lundi 17 mars 2025

Qui sera le premier français à entraîner en NBA ?

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Jean-Marc Azzola
Jean-Marc Azzola
Journaliste

Jamais aucun entraîneur français n’a réussi à percer et à être en mesure de diriger une franchise NBA en tant que coach principal. Mais les choses pourraient changer… 

Diriger une franchise NBA en tant que coach principal en fait rêver plus d’un. A commencer par Alexis Ajinça, retiré des parquets depuis 2019. L’ancien pivot des Bleus, champion d’Europe en 2013 en Slovénie, avec près de 300 matchs NBA derrière lui, aujourd’hui assistant-coach à Washington, ne s’en cache pas :

« J’aimerais être le premier Français coach NBA ». TJ Parker, le frère de Tony, aujourd’hui assistant-coach au Bayern, en rêve aussi… Mais le chemin est semé d’embûches. Ce n’est pas Elric Delord, coach de Chalon, qui dira le contraire :

« C’est compliqué d’être un étranger sur le sol américain en tant qu’entraîneur. On est bien moins considéré. Et cela ne touche pas que les Français. Cela concerne bien d’autres nationalités non américaines. Quelqu’un comme Ettore Messsina par exemple n’a jamais eu sa chance en tant que numéro un. Il figure pourtant parmi les meilleurs entraîneurs européens sur les vingt, vingtcinq dernières années. »

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La NBA très américaine sur les bancs

« Même s’ils commencent à s’ouvrir un tout petit peu, il n’y a pas énormément de places pour les entraîneurs non-américains. Ou alors on trouve des Américano-espagnols. Ce qui est le cas de Fernandez (le head coach de Brooklyn, Ndlr). Peut-être qu’un Tuomas Iisalo (entraîneur adjoint de Memphis, Ndlr) aura sa chance. Mais c’est très fermé. Déjà, pour devenir assistant ce n’est pas simple. Donc pour être n°1 c’est plus que pas simple ! ».

Mais alors comment mettre le pied à l’étrier alors qu’aucun coach français n’y est parvenu ?

« Il n’y avait pas encore de joueurs européens en NBA il y a 25 ans. Ou alors très peu. C’est parti avec Toni Kukoc, puis Dirk Nowitzki, puis Tony Parker. Comme ils ont été performants, dans leur sillage, cela s’est ouvert un peu plus, rappelle le coach de l’Elan. Sur ces dernières années, c’est un non Américain qui a été élu MVP. La ligue s’ouvre énormément. Il n’y a pas de raison que cela ne s’ouvre pas non plus pour les entraîneurs ». 

« Max Lefèvre monte en grade »

Oui, mais avec qui ? George Eddy a du mal à imaginer un Français coach n°1… « Je n’en vois pas pour le moment. Déjà, c’est un parcours de carrière à faire. On débute en France après il faut plutôt être recruté en Euroligue voire en équipe nationale. Vous pouvez alors vous ouvrir des portes pour un poste d’assistant en NBA. »

« Les Scariolo, Messina sont passés par là. Ils auraient mérité de devenir head coach en NBA. Les places sont très rares. Le meilleur exemple est Iisalo. Il a fait monts et merveilles avec Paris. Cela avait déjà été le cas avec Bonn en Allemagne. C’est le genre de parcours qui pourrait l’amener prochainement à diriger une franchise NBA. Je trouve le profil de Guillaume Vizade (Le Mans Ndlr), du même âge que Iisalo (42 ans, Ndlr), également intéressant. »

« C’est le genre de profil qui pourrait déjà accrocher une place d’assistant en NBA et derrière avoir un parcours à la Kenny Atkinson (l’entraîneur de Cleveland, Ndlr) qui est un produit du basket français quelque part. Il était assistant-coach à Paris par l’intermédiaire de l’agent de Tony Parker. Il est ensuite devenu coach de joueurs en NBA, coach assistant puis head coach. Maintenant il pourra peut-être être champion NBA avec Cleveland. »

« Il fournit de l’excellent travail. Il n’est pas Français, mais il a joué en France et a coaché en France. Pour revenir à Vizade, c’est un coach qui travaille bien avec les jeunes. Depuis qu’il est au Mans, il a des résultats. Ce serait bien par exemple de voir un parcours un peu surprise comme le sien percer. En devenant progressivement un peu à la mode comme cela a été le cas avec Iisalo. Ce dernier est hyper respecté avec Memphis. »

« Il est premier assistant et il gère l’attaque. Les Grizzlies ont la meilleure attaque de toute la NBA. Sa vision du jeu colle parfaitement à celle de la NBA avec un jeu rapide, une défense agressive, sans trop faire jouer longtemps les joueurs pour en tirer le maximum de leur intensité. Cependant, concernant les coachs français à part Vizade, ou alors Fauthoux qui serait amené à être recruté par le Real Madrid… bref, cette éventualité de voir un coach français diriger une franchise NBA ne semble pas être possible pour le moment… ».

Pour Elliott De Wit, assistant-coach en NCAA à Utah Tech, faire son trou en tant que coach principal en NBA, quand on n’est pas Américain, demeure une mission effectivement excessivement compliquée :

« Cela reste un monde très fermé. En NBA, il n’y a que 30 équipes donc 30 postes à pourvoir concrètement. 30 coachs sur des millions de coachs dans le monde, cela rend la tâche beaucoup plus difficile… Culturellement, les Américains sont également différents des Européens et des Français. La NBA reste aussi une Ligue très prisée. »

« C’est un privilège de pouvoir en être. C’est très compliqué de pouvoir y entrer, d’y rester et de move up comme Max (Lefèvre, Ndlr) a pu le faire ces dernières années. Aux Etats-Unis, une donnée importante rentre aussi en ligne de compte : si on a été un ancien joueur ou non, qui on connaît, qui nous connaît. Il y a ce bouche-à-oreille très important aussi ».

De Wit, le prochain à entraîner ?

Pour autant, pour l’ancien assistant des Pistons, on peut tout de même trouver quelques noms français à dégager sur une liste potentielle :

« Je suis convaincu qu’un Français dirigera une franchise NBA à court terme en n°1. Le premier nom qui me vient à l’esprit est Vincent Collet, l’ancien coach de l’équipe de France. Il a eu beaucoup de succès avec les Bleus. C’est ce qu’il a fait à l’international avec l’équipe de France qui le mène là aujourd’hui. Il est devenu un advisor (conseiller, Ndlr) pour Cleveland. Il a mérité d’être là où il est. Ce serait mon premier choix de tête à désigner. »

« Ensuite, Max Lefèvre à Minnesota (assistant-coach, Ndlr) est vraiment sur sa lancée. Il est en NBA depuis quelques années maintenant. Il monte beaucoup en grade et est en train de changer beaucoup de choses. Pas seulement aux yeux de sa franchise, mais aussi des autres. Je ne serai vraiment pas surpris qu’il ait sa chance d’ici les prochaines années. Maintenant qu’il est passé assistant il y a deux ans (de Chris Finch, Ndlr), il n’y a plus qu’à attendre le moment propice pour qu’on lui donne sa chance. Fauthoux pourrait certainement aussi être capable de coacher outre-Atlantique… ».

Si autant de Français, joueurs, sont si recherchés en NBA, il n’y a pas de raison qu’à terme, il en soit de même pour les head coachs. Ou au moins pour un…

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