samedi 12 octobre 2024

Qui est Ethan Dumortier (Lyon), le nouveau phénomène du rugby français ?

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L’absence de Gabin Villière n’a finalement pas été préjudiciable aux bleus grâce à l’avènement du lyonnais Ethan Dumortier. Le deuxième meilleur marqueur d’essais du top 14 (8 essais) a été impérial. Présentation du nouveau phénomène français.

Vincent Clerc : « Un profil à la Damian Penaud »

« Je ne lui vois pas de limites. Il est parfaitement en mesure de concurrencer Gabin Villière qui revient ou Matthis Lebel, deux joueurs arrivés avant lui en sélection. Ses performances en Bleus sont dans la continuité de celles qu’il fait en Top 14 ou en Coupe d’Europe. Il a immédiatement trouvé ses repères car c’est un garçon qui est serein, ne stresse pas. Le plus dur commence pour lui car l’effet de surprise ne va plus jouer, il va être plus surveillé et il va être intéressant de voir comment il gère tout cela. »

« L’une de ses grandes forces et qui explique son intégration expresse, c’est que c’est un joueur qui ne joue pas pour lui, il est altruiste. Il fait des différences, multiplie les avancées. Dans son profil, il ressemble à Damian Penaud, il est athlétique, puissant, rapide et arrive à gagner des duels. Contre l’Angleterre, il a très bien géré les percées en deux contre un dont une avec Thomas Ramos. Il n’a pas de failles en défense, il est bon offensivement. Il peut peut-être encore progresser en vitesse, dans la répétition des actions, la gestion de l’intensité des matches. »

Consultant France Télévisions

Cédric Heymans : « Il doit se lâcher encore plus »

« Dans le premier match que j’ai commenté de lui, il a mis un doublé. Ce qui m’avait impressionné déjà à l’époque, c’était sa force tranquille, sa capacité à multiplier les crochets malgré sa grande taille (1m91, Ndlr), sa vitesse aussi m’avait alerté. La blessure de Gabin (Villière) l’a projeté en pleine lumière sur ce Tournoi. Il a la chance d’arriver dans une équipe qui est en confiance, l’adaptation est plus facile. Il a été appelé sur des rassemblements, il n’arrivait pas en terre complètement inconnue. »

« Il est appliqué, concentré, j’aimerais qu’il enlève le frein à main, qu’il ose encore plus. Ça viendra certainement avec le temps. Il arrive dans l’équipe, il veut faire les choses bien, mais avec l’expérience il se lâchera peut-être un peu plus. Il est arrivé dans un contexte pas simple avec de gros déplacements en Irlande et en Angleterre, ce n’est pas évident, il faut qu’il prenne plus d’initiatives en bout d’aile. Ce qu’il fait est satisfaisant, mais je pense qu’il peut aller beaucoup plus haut. »

Consultant Canal +

Sébastien Piqueronies : « Il est dans l’exigence en permanence »

« Je ne suis pas surpris de le voir là aujourd’hui. Il a été champion du monde U20 avec nous en 2019. Né en fin d’année, il était plus jeune que les autres donc on le suivait plus, on savait qu’il allait gagner en maturité. Mentalement et psychologiquement, il a été préparé pour le haut niveau de par son entourage familial avec deux parents sportifs. Il est dans l’exigence en permanence. »

« C’est un garçon qui est très athlétique, qui a un moteur très développé à savoir qu’il peut maintenir des efforts importants sur la durée d’un match. Il est excellent au pied, dans les duels aériens. Il faut désormais qu’il consolide ses acquis. Dans un groupe, il ne prend pas trop la parole, il est leader sur le terrain, mais ce qui est vraiment marquant dans son caractère, c’est son degré d’exigence extrême. »

« Il peut jouer en 11, en 13 ou en 15, il a été propulsé à ce niveau par la qualité de son parcours, à chaque étape de sa formation il progressait, ne stagnait pas. Ses trois années dans le rugby à 7 ont été hyper fondatrices, cela a été une formation en accélérée et il est revenu à 15 en étant meilleur. Avec nous, il n’était pas titulaire car il était plus jeune physiologiquement que les autres et avec De Nardi, Taofifenua, Lebel la concurrence était importante. Mais il rentrait en cours de match et faisait la différence. »

Ancien sélectionneur des U20

Thomas Sari : « Si, à l’époque, on m’avait dit qu’il aurait cette trajectoire, j’aurais été surpris »

« Il est arrivé au club en 2009. C’est chez nous qu’il a commencé le rugby. Notre club a eu deux autres internationaux, Marc Cécillon et Julien Bonnaire, on a une bonne réputation. C’est pour cette raison que ses parents ont décidé de le mettre chez nous alors qu’il n’était pas du village et qu’ils habitaient à une vingtaine de kilomètres. Je l’ai entraîné en U15, il avait 14 ans et pour être honnête il ne sortait pas du lot. »

« Il était en pleine croissance, n’était pas spécialement rapide, mais il avait déjà de belles aptitudes techniques, de très bons appuis. C’était un gamin qui ne posait pas de problèmes, il était assidu aux entraînements, ses parents étaient toujours au bord du terrain, mais ils n’étaient pas intrusifs comme peuvent l’être d’autres parents. Ils nous laissaient travailler. Ses parents sont grands, ils étaient basketteurs et Ethan a grandi d’un coup. »

« Si, à l’époque, on m’avait dit qu’il aurait cette trajectoire, j’aurais été surpris, mais quand j’ai vu qu’il était sélectionné en U20 je n’ai plus été surpris car il avait une trajectoire linéaire, Saint-Savin-Bourgoin-LOU. Souvent les enfants me disent qu’ils veulent jouer un jour en équipe de France, lui je ne l’ai jamais entendu dire ça. Pour lui, le rugby était un jeu. Il était là pour le plaisir. Il n’était pas dominant physiquement, il ne marquait pas énormément d’essais, les choses ont bien changé. »

Formateur à Saint-Savin, son premier club

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