennent d’échelons inférieurs qui ont fait de très belles choses. Cela apporte de la fraîcheur, il y a un vrai savoir-faire. J’étais très fan de ce qui était fait du côté de Vichy, s’appuyer sur les jeunes pour être performant et presque rejoindre la Betclic ».

Claude Bergeaud : « Je suis content de ce renouvellement qui est également valable pour la Betclic Elite. Il y a d’excellents mecs qui bossent beaucoup, qui ont des idées novatrices, on peut prendre l’exemple de Julien Mahé à Saint-Quentin. Ce qu’il a fait avec des moyens limités, c’est prodigieux. J’ai souvent entendu qu’il n’y avait pas assez de coachs compétents en France, il y en a, mais on ne leur donne pas leur chance, car les dirigeants sont frileux.

On a vu que les entraîneurs italiens (Gianmarco Pozzecco à l’ASVEL et Massimo Cancellieri à Strasbourg, Ndlr) qui sont passés en France la saison dernière et qui devaient amener une valeur ajoutée, ont, au final, apporté une valeur minorée. Je m’aperçois que les coachs étrangers ne sont pas plus à la hauteur. »

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Propos recueillis par Jules Lefebvre et Yohan Mouchon

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