samedi 14 décembre 2024

C’est la fin pour Raphaël Caucheteux : « Merci le handball de m’avoir offert cette vie ! »

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Avec plus de 2500 buts en carrière, Raphaël Caucheteux est devenu le meilleur buteur de l’histoire du championnat de France et le symbole de la LNH qui fête ses 20 ans. Entretien pour Handball magazine et Le Quotidien Du Sport.

Quel regard portez-vous sur ces 20 dernières années de la LNH ?

J’avais connu le championnat de première division lors de mes débuts le 3 novembre 2004. La LNH venait d’être créée. Je suis fier d’avoir duré au plus haut niveau, d’avoir connu beaucoup de joueurs et de grands noms. C’est une grande fierté d’avoir fait partie de cette famille du handball et d’avoir traversé les générations. Je me rappelle des anciens avec Greg Anquetil ou Puigségur. Maintenant je joue même contre le fils de Cédric Burdet (Mathis). La boucle est bouclée.

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Auriez-vous imaginé durer aussi longtemps ?

Jamais ! Comme jamais je n’aurais pensé être joueur de Saint-Raphaël, la première équipe que j’ai affrontée en championnat. A l’époque, les joueurs allaient jusqu’à 33 ans. On prenait la retraite plus tôt. Aujourd’hui, grâce aux préparateurs physiques et aux coachs mentaux, on a progressé.

On arrive à durer plus longtemps. Il sera plus normal de durer jusqu’à 40 ans. Le sol aussi a évolué. J’ai connu du parquet. Il n’y avait pas beaucoup de sol spécifique. Albertville, c’était une patinoire en dessous. Ça nous a permis d’être moins solliciter physiquement.

Raphaël Caucheteux vise les 2600 buts

Comment jugez-vous le championnat de France après 20 ans ?

Il progresse. On risque de passer par un coup de mou car il n’y a plus de grosses stars qui restent en France. Il va rester Valentin Porte ou Elohim Prandi, mais le reste joue à l’étranger. Le championnat perd en valeur humaine, mais le niveau reste élevé. Il faut remettre l’image dessus sinon on va avoir du mal si tous nos joueurs partent à Barcelone ou ailleurs.

Il faut garder nos meilleurs joueurs pour rester un championnat élevé. Ce serait bien de faire une performance en Ligue des Champions. L’arrivée du Qatar nous a fait du bien. Il nous a ramené les meilleurs joueurs du monde. Les salaires ont augmenté. On a passé un cap niveau média (avec beIN SPORTS). Même des clubs comme Saint-Raphaël ont été mis en avant. Aujourd’hui, il faut rester sur cette lancée.

Sentez-vous qu’il y a un engouement autour du handball en France ?

Les gens n’hésitent plus à venir dans les salles. C’est un environnement familial qui plait. Ils aiment aussi qu’il n’y ait pas de temps mort. Ça va vite aujourd’hui. Il y a plus de buts. Le spectateur vient à un vrai show. Mais il faut encore en faire plus pour être sur un vrai spectacle quand on va voir un match. C’est le cas à Nantes.

En Allemagne, les gens viennent une heure avant et terminent la rencontre dans une Bodega. Il faut que les gens restent pour tisser des liens sociaux.

« Il faut encore en faire plus pour être sur un vrai spectacle quand on va voir un match »

Comment avez-vous vécu le fait d’avoir passé la barre des 2500 buts en championnat ?

J’en suis très fier. C’était toujours une motivation de marquer des buts et de battre des records. C’est un record qui me tenait à cœur. A 39 ans, je suis fier d’être toujours efficace et buteur. Je vais essayer de finir avec 2600 buts. Je vais pouvoir regarder derrière en étant fier de mon parcours. Je me suis toujours fixé des paliers pour avancer et toujours aller plus loin.

Au début de ma carrière, c’était d’être en équipe de France et le meilleur à mon poste. Après, quand j’ai regardé les stats, je voulais me rapprocher d’Anouar Ayed (1204 buts, Ndlr). Quand je l’ai passé, j’ai voulu aller à 1500 buts puis 2000. En fait, je me fixais des objectifs qui me permettaient d’avancer. Réussir les 1000 buts sur jet de 7m, c’était aussi un beau symbole. Puis si tout va bien, je devrais aussi jouer mon 500ème match en carrière.

Donc pas d’objectif d’aller jusqu’à 3000 buts ?

(Sourire) Non. C’est ma dernière saison j’ai fait le tour. J’ai atteint mon plus grand rêve avec l’équipe de France, j’ai fait la Coupe d’Europe. J’ai remporté des titres. Je suis plus dans une optique collective en essayant d’accrocher l’Europe cette saison pour finir en beauté et remettre l’équipe sur de bons rails. Je ne veux pas être le mec qui fait la saison de trop.

J’ai un avenir qui va se dessiner avec le club et je veux avancer avec le club de Saint-Raphaël qui m’a proposé d’intégrer le centre de formation. C’est bien de s’arrêter à 40 ans. C’est une chance de choisir ma fin. Merci le handball de m’avoir offert cette vie. En 20 ans, j’ai beaucoup d’amis et que du positif.

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