La Pro D2 accueillera deux nouveaux clubs la saison prochaine, des clubs pas si nouveaux que ça car Dax et Valence Romans connaissent déjà ce niveau. Pour leur retour dans l’antichambre que peuvent-ils espérer ?
Valence Romans et Dax sont les heureux élus de la saison. Les deux clubs quittent le championnat de Nationale pour la Pro D2 avec un cadeau supplémentaire pour les Drômois qui ont ramené pour la première fois le Bouclier dans la Drôme. Une montée méritée car Valence Romans est un club régulier depuis son retour en Nationale.
En 2022, il n’avait été éliminé qu’en demi-finale par Soyaux-Angoulême. Cette année, ils ont passé ce cap des demies en battant Albi puis Dax en finale (26-19) pour décrocher le titre de champion de France. Désormais, la fête est finie et il faut préparer cette saison en Pro D2 en évitant de redescendre comme en 2021 (ils étaient montés en 2019).
Et les dirigeants n’ont pas chômé, ils ont complètement remodelé l’effectif en changeant le staff (sauf le préparateur physique et l’entraîneur des avants), en se séparant de 18 joueurs pour 15 arrivées. Malgré la bonne saison réalisée, les changements ont donc été très importants avec comme critère de recrutement des joueurs expérimentés connaissant le championnat :
« C‘est un un club jeune. Nous sommes peut-être montés trop tôt en 2019, mais nous avons appris de nos erreurs. Nous appréhendons aujourd’hui mieux la culture du haut niveau, le professionnalisme. On a structuré le club avec un centre d’entraînement construit en 2020. On veut se donner les moyens de se maintenir avec le recrutement de joueurs d’expérience qui connaissent la Pro D2 tout en misant aussi sur notre excellente formation, cinq jeunes intègreront le groupe professionnel. La formation est un de nos piliers. Notre objectif est d’arriver à 20% de jeunes issus de notre formation en équipe professionnelle » explique le président Jean-Pierre Cheval.
« Jouer l’accession en phase finale à l’horizon 2028 » (valence romans)
En Nationale, Valence Romans avait un budget de 6 millions d’euros, cette année il passera à 8-8,5 millions d’euros, un budget moyen pour la Pro D2 :
« Nous avons un projet qui est de pérenniser le club en Pro D2 d’ici 2028. La saison prochaine, on visera le maintien et les autres années on veut faire partie du paysage rugbystique professionnel et jouer l’accession en phase finale à l’horizon 2028. Les partenaires sont prêts à nous suivre, nous sommes dans un territoire dynamique, le bassin économique nous accompagne. En 2024/2025, nous aurons aussi une nouvelle tribune avec des places assises, couvertes, des loges, salons, etc. » ajoute le président.
Pérenniser le club en Pro D2, c’est aussi l’objectif du directeur général Benoit August du côté de Dax : « Notre objectif est la continuité, le développement du club. On veut se maintenir et s’installer en Pro D2. Après, il ne faut pas regarder les passés des clubs, aujourd’hui on fait avec nos moyens. L’an dernier, on avait le 10ème budget de Nationale, cette saison on aura l’un des plus petits. On avait un projet sur cinq ans pour monter. Le sportif est allé plus vite que le projet. »
Dax l’anti Brive ?
Relégué au niveau amateur depuis 2018 après des années à avoir lutté pour son maintien en Pro D2, l’US Dax s’est reconstruit avec des hommes comme Jeff Dubois ou Benoit August. Malgré l’aura du club, ce retour dans l’antichambre de l’élite va se faire dans la discrétion, sans ambitions démesurées, avec des moyens limités. Les Dacquois ne feront pas de folies, l’objectif principal étant de reconstruire le club dans son ensemble, pas seulement l’équipe une et de mettre l’accent sur la formation :
« On a besoin de résultats sportifs bien sûr, mais aussi de pérenniser le club à travers la structure du centre de formation par exemple. Jeff Dubois fait un énorme travail. On aimerait intégrer de plus en plus de jeunes en équipe première. Aujourd’hui, à Dax, on ne peut pas avoir d’objectifs démesurés comme se qualifier pour les phases finales par exemple. C’est loin tout cela » conclue Benoit August.
Le championnat de Pro D2 est très compliqué, encore plus pour des clubs historiques, même s’ils n’ont plus leur aura d’antan, ils sont très attendus tant par les adversaires qu’au niveau médiatique, mais Dax a des hommes forts à sa tête qui seront les garants de la bonne poursuite de ce projet de reconstruction.