lundi 16 septembre 2024

Quand Cheikh Tiberghien (Bayonne) a décidé de laisser tomber le football…

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Jean-Marc Azzola
Jean-Marc Azzola
Journaliste

Alors qu’il se voyait devenir un joueur de football professionnel, l’ailier de l’Aviron Cheikh Tiberghien (24 ans) ne cesse de surprendre dans un sport où il a vite appris.

Depuis le début de saison, le natif de Bayonne ne boude pas son plaisir : « Cela se passe assez bien pour moi. Je suis assez content dans l’ensemble. » Le trois-quarts polyvalent au pied gauche redoutable est épanoui dans le club de Top 14 de sa ville natale. Avant, il y a eu Clermont entre 2019 et 2023. Un club auvergnat qu’il n’oublie surtout pas :

« A Clermont, j’ai presque tout appris. J’ai commencé en professionnels là-bas. J’ai grandi sportivement dans ce club ». Ensuite retour au bercail : « J’arrivais sur une fin de cycle à Clermont. J’ai dû faire un choix. Il y avait Lyon et Bayonne. Cela n’a pas été une décision facile à prendre. Le choix du cœur l’a finalement emporté. Mais pas que. A Bayonne, les ambitions correspondaient à mes attentes. »

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« Personne ne sait si j’aurais été footballeur professionnel… »

Un petit retour en arrière s’impose. Lors de ses très jeunes années, Cheikh Tiberghien ne manie pas un ballon de rugby, mais un ballon rond. L’ancien avant-centre côté gauche, grand fan du Real Madrid, n’a rien oublié ! « Le football a traversé dix ans de ma vie. Je suis issu d’une famille de footballeurs. J’ai eu la chance de vivre une expérience incroyable à la Real Sociedad ». Mais, pendant l’adolescence, la bascule vers le rugby s’est opérée :

« Au collège, je suis arrivé dans une classe avec une section rugby. Je me suis fait des copains. Ils jouaient à l’Aviron en catégorie minimes. A la Real Sociedad, le football était un objectif réel. Même à 13 ans/14 ans, c’était encore un objectif de vie. »

« Cependant quand je n’ai pas signé dans ce club pour deux ans, cela m’a provoqué comme un électrochoc, un refroidissement. A côté, par contre, je m’épanouissais dans le rugby. J’en faisais avec les copains. Je me réfugiais dans le rugby quand le football devenait trop énergivore. Quand je n’ai pas réussi du premier coup à la Real Sociedad, je n’ai plus voulu de tout cela. J’ai enchaîné au rugby le pôle espoirs, l’équipe de France jeunes, Clermont… »

Je n’ai absolument aucun regret par rapport au football. Personne ne sait si au football j’aurais été professionnel. Le rugby, c’est évidemment dur, mais le football c’est si dur ! L’entonnoir se referme si vite. Je suis fier de mon parcours ».

La transition entre les deux sports s’est faite en douceur : « Je rejoins l’Aviron en cadets vers 15/16 ans, rappelle celui qui est surnommé Fallux. Je prenais le ballon, je courais et je m’amusais avec mes copains. Le reste est venu naturellement ». Par contre, les acquis retirés du football ont aidé Cheikh Tiberghien au rugby :

« Le football a pu m’aider dans ma rapidité d’exécution, dans mon jeu de jambes, dans ma frappe au pied, dans l’anticipation et dans la lecture de jeu surtout. Au football, cela va très vite. Il faut savoir ce que tu vas devoir faire avant de recevoir le ballon. Et ce que tu vas en faire dès que tu l’as. Ce passage en Espagne dans un club comme la Real Sociedad m’a beaucoup aidé là-dessus ».

En huit ans seulement de pratique de l’ovalie est-il étonné de ses temps de passage ? « Je ne suis pas tant surpris que cela. Au rugby, j’ai voulu atteindre des objectifs au jour le jour. J’ai travaillé pour cela, mais sans me mettre cette pression que j’avais au football ». Quel est maintenant son plan de carrière ? « J’ai signé trois ans à Bayonne. C’est ma première année. Je suis plutôt du genre à ne pas trop calculer ». Une approche prudente, mais là encore certainement tirée de l’apprentissage et de son expérience liée au football.

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