Pour leur deuxième saison en Pro D2, les Charentais de Soyaux-Agoulême ont assuré leur maintien avec une 12ème place. Avec un recrutement ambitieux, peuvent-ils jouer les trouble-fête pour la qualification en phases finales ?
On dit souvent que la saison de la confirmation est la plus délicate à gérer, ça a failli être le cas pour Soyaux-Angoulême. A quatre journées de la fin, les Charentais ne comptaient que 5 petits points d’avance sur l’avant-dernier, Montauban. Ils ont finalement remporté trois victoires sur leurs quatre derniers matches, de quoi assurer leur maintien. Finalement, avec 11 points d’avance sur le barragiste Montauban et 14 points de retard sur le premier qualifié pour les phases finales, Brive, Angoulême a fini dans le ventre mou en s’assurant son maintien sans trop de pression.
« C’était un nouveau projet, une vision différente de voir le rugby, les joueurs ont dû s’approprier le projet, ça a pris plus de temps qu’on ne le pensait, mais une fois qu’ils se sont appropriés le projet, ils étaient libérés. On a senti le déclic vers le mois de décembre après les deux victoires à domicile contre Rouen et Agen. Ça s’est accéléré après le match à Grenoble. Derrière, sur les 7 derniers matches, on était sur une dynamique hyper positive avec un rugby qui correspondait à nos objectifs », détaille l’entraîneur principal et manager du club Alexandre Ruiz.
« Pour la saison prochaine, il faut assurer notre maintien. Dans ce club, on ne peut pas avoir une autre vision aujourd’hui. On doit faire preuve d’humilité. On a besoin de passer des caps, le prochain serait d’obtenir un maintien plus tôt que celui de la saison dernière ».
À LIRE AUSSI : toute l’actualité du rugby dans votre mag
« Nous avons besoin de passer des caps »
Pour tenter de franchir un palier, les Angoumoisins ont frappé fort sur le marché des transferts avec le recrutement de l’international anglais Jonny May (78 sélections).
Ailier du XV de la Rose depuis 2013, son palmarès parle de lui-même : vainqueur à deux reprises du Tournoi des 6 Nations en 2017 et en 2020, vainqueur du Challenge Européen avec Gloucester en 2015 et finaliste de la Coupe du Monde en 2019. Rien que ça ! Mais alors comment Soyaux-Angoulême a-t-il réussi à attirer l’ailier ?
« Jonny May était une opportunité de longue date, on avait ciblé trois joueurs durant les deux derniers mois qui correspondaient à ce profil-là. Ensuite, on a eu la chance du petit (rires), j’ai été surpris très surpris de sa venue notamment par rapport au contrat qu’on lui propose. Pour le convaincre, on lui a parlé d’avoir un club ambitieux qui a envie de passer des caps en termes de notoriété. Nous avons envie d’être reconnu comme une équipe qui est stable en Pro D2 et qui a envie d’avancer, c’est un point très important pour moi. On lui a recommandé le bien vivre à Angoulême. »
Soyaux-Agoulême frappe fort sur le marché des transferts
« On lui a détaillé que nous étions à 1 heure de voiture de l’aéroport de Bordeaux, un point important pour qu’il rentre voir sa famille à Gloucester puisqu’il a un enfant de 1 an. Nous avons été très honnêtes, notamment sur son rôle, on attend de lui de la transmission, nous avons un groupe très jeune, excepté Georges Tisley et Ben Botica, on a besoin que ces profils-là nous emmènent un peu de sérénité et accompagnent les jeunes vers la réussite du club ». Cette arrivée est forcément un accélérateur dans le projet de développement du SA XV.
« Sa venue est en corrélation avec des résultats positifs. Si on arrive à maintenir notre vision de bien vivre ensemble, de partager du bon temps, sur et en dehors du terrain, et que les résultats sont au rendez-vous, on espère que ça amènera d’autres joueurs de ce calibre là à venir ici ». D’ici là avec May, Soyaux-Angoulême espère vivre un beau mois de juin…
Jonny May sera-t-il le facteur x ?
78 sélections avec le XV de la Rose, une panoplie de trophées remportés avec sa sélection et ses différents clubs, la carrière de l’Anglais n’est plus à présenter. A 34 ans, il se lance vraisemblablement dans son dernier challenge. Soyaux-Angoulême attend de sa nouvelle star qu’elle lui montre le chemin vers le Top 6. Autour de joueurs talentueux, comme Ben Botica ou George Tilsley, qui pourront le mettre dans de parfaites conditions, Jonny May risque d’être un facteur déterminant dans le bon déroulé de la saison angoumoisine.
563
Avec 563 points marqués sur l’ensemble de la saison, Soyaux-Angoulême a fini le dernier exercice avec le statut de pire attaque du championnat. Cela fait environ 18 points par match marqués en moyenne.
Le mercato de Soyaux-Angoulême
- Arrivées : May (Gloucester, Ang.), Tailhades (Pau), Devisme (Lyon), Proult (Vannes), Farissier (Grenoble), Sentubéry (Toulouse), Zamora et Sorin (p La Rochelle), Lopez (Barcelone, Esp.), Nollet (Massy), Mitu (Pau)
- Départs : Odishvili (Brive), Martins (Montpellier), Ayarza (Vannes), Naqiri (Albi), Austruy (Nîmes), Greatbanks (Ospreys, Pdg), Kumbirai (Niort), Vartan (Union Barbezieux Jonzac), Laforgue (retraite), Lestremau (retraite), Lafitte (retraite), Va’ai, Tabualevu, Tskhadadze